Un Bahnam et ça repart

Le dernier reçoit la toute nouvellement désignée meilleure équipe parmi les meilleurs. Armez les baïonnettes et faites chauffer les clairons, voilà que sonne le début de l’opération «rachat» pour le HC Bienne !

Il faut bien admettre que très récemment depuis septembre, et ce pour des raisons bien indépendantes de sa volonté, le HC Bienne a égaré quelques petites unités comptables et organisé l’une ou l’autre soirée portes-ouvertes. Les esprits chagrins prétendent même qu’il n’y a plus beaucoup de volonté sous les casques seelandais. L’adage ne dit-il pas que si l’attaque vous fait gagner des matches (à l’attention des avants biennois: Attaque [atak’], n.f. Action de porter le jeu offensif en direction de la cage adverse dans le but d’inscrire un but. Ex.: A l’attaque !; une attaque foudroyante; l’attaque de la Moussaka géante – véridique -; l’attaque tique du gendarme; etc…), mais que c’est la défense qui vous permet de gagner un championnat ? Et bien reconnaissons que Bienne n’a jamais prétendu remporter le titre suprême cet hiver, qu’ils ont donc le mérite d’aller au bout du grand Portnawak actuellement de mise.Dans le petchi général de cette période de fin de soldes de joueurs à des conditions exceptionnelles (payable en une fois à des prix exorbitants), Bienne à été fidèle à ses performances de la saison, faisant ce qu’ils ont pu avec les moyens du bord. C’est qu’ils n’étaient pas seuls à tenter d’injecter un peu de sang neuf dans leur vestiaire, confrontés une fois encore à une rude concurrence. A croire que les autres organisations n’ont rien de mieux à faire qu’à empêcher les pauvres seelandais d’engager qui ils ont envie. A n’y rien comprendre, comment se peut-il même qu’un élément talentueux puisse ne pas trépigner à l’idée d’arborer le maillot d’un HC Bienne qui a enfin parvenu, après quarante-quatre rencontres d’une lutte sans merci, à décrocher cette dernière place tant convoitée, décrochant au passage une bien méritée qualification pour des play-outs d’ores et déjà assurés d’être passionnants ? Il faudra un jour que la Ligue se décide à enquêter sur ces pratiques presque douteuses !
A l’heure de tirer un bilan de ces soldes de tous les espoirs et tandis qu’une chatte se verrait bien embarassée pour retrouver ses petits entre les licences A, B, AB positif ou IV (santé…), il en ressort que parler de renforts serait un brin abusif, tout le monde s’étant livré au petit jeu du j’engage-ce-qui-traine. Même LE rock’n’roller Todd Elik a retrouvé le chemin de l’Ilfis, à bientôt huit-cent-trois ans. Il paraît d’ailleurs que les débits de boisson de l’Emmental ont célébré la nouvelle toute la nuit. Mais quittons la vallée de l’Emme et revenons sur les bords de la Suze. Après Joël Fröhlicher, ce sont donc Alexeï Dostojnov, James Desmarais et Frank Banham qui débarquent au Stade de Glace, le premier nommé n’arrivant qu’en début de semaine prochaine et ne pouvant que surprendre en bien tant personne n’attend de lui qu’il s’avère dominant. Desmarais lui ne rejoindra Bienne au bénéfice d’une licence B qu’une fois les ajoulots condamnés aux vacances. Il se pourrait que le premier échange de regard entre Mauro Beccarelli et le prétendant au titre de joueur le plus honni de la LNB soit chargé de souvenirs…

Un Banham et ça repart

Et au matin du sixième jour, Schläpfer engagea Banham. Transféré de l’Olimpija Ljubljana, club slovène assimilé au championnat autrichien, l’ancien fribourgeois n’a pas tardé à se montrer un apport fort intéressant au dispositif d’Heinz Ehlers.
Nos amis de St-Léonard avaient à l’époque considéré l’individu comme insuffisant, mais lors d’une saison pas si lointaine que ça où l’interminable liste de leurs importés n’avait rien eu à envier au générique d’un Robert Altman.
Flanqué d’un maillot biennois, l’homme pourtant arrivé l’après-midi même ne tarda pas à se profiler telle une agréable friandise, intéressant individuellement dans un premier temps et potentiellement apte à efficacement compléter Speedy Fata en guise de deuxième effet «bisous-frais». Dommage tout de même que la pathétique cérémonie de passage de brosse à reluire au Z avant le coup d’envoi ait duré jusqu’au terme du premier tiers et que l’on se soit cru obligés de leur offrir trois buts d’avance après vingt minutes pendant lesquelles Ehlers se serait vu bien inspiré de faire remarquer à ses ouailles que la standing ovation au néo-champion des champions était terminée.
Pendant un demi-match, le dernier repris de jolies couleurs en titillant des Zurichois devenus un tantinet paresseux. Et le miracle arriva ! Enfin ! Pour la première fois depuis la découverte du feu en des temps où les mammouths côtoyaient encore les hockeyeurs sur les étangs gelés (c’est dire la solidité de la glace et par conséquent la rigueur des hivers), Bienne a enfin obtenu SON but 100% made in légion étrangère. Tir et but de Sean Hill sur assist de Banham et Fata, voilà qui pourrait commencer à faire du bien a des seelandais qui manquaient cruellement d’un meneur offensif en bonne forme mentale, Nüssli portant un rien trop bien son surnom.

