On n’arrête pas le progrès !

Les championnats européens ont recommencé un peu partout et déjà des pseudos-supporters commencent à ternir l’image de notre bien cher sport. Entre les bagarres en Angleterre, l’intelligence surdéveloppée saint-galloise, les éternels pétards, les menaces de mort et les dangereux lasers, la saison commence fort.

Alors là, chapeau !

Lorsque deux équipes s’affrontent, il est légitime qu’une rivalité naisse de cette confrontation. Cette rivalité couplée souvent à plusieurs litres d’alcool engendre parfois des affrontements entre supporters soit avant, soit après une partie opposant leurs équipes respectives. Vous me direz qu’on s’y est tristement habitué et que notre pays est heureusement globalement épargné. Ces débordements ne sont certes pas tolérables, mais ils ne représentent pas un «non-sens» dans le contexte d’un affrontement.
Commençons donc par des incidents «censés». Le match entre West-Ham et Millwall, rivaux historiques, a donc tenu toutes ses promesses. Non pas au niveau du jeu proposé mais plutôt par le manque de discernement de quelques abrutis ayant oublié le sens d’une rencontre sportive. Résultat : 13 interpellations, 1 envahissement de terrain en fin de partie, des jets d’objets en tout genre et surtout un homme poignardé. Les dégâts auraient pu être bien plus importants sans la rapide intervention des forces de l’ordre. Mais l’affrontement reste «censé» compte tenu de l’explication ci-dessus vous me direz.
Au chapitre du «un peu moins censé», on peut classer l’interruption du match entre Nice et Montpellier pour un jet de pétard. Ou alors les menaces de mort à l’encontre de Steven Defour et Axel Witsel. Ou encore les lancers de pavés sur la maison du père de ce dernier. Je ne cautionne pas pour autant les attentats commis par les deux Belges mais avouez que les représailles dépassent l’entendement. On commence donc à s’en prendre à l’athlète et à sa famille mais rien de très clinquant ou de tant «illogique» pour autant…

Passons maintenant à un évènement défiant même ma logique cartésienne. N’ayant pas eu la chance d’affronter leurs homologues lucernois soit avant, soit après la partie qui opposait leurs équipes respectives, les «supporters» saint-gallois ont poussé la bêtise jusqu’à tirer le frein d’urgence de leur train spécial pour faire une halte en gare de Zurich et accessoirement castagner de l’Argovien (Aarau jouait à Zurich). La pratique n’est pas nouvelle (Italie notamment) mais elle défie tellement le bon sens que le simple fait de la relever fait toujours sourire… ou pleurer !

Place à la technologie

Comme si les pétards ne suffisaient pas, les «détraqués des tribunes» font aujourd’hui appel à la technologie pour porter la bêtise à son apogée. Place aux lasers et aux dégâts physiques qu’ils peuvent causer. A la mode en Grèce notamment, la technique consiste simplement à viser le joueur avec un laser très puissant dont le faisceau est vert pour, si possible, lui brûler la rétine au passage ou au moins lui cramer un petit truc. La lâcheté de s’en prendre, depuis les tribunes, aux sportifs est à noter tout comme l’innovation que représente la pratique. Coupler la technologie à la bêtise humaine représente donc un progrès dans un milieu où on se cantonnait jusqu’à maintenant à vulgairement «se taper dessus». Ou, au mieux, à s’envoyer une bouteille en verre ou un pavé… On n’arrête pas le progrès !
Reprenez chaque évènement ci-dessus et imaginez les drames qu’on a tout juste évité. A West Ham tout comme à Zurich, l’affrontement aurait pu se finir en bain de sang sans une rapide intervention policière. A Nice, le pétard aurait pu toucher sa cible ! Et qu’en était-il si une menace était mise à exécution en Belgique ou si un laser brûlait sérieusement un athlète ?

A quand de nouvelles mesures ?

Je vous avoue ne pas avoir de recette miracle pour contrer la bêtise humaine et si on l’avait trouvé, le monde irait bien mieux et personne n’aurait proposé le démantèlement de la Suisse. Entre mesures libérales (les supporters sont toujours plus proches du terrain) et sanctions de plus en plus restrictives (lourdes amendes et interdictions), dans quelle direction faut-il aller ? Peut-on aujourd’hui faire confiance à des bandes de surexcités souvent lourdement avinés ou faut-il introduire une vente de billets sur présentation d’une pièce d’identité (comme en Italie notamment) ?
Qu’en est-il des sanctions ? Les interdictions de stade sont-elles suffisantes sachant que ces «pseudos-supporters» ont tendance à s’affronter à l’extérieur des enceintes ? Après une période où le bon sens semblait l’avoir emporté, la situation recommence à se dégrader et les incidents à se répéter. Il est temps de prendre à nouveau des mesures strictes et sévères sans quoi on risque de se retrouver avec de nouvelles tragédies à court terme. A très court terme.
 Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Ernest Shackleton

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2 Commentaires

  1. Comme tu le dis, le problème est épineux. Agir serait bien, mais il ne faudrait pas faire tout et n’importe quoi non plus. Je maintiens que le problème doit être scinder en deux parties bien distinctes: d’une part ce qui se passe dans les enceintes et d’autre part les faits qui se produisent à l’extérieur de celles-ci.

    Le football a besoin de ses supporters, même des plus virulents (avec une certaines mesure, bien sûr). Je pense que nos stades sont de plus en plus équipés afin de lutter contre les fauteurs de troubles (jets de pétards, bagarres). Est-il si difficile de mettre en place une surveillance vidéo plus ou moins efficace?
    Après je reste d’avis qu’il y a des choses à éviter, genre un stupide et inutile « Fanpass », ou crier au scandale pour quelques fumigènes…
    Mais je crois aussi qu’a présent le gros du problème se situe hors des stades. Là, je pense que les clubs ne sont plus responsables de leurs supporters et dans ce sens on ne peux infliger une interdiction de stade pour des faits s’étant produits à l’extérieur de ceux-ci. Et oui, si le déplacement de nos policiers occasionne des frais, c’est à l’état, respectivement au canton de participer. Sinon à quoi servent-ils ?

    Je penses donc qu’il a lieu de se séparer les tâches et que chacun prennent ses responsabilités, mais s’il vous plaît, de manière ciblée et précise. Il y a deux semaines, à la Maladière, il y avait autant de forces de l’ordre que de supporters pour la réception du FCB. J’ai peut être manqué certains antécédents, mais un Xamax-Bâle est-il une affiche à haut risque de notre championnat? Au final, les seuls heurts qui auraient pu se produire avec les supporters bâlois… c’était avec ces mêmes forces de l’ordre…
    Et je ne parle pas du bon plan concocté par la police zürichoise aux supporters bâlois en décembre 2004 à Altstetten… et j’en passe…

    Donc des clubs responsables à l’intérieur des stades, une police propre et efficace (…) hors de ceux-ci… mais par pitié n’étouffer pas la « Fankulur » comme ce fut partiellement le cas en Angleterre…

    Mal sehen

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