État stabilisé, pronostic à faire mentir.

Retour à la normale du côté de Bienne. Si l’hémorragie semble avoir été stoppée la semaine dernière, lorsqu’on parle de suite de la saison, les sentiments vacillent entre espoir et incertitude. Un retour sur les forces présentes.

Le contingent

Reto Berra s’est fait samedi l’auteur de belles parades. Or, s’il en a montré d’encore plus spectaculaires durant des causes perdues, il semble depuis peu plus concentré sur le jeu et prend possession de son espace, avec à la clé un bien meilleur positionnement. Ses sorties font désormais à faire autorité sur le jeu et s’avèrent de bon goût lorsque sa défense est aux abonnés absents.
Pour la construction du jeu, on sera contraint de remarquer qu’il y a un manque cruel d’idées et de maîtrise technique en zone médiane, certaines actions faisant plus penser à du baseball, d’ailleurs. Le passage par les bandes préconisé par Ruhnke montre ses limites s’il n’est pas pratiqué par des joueurs dont les passes trouvent un coéquipier. L’adversaire a d’ailleurs bien compris l’intérêt de placer un joueur à la hauteur du panneau «Winnox» s’il veut s’assurer de bloquer le système de jeu biennois.

Quant à la composition des lignes, elle paie actuellement le prix du manque d’automatisme. C’en est saisissant lorsqu’on découvre que Gloor – aligné avec les mêmes joueurs depuis le début de la saison – était, jusqu’au premier but le plus à même d’anticiper les contre-attaques, de distribuer les bonnes premières passes et de se placer là où on l’attend le moins : devant le but adverse.  Si les absences combinées de Nüssli et Fata créent un assez gros trou, le retour de Gianni Ehrensperger est des plus rassurants. Voici un joueur dont la place en LNA est absolument indiscutable et qui possède les habiletés nécessaires pour ne pas se faire enrhumer par le moindre courant d’air.

Le match

«Match de la peur», «match à ne pas perdre», «match à 6 points», les qualificatifs éculés étaient nombreux pour cette confrontation entre des formations qui semblent se passer le flambeau pour jouer le rôle de l’outsider aux play-off. Autant dire que les mots de «spectacle» et de «plaisir» n’ont pas dû résonner longtemps dans les vestiaires.
Et si Langnau semblait moins enclin à pratiquer une sorte de hockey à l’envers, intelligible, même pour ceux qui sont sur la glace, Daigle et compagnie n’arrivaient pas à construire des actions en zone adverse sans commettre l’erreur fatale. Dans de tels moments il n’est d’ailleurs pas difficile pour un Biennois de voir les échecs de l’adversaire avec une certaine empathie. Peut-être qu’il pointe aussi une certaine part de satisfaction de savoir que la malchance qui sévit au Stade de Glace peut aussi faire preuve d’hospitalité.

Le but gagnant viendra d’une savante passe sur contre de Bordeleau, concrétisée par un Marco Truttmann – habituel pointeur des causes perdues – qui fit passer l’arrière garde de Langnau pour des manches, ou alors le fit lui-même passer pour un joueur de classe internationale… C’est selon le point de vue. La rencontre sera tuée d’une reprise de volée de Salmonsson, servi par le même Bordeleau. Sinon, à part un coup un peu limite asséné à Steinegger, la rencontre aura été un exemple de fair-play et en conséquence, il est difficile de se plaindre du manque d’agressivité. De part et d’autre on veilla à ne pas asséner de double échec, ni à réaliser des altercations qui auraient pu mener à une détérioration du climat bon enfant. S’il fallait d’ailleurs inventer un terme pour cela, le concept de «Hockey SUVA» énoncé par mon collègue Ritz ferait sans doute l’unanimité.

