Apologie de la nullité

Au-delà de ce titre un peu tendre envers l’arbitrage de ce soir, un LHC sans mercenaires est parvenu à renverser la situation face au leader lors d’un troisième tiers-temps de feu. Aucun miracle ne peut être fait en l’espace d’une semaine, mais le principal mérite des Lausannois aura été d’y avoir toujours cru.

L’avantage d’un match arbitré par Frédéric Favre, c’est qu’il y a forcément de l’animation dans les tribunes ainsi que sur la glace par voie de conséquence. Si certains zébrés tels que Massy ou Kämpfer se sont remarquablement bonifiés, le Valaisan restera le pire arbitre de la Ligue Nationale quoi qu’il advienne (à moins que les hautes sphères dirigeantes ne daignent faire leur travail), le seul qui est capable de pourrir chaque match qu’il arbitre. Une fois de plus, les décisions aussi incohérentes qu’ubuesques de Favre – expert en arbitrage compensatoire – a fait partir le match en vrille, rendant tous les protagonistes particulièrement nerveux. D’accord, le show de Fust à la fin du match était un peu exagéré ; avec un peu de recul, les Haut-Valaisans aux 7 points d’avance (avec un match en moins) devaient-ils nécessairement nous chier une pendule pour cela ? Le débat est ouvert. Mais dans le feu de l’action, on ne peut que comprendre Fernando Heynen d’avoir pété un fusible à la 57e minute en chargeant le directeur de jeu…

Pour en revenir au jeu, les joueurs du LHC peuvent actuellement être classés dans trois catégories distinctes. Ceci au vu de la nouvelle redistribution des cartes opérée suite à l’engagement du nouvel entraîneur lausannois :

Dans les bons papiers

En alignant enfin Anthoine Lussier dans une ligne qui convient à son profil, John van Boxmeer a procédé à l’une des indispensables modifications. Le plus tragique dans l’histoire provient du fait que l’attaquant lausannois fut clairement le meilleur de sa ligne. Vif et volontaire, le numéro 38 se voit conférer davantage de responsabilités, lui qui avait été loin d’être grotesque dans une position similaire au HC Sierre.
Autre modification notable, la présence – la majeure partie du temps du moins – de Julien Staudenmann en jeu de puissance aux côtés de Tremblay et Roy. L’officieux capitaine du LHC est l’un des seuls du club à aller gaiement au charbon et mettre du trafic devant le but adverse. C’est justement ce qui s’est produit sur la première réussite lausannoise avec des gars qui n’ont pas rechigné à se prendre quelques pains au passage pour le bien de l’équipe.

En progression constante, Olivier Keller a aussi montré qu’il n’y avait pas besoin de tirer comme un dératé de la bleue pour que ça rentre. Couplée là aussi à une indispensable présence devant le but viégeois, la réduction du score du défenseur vaudois sur un tir aussi précis qu’insidieux en est la preuve.

En ballottage

Si la ligne Gailland-Miéville-Fedulov reste la plus compétitive, le dernier nommé a quelque peu baissé d’un ton. A la peine physiquement, il lui arrive également d’avoir des sautes de lucidité, notamment sur certaines relances mal assurées et sur certains choix mal évalués. Pour rester dans le domaine des quarantenaires, Zarley Zalapski n’a pas montré la même sérénité qu’à l’accoutumée. Responsable sur le deuxième but haut-valaisan en commettant une grotesque erreur de marquage, le défenseur devra s’habituer à la méthode Boxy et s’investir davantage physiquement. La nouvelle pallette en teflon semble également mieux convenir à Jérémy Gailland, même s’il manque toujours d’efficacité.

Sur la sellette

Les étrangers du Lausanne Hockey Club sont clairement en ligne de mire. Inexistant depuis au moins trois matchs et en manque total de confiance, Alexandre Tremblay a intérêt à montrer autre chose s’il tient à ce que la négociation de son futur contrat ne capote pas lamentablement. A sa décharge, il est désormais cadré dans un système de jeu où l’option ventilateur est enfin désactivée. Pour un Jonathan Roy jamais désicif, ça commence aussi sérieusement à sentir le roussi. L’invisibilité du Canadien est frappante sauf lorsqu’il va s’empaler tout seul contre les montants des buts. L’une des priorités du directoire lausannois est à présent l’engagement d’un troisième mercenaire – voire d’un quatrième – et ce dans les plus brefs délais.

Benjamin Chavaillaz accuse aussi le coup. Relégué en position de septième défenseur, le jeune Lausannois transpire la fébrilité et se montre peu à son affaire face aux formations de calibre supérieur. Ceci s’est à nouveau confirmé contre Viège.
Finalement, on aurait pu beaucoup en vouloir aux joueurs lausannois, eux qui ont gaspillé une quantité mémorable d’occasions par une maladresse crasse – principalement durant la première période. Souvent, les Vaudois perdaient ce genre de rencontre mais pour leur meilleure prestation de la saison, ils ont peut-être enfin trouvé le fameux déclic™ cher à l’observateur lambda et marque de fabrique typiquement lausannoise.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Viège 4-3 (1-1 0-2 3-0)

Malley, 5654 spectateurs.
Arbitres : MM. Favre ; Micheli et Tscherrig.
Buts : 9e Staudenmann (Tremblay, Stalder/5c4) 1-0, 9e Bucher (Genazzi, Pecker/5c4) 1-1, 21e Forget (Bucher, Pecker/5c4) 1-2, 25e Schüpbach 1-3, 45e O.Keller (Miéville/5c4) 2-3, 49e Fedulov (Stalder, Gailland) 3-3, 57e Miéville (Tremblay/5c4) 4-3.
Pénalités : 11 x 2′ contre Lausanne ; 12 x 2′ + 1 x 5′ + pénalité de match (Heynen) contre Viège.
Tirs cadrés : 38-28 (10-12 11-11 17-5)
Engagements : 36-33
Lausanne : Mona; Stalder, Zalapski; O.Keller, Kamerzin; Schilt, Leeger; Chavaillaz; Lussier, J.Roy, Tremblay; Fedulov, Miéville, Gailland; St.Schnyder, Staudenmann, Bonnet; Frunz, Mathez, Weisskopf.
Viège : Müller; Heldstab, Heynen; Schüpbach, Anthamatten; Wiedmer, Summermatter; Portner, Bürgin; Bucher, Forget, Pecker; Dolana, Brunold, Triulzi; K.Lindemann, Genazzi, Furrer; Imhof, Herren, Kuonen.
Notes : Lausanne sans Villa, Augsburger ni Abplanalp (blessés) ; Viège sans Jacquemet, Bühlmann ni Wyer. 57e temps-mort Viège. 58e tir sur le poteau de Zalapski. 58e temps-mort Lausanne.

Écrit par Mathieu Nicolet