Gary Sheehan : «Roy ? Je lui masse les tibias à grands coups de crosse»

En ce jour de confrontation tant attendue entre les deux leaders naturels de cette LNB devenue, bien malgré elle, presque intéressante, il était normal de demander l’avis de l’une des personnes les plus concernées par ce choc au sommet : l’entraîneur de La Chaux-de-Fonds (et l’un des rares ex-entraîneurs du LHC…) Gary Sheehan.

CartonRouge.ch : Bonjour Gary, merci de nous accorder cette interview. Qui plus est, à Malley pour ce LHC-Ajoie… Vous venez espionner votre futur adversaire ou vous préparez déjà le repérage en vue de la saison
prochaine ?
Gary Sheehan : Kriss non. Je rendais juste une visite de courtoisie aux nombreux amis que j’ai gardés à Laus… enfin, ici, quand tout d’un coup, on m’a fortuitement entraîné et amené voir ce match.
CR : Quel effet ça vous fait de revenir ici plusieurs années après vous être fait gélinasser ?
GS : Oh, j’ai pris de la hauteur (ndlr : en effet, il se trouvait alors dans les gradins, à une quinzaine de mètres au-dessus du banc des entraîneurs) et je n’y pense plus une seconde.

CR : Vous aviez pourtant déclaré récemment que l’un de vos pires souvenirs en tant qu’entraîneur était justement le jour où vous vous êtes fait évincer du poste envié d’entraîneur à vie du LHC…
GS : Peut-être. Mais c’était avant tout le plus beau jour de ma nouvelle carrière. Car à partir de ce moment, j’ai enfin eu un but dans ma vie. Me venger de ce LHC. Et depuis, toutes mes actions ont été dirigées dans ce seul but.
CR : Donc vous préférez éliminer le LHC en demi-finales que de jouer la promotion ?
GS : Parfaitement ! Tabernacle, c’est d’ailleurs ce qui s’est passé la saison passée ! Après l’élimination du club haï, j’ai dit aux gars qu’ils devaient arrêter de jouer. Je n’ai aucune raison de monter en LNA tant que mon ennemi juré n’y est pas !
CR : Parlons quand même du choc de cette fin de championnat, qui clôturera ce tour de (dé)classement pour votre équipe…
GS : Oh ne vous en faites pas pour moi. J’ai déjà préparé des excuses to-ta-le-ment inédites au cas où mes gars me poignarderaient dans le dos en encaissant le moindre but face à l’équipe honnie. Comme par exemple, les nouveaux éclairages des Mélèzes qui ont perturbé Toto et l’ont mis en kohlère.
CR : Je vois que rien n’est laissé au hasard… Et qu’en est-il de la baisse de régime de vos étrangers ?
GS : Oh je n’ai strictement aucune espèce de rancune vis-à-vis de la trahison de l’hérétique Roy. Quant à sa baisse de régime, c’est en effet assez inexplicable, d’autant qu’il bénéficie d’un entraînement particulier à l’issue duquel, je lui masse soigneusement les tibias à grands coups de crosse. A moins que ce ne soit son nouvel équipement ? Nous testons sur lui des patins plus grands de 3 pointures pour que je puisse y déverser suffisamment de gravier pour les matchs. Mais nous n’en sommes qu’au stade des essais, nous serons prêts pour les play-offs.
CR : Parlez-nous de votre décision de ne pas engager un 3ème étranger pour mettre de la concurrence dans cette équipe à la dérive…
GS : Surtout pas ! Je veux pouvoir consacrer un maximum de temps et de hain… euh, d’hainergie sur ma nouvelle crampe ! Roy mérite toutes mes marques d’attention, croyez-moi.

CR : Ce n’est donc pas que la Chaux manque de Fonds…
GS : Ah non non, on serait plutôt en train de le toucher d’ailleurs.
CR : Et bien, il ne nous reste qu’à vous souhaiter un bon match mardi vu que vous allez nous quitter avant la fin (au moment où Desmarais démarrait son hymne à l’Ajoie)…
GS : J’ai encore énormément de travail : peaufiner l’entraînement de Jo et surtout scier le bout du toit en dessus du kop visiteur histoire que, s’il neige bien, ils aient l’occasion de la voir de près, la neige, ces citadins. Du coup, j’ai pris froid… aaaaatchoum ! (ndlr : c’est là qu’un gros moqueux meuqueux atterrit par terre).
CR : Encore une dernière question : comment allez-vous aborder cette finale de mardi, que l’on qualifie parfois de match de la peur, tant les conséquences seront importantes (sportivement et financièrement parlant) ?
GS : Oh, aucune pression particulière. D’ailleurs, les gars me connaissent. En cas de défaite, ils savent bien que je n’en voudrai pas aux quelques survivants du debriefing.
Un grand merci à ce faux Gary Sheehan… qui ressemble quand même étrangement au vrai !

Photos Pascal Muller, copyright
www.mediasports.ch 

Écrit par Yves de St-Aÿ

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7 Commentaires

  1. ENORME!

    J’ai pris ça au sérieux jusqu’à :

    Peut-être. Mais c’était avant tout le plus beau jour de ma nouvelle carrière. Car à partir de ce moment, j’ai enfin eu un but dans ma vie. Me venger de ce LHC…

    Petit moment de flottement (genre 1 sec) et puis je n’arrivais plus à m’arrêter.

  2. Mais quel énorme dose de frustration tu dégages pour oser ainsi te moquer de Gary Sheehan et du HCC ! … Ah non ? … Ah pardon dans ce sens là ce n’est pas de la frustration.

    J’ai beaucoup aimé cette interview, bravo !

  3. énorme!

    Si quelques lausannois pouvaient venir un peu plus tôt ce soir chez les ch’tis pour réparer le toit et les piliers des loges… c’est que j’ai peur que tout ça nous tombe dessus ;o)

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