Bienne confirme le break

Vite il y a urgence. On le perd. Faites chimie, NFS, iono, Glasgow à 2. Nom de Dieu il est en arythmie, vite un kit de réa, il faut le choquer. Chargez à deux cents. Trois cents. Une ampoule d’adré. C’est sans espoir. Heure du décès (estimée) : avril 2009. Qui se charge d’aller avertir la Léventine ? Ambri va mal, très mal. Saint Bobby Orr, priez pour eux.

A moins d’un très improbable retournement de situation (greffe exceptionnelle d’organes sains comme des Crosby, Nash et autres youngsters du genre ; découverte du produit miracle qui permettrait à leur première ligne de jouer soixante minutes par match), tout semble indiquer que les locataires de la Valascia se dirigent à grands coups de patins tout mous vers une série de promotion-relégation de tous les dangers. Profitant, avec raison, des possibilités offertes par les règlements en vigueur pour obtenir une suspension de la suspension infligée à Walker pour son agression de samedi dernier sur Bärtschi (commotion cérébrale quand même), c’est sur la simulation de trop de ce même Walker que les Seelandais se sont emparés de la victoire alors même que l’horloge du Stade de Glace n’avait plus qu’une poignée de secondes à afficher. Cruel coup d’un sport qui fait quand même bien les choses ces derniers temps après avoir offert des vacances aux tricheurs du bout du lac et permis de démontrer que des gros budgets n’assurent en rien d’aller loin dans les play-off.
En revenant ainsi dans la rencontre pour finalement remporter sur le fil l’entier de l’enjeu, Bienne a d’une part confirmé le break et n’est plus qu’à mi-chemin d’une promotion somme toute amplement méritée. Il en reste deux à décrocher, mais en bons glandeurs qu’ils savent parfois être, les hockeyeurs seelandais n’ont aucune envie que leur saison se prolonge au-delà de ce samedi. Il y a quoi de bien ces temps en last minute ?

Bon d’accord mais les biancoblù, on en fait quoi ?

Dans l’état actuel de leur mal, les Léventins ne peuvent bénéficier d’aucune certitude si par malheur leur chemin devait les conduire prochainement du côté de Malley ou des Mélèzes. Parce qu’Ambri en ce moment ne peut tout simplement pas se passer de son cerbère à licence étrangère alors même qu’une série de promotion-relégation ne leur permettrait plus que d’aligner un seul mercenaire aux côtés de Krizan. L’équipe a-t-elle de quoi répondre à ce challenge ? On peut très sérieusement en douter et nourrir de grandes inquiétudes quant à l’avenir même du club, tant Duca a l’air bien seul à tenter de sortir la tête de l’eau.
Initialement destinés à la dernière place du championnat, le destin semble rattraper Ambri et remettre de l’ordre dans ce qui n’aurait pas du être bidouillé. On ne manipule pas les événements impunément, disait Doc Brown…
Ici c’est Bienne, et les lacustres sont désormais maîtres de leur sort. Pas de quoi encore se montrer débordant d’assurance toutefois car s’il paraît acquis qu’Ambri ne remportera pas cette série, on sait les Biennois capables de tout, y compris de la perdre.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Ambri-Piotta 3-2 (0-0 1-1 2-1)

Stade de Glace, 5014 spectateurs.
Arbitres : MM. Kurmann et Stricker, Arm et Küng.
Buts : 22’27 Tschantré (Reber, à 5 contre 4) 1-0. 27’55 Duca (Micheli, Westrum, à 5 contre 4) 1-1. 48’52 Murovic (Naumenko, Westrum, à 5 contre 4) 1-2. 54’27 Fata (Truttmann, Tschantré) 2-2. 59’04 Tschannen (Banham, à 5 contre 4) 3-2.
Bienne : Caminada; Hill, Kparghai; Reber, Gossweiler; Fröhlicher, Stalder; Küng, Fata, Nüssli; Tschannen, Peter, Randegger; Truttmann, Himelfarb, Banham; Lötscher, Tschantré, Neff.
Ambri-Piotta : Krizan; Naumenko, Stephan; Bundi, Kutlak; Celio, Horak; Marghitola; Sciaroni, Westrum, Duca; Murovic, Bianchi, Demuth; Walker, Schönenberger, Micheli; Christen, Zanetti, Isabella.  
Pénalités : 5 x 2’ contre Bienne; 6 x 2’ contre Ambri-Piotta.

Écrit par Jean-Philippe Ritz