Dans la hotte du Père Noël

Que manque-t-il au EHCB pour devenir une équipe de premier plan ? Et ne parlons pas d’argent près du sapin : c’est vraiment vulgaire.
En premier lieu, il faudrait un patron à la défense. Quelqu’un capable de veiller à l’étanchéité du jeu de puissance, qui soit à même de donner une plus grande verticalité au jeu et qui puisse compter sur son sens du placement plutôt que son coup de crosse pour anéantir les contre-attaques adverses. Jackman, même s’il ne semble pas être un mauvais bougre, n’a pas l’étoffe pour mener Bienne plus loin. Son différentiel en témoignera mieux que n’importe quel discours.
Pour tenir les guerres tactiques, il faudrait aussi un défenseur helvétique, ou considéré comme tel, qui puisse être l’homme de confiance de la troisième paire défensive et qui permette de cadenasser les meilleurs ailiers adverses. Malheureusement, un tel type de joueur a un prix indécent sur le marché et le former prendra un temps considérable. La bonne surprise pourrait venir la saison prochaine de Gossweiler…

Un gros ailier de puissance bien dodu qui bouche la vue au gardien ne rendrait pas les choses plus difficiles. Si Joggi est un candidat regretté au poste lorsqu’il n’intente à la vie de personne, Zigerli aurait l’esprit kamikaze, la hauteur, mais aura-t-il le poids et les mains pour s’imposer si on lui en donne la chance ? Affaire à suivre…
Enfin, un gardien numéro 1 incontestable. Mais peut-être que Reto Berra pourrait avoir trouvé ses marques et commencer à aimer Bienne au vu du palier psychologique qu’il semble avoir passé ces dernières semaines. Le marché des gardiens n’étant pas tout à fait à sec avec les percées de Conz et Ciaccio, sa confirmation dans les buts pour la prochaine saison pourrait lui offrir un cadre adéquat s’il entend un jour faire partie des papables de la Nati.
Certes, à Bienne tout n’est pas aussi rose que «Johnny», la peluche de l’action Téléthon. Mais parfois, je me dis qu’il doit être pénible d’être fan de Davos ou du ZSC tant les occasions de faire mieux tiennent à de petits détails trop insignifiants pour occuper des journées entières, des nuits et peser sur votre humeur…

Photos copyright Simon Bohnenblust, http://bohnenblust.net

Bienne – Langnau 2-0 (1-0 0-0 1-0)

Stade de Glace, 4963 spectateurs.
Arbitres : MM. Kurmann ; Mauron et Schmid.
Buts : 19e Truttmann (Bordeleau, Jackman/4c5!) 1-0, 47e Salmonsson (Peter, Truttmann/5c4) 2-0.
Pénalités : 4 x 2’ contre chaque équipe.
Bienne : Berra; Fröhlicher, Brown; Schneeberger, Steinegger; Jackman, Trunz; Kparghai; Zigerli, Gloor, Beccarelli; Truttmann, Bordeleau, Salmonsson; Ehrensperger, Peter, D.Bärtschi; Lötscher, Tschantré, Wetzel; Tschannen.
Langnau : Conz; Murphy, Blum; Lüthi, Reber; Naumenko, C.Moser; Gmür; S.Moggi, Sutter, C.Moggi; S.Moser, Bieber, Helfenstein; Brooks, Camenzind, Daigle; Haas, Gerber, Lemm; Cunti.
Notes : Bienne sans Seydoux (surnuméraire), Gossweiler (saison terminée), Fata, Meyer ni Nüssli (blessés). Langnau sans Schild (blessé). Temps mort demandé par Langnau (46’26). Langnau sort son gardien au profit d’un sixième joueur de champ (de 59’31 à 60’00). Beccarelli élu meilleur joueur biennois du mois de novembre. Truttmann et Conz désignés meilleur joueur de leur équipe.

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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4 Commentaires

  1. A la réd
    Euh… un article sur Fribourg c est prévu quand??? Parsk pour en faire quand ils perdent pas de prob mais par contre quand ils gagnent pas l’ombre du moindre article

    Merci =)

  2. @Inconnu
    Pour Fribourg, allume ta télé et cherche la TSR. Tout ce que les autres romands (ou bilingues) peuvent occuper comme place sur cartonrouge.ch est squatté, que dis-je, mono-monopolisé par Fribourg dans les grandioses et désormais légendaires émissions sportives sur la TSR.

  3. @Inconnu
    Ceci dit cher Inconnu, une petite recherche sur le site te montrera qu’il n’y a pas eu bcp d’articles sur Gottéron, même au plus fort de la crise. Il y aurait pourtant eu de quoi. Les aléas des disponibilités des rédacteurs bénévoles faut croire.

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