Le Reber show

Oubliant pendant un moment le protocole et les bonnes manières, évoluant probablement en dessus de ses moyens, le dernier revint à une seule unité du grand Züri, permettant à ses partisans de frissonner pour une bien plus agréable raison que les frimas ambiants, et au Stade de Glace de résonner d’une druidique incantation à l’égalisation.
Mais hélas, Jörg Reber est arrivé. Sans se presser, en conclusion d’une de ces feintes dont il a le secret (elles sont au nombre de deux), celui qui fut une des héros de la promotion mais qui n’a pas toujours réussi à convaincre en LNA offrit à Thibaut Monnet deux occasions de frapper un grand coup. Chapeau l’artiste, quelle précision dans le geste !

Neff va mieux, merci pour lui

Incapables de se remettre en selle après cette double trahison et en marge de la solide prestation d’un Emmanuel Peter enfin débarrassé des séquelles de son passage au sein du club Ralph, la progression régulière du revenant Claudio Neff fait plaisir à voir au vu de son historique médical. Le garçon occupe de plus en plus d’espace et se permet même d’offrir de réelles options à ses équipiers. Encore en panne de rapidité, il pourrait se révéler un atout décisif lorsque les choses sérieuses commenceront.

BNS – HC Bienne, même combat ?

Ce qu’il y a de délicat dans les opérations de rachat, c’est que le repreneur risque fort de se retrouver fort marri les poches remplies d’actifs tout pourris (ce n’est pas moi qui le dit, c’est Hans-Ruedi, le Schtroumpf joyeux). Les récents investissements consentis par le HC Bienne pourraient bien lui permettre de se sortir plus rapidement que prévu de la crise. Ici c’est Bienne, plus que cinq parties de ce ridicule pensum de préparation. Vivement que la saison, la vraie, commence enfin…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – ZSC Lions 4-7 (0-3 3-2 1-2)

Stade de Glace : 4762 spectateurs.
Arbitres : MM. Stricker, Kehrli et Müller.
Buts : 4e Alston (Suchy, Pittis/5c4) 0-1. 14e Seger (Kamber, Gloor) 0-2. 17e Lukas Grauwiler (Gloor, Trudel) 0-3. 22e Peter (Banham, Fröhlicher) 1-3. 25e Monnet (Suchy) 1-4. 26e Hill (Banham, Fata/5c4) 2-4. 32e Gardner (Seger, Monnet/5c4) 2-5. 33e Tschantré (Neff) 3-5. 42e Peter (Bärtschi) 4-5. 52e Monnet (Alston) 4-6. 60e Monnet (Schnyder) 4-7.
Pénalités : 4 x 2’ contre Bienne ; 6 x 2’ contre les ZSC Lions.
Bienne : Caminada; Hill, Fröhlicher; Meyer, Reber; Gossweiler, Kparghai; Boss; Banham, Fata, Bicek; Ehrensperger, Peter, Bärtschi; Truttmann, Tschantré, Neff; Tschannen, Zigerli.
ZSC Lions : Flüeler; Blindenbacher, Suchy; Seger, Schnyder; Geering, Schelling; Müller; Bastl, Alston, Monnet; Bühler, Pittis, Trudel; Gardner, Wichser, Sejna; Gloor, Kamber, Lukas Grauwiler.
Notes : Bienne sans Beccarelli, Brägger, Himelfarb, Küng, Schneeberger, Steinegger, Wegmüller (tous blessés), Nüssli (malade), Wetzel (convalescent, il a repris l’entraînement), Fischer (définitivement avec Langenthal), Kamerzin (prêt à Ajoie) ni Dostojnov (encore en Amérique du Nord), avec Stefan Käser en qualité de gardien remplaçant (juniors-élites/Moutier) et pour la première fois de la saison avec Frank Banham (Can). Les ZSC Lions sans Stoffel (blessé), Cadonau, Lemm, Streit (avec les GCK Lions), Krutov (ménagé) ni Sulander (étranger surnuméraire/ménagé). Caminada retient un pénalty de Monnet (58’15). Peter et Monnet sont élus meilleur joueur de leur équipe.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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2 Commentaires

  1. Il fallait encore juste souligné le super match de Meyer, il pense peut etre pouvoir avoir un contrat avec Zurich avec les cadeaux qu’il a fait.

    Mais dans l’autre sens, il faut vraiment dire que Frölicher a fait une super parti du même niveau que les autres banham, neff …

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