Majid la coupe quand tu nous tiens !

Que d’émotions à la Praille ! Transcendés par un public gonflé à bloc et parvenant même, par moments, à faire revivre la glorieuse époque des Charmilles, les Grenat sont passés tout près d’une épique qualification face au Novartis du football suisse. Beaucoup de regrets et d’amertume à l’issue de la séance de tirs au but, mais quelle fierté que nos valeureux guerriers ont su faire ressusciter au bout du lac ! Retour sur cette soirée mémorable.

Dès le réveil en ce samedi de Coupe, c’est quelque chose de spécial qui anime les cœurs servettiens en faisant trembler les cages thoraciques . L’adrénaline chamboule le biorythme des joueurs aussi, conscients que l’on pourra potentiellement vivre des moments très intenses émotionellement.  Afin de t’illustrer l’abysse séparant l’approche du match côté genevois et bâlois, rien de mieux que de passer en zone mixte devant les deux vestiaires. D’un côté, la porte des Genevois est fermée et on entend les mouches voler, synonyme d’une plus que légitime haute concentration imposée par Joao Alves. En face, les gardiens bâlois se font des passes décontractées en pleine zone mixte tandis que par la porte grande ouverte du vestiaire de la troupe de Fink, avec grande surprise, nous surprenons les champions suisses en pleine séance de visionnage de… Pirates des Caraïbes !

L’équipe de Gigi Oeri tenue en échec

Sur la feuille de match on constate sans trop d’émerveillement que le druide portugais a mis en place une équipe très défensive avec deux seuls joueurs à vocation offensive dans le 11 (De Azevedo et Eudis). En face, le FCB, bien que hautain dans son approche du match, se présente avec trois mondialistes (Inkoom, Chipperfield et Shaqiri) dans ses rangs.

Servette pourtant tient la baraque et montre une certaine maîtrise dans son jeu défensif. Cependant, à la 18ème minute déjà,  l’insupportable Almerares se voit offrir un pénalty fort litigieux par un Busacca dans un mauvais soir . Des 11 mètres, le chevronné Scott Chipperfield assène un sacré coup aux Genevois : 0-1.
Dès lors tout se complique, et dans nos têtes subjectives de supporters pétrissent nos espoirs et naissent de façon spontanée des pensées macabres : le FC Bâle est poussé vers la qualif’ par celui que l’on considère habituellement comme le meilleur arbitre du pays. D’autant plus que, lorsque de la curva nord partent des chants anti-Busacca, les fans de la Muttenzerkurve répliquent en offensant le club local,  on avait vraiment l’impression que les Rhénans considèrent Massimo comme leur 12e homme. Nos complexes de Romands font surface et lors de cette triste mi-temps, les Grenat sont confrontés au glauque sentiment d’être pris pour le dindon de la farce.

Oser pour vaincre

Fort heureusement, toutes ces pensées vont se dissiper 2 minutes seulement après la pause. Sur un présumé contact de Ferati sur Eudis, l’arbitre tessinois désigne le point de pénalty (celui situé sous la curva nord, qui aura été l’élément décisif de cette rencontre). Un pénalty fort généreux qui vient compenser la grosse gaffe commise par l’ennemi du détestable Carlos Alberto Parreira en 1ère mi-temps.
Ainsi le SFC se métamorhpose en passant du dithyrambisme à une attitude de Samouraï. Affichant un état d’esprit à toute épreuve et se montrant concentrés 120 minutes durant, en appliquant parfaitement les instructions du technicien portugais, les Genevois ont vraiment frôle l’exploit. Malgré les crampes et le peu de jus restant, les locaux ont eu à deux reprises la balle de match au bout de la chaussure (oui, une Dosenbach !) dans les prolongations. Dans un premier temps, à la 104e, Vitkieviez ne lève pas la tête et ne voit pas Karanovic placé devant le but de Sommer, quel dommage ! L’occasion la plus nette tombe pourtant au meilleur des moments : à la 120e, sur un contre, De Azevedo a la balle du match au bout du soulier mais son dribble est capté par l’impressionnant dernier rempart.
Je vais m’abstenir de commenter la séance de tirs au but dont l’issue est tristement connue car, pris par l’émotion, j’ai bien failli tombé dans les pommes et je suis dans l’incapacité de me rappeler quoi que ce soit.

Merci Servette, merci !

Évidemment, sortir de telle manière,  après y avoir cru et avoir été tenu en haleine deux heures durant, ça fait mal. Nonobstant cela, les valeureux Servettiens ont offert une soirée inoubliable, qui restera gravée dans le coeur du peuple grenat. De plus,  avec 14’150 spectateurs présents, les SFC a été le club ayant attiré le plus de monde lors de ces huitièmes de finale !
On retiendra aussi et surtout que les Grenat ont affiché de très bonnes qualités techniques ainsi qu’un état d’esprit exemplaire face au meilleur club de Suisse de la décennie. Au milieu de terrain, Kouassi a confirmé qu’il est le joueur hors-pair de l’équipe en annihilant Shaqiri et le confinant à un rôle strictement défensif : s’il faisait 10 centimètres de plus, Ancelotti mettrait Essien sur la touche pour lui faire place (non, je ne déconne pas !). Son compère Nater a été tout aussi bon en réalisant un match à la hauteur de son prometteur début de saison.
La profondeur de banc a aussi été mise en évidence samedi soir par le biais de trois joueurs qui ont très peu évolué cette saison : Pont, Routis et Maric. Tibert a lutté 120 minutes durant tel un taureau provoqué par un drap rouge tandis que le jeune Christopher a repoussé d’innombrables velléités offensives adverses et s’est démontré intraîtable dans les duels aériens.
Il faudra afficher ce fighting spirit lors de matches moins glamours tel que celui du week-end prochain à Wohlen et espérer qu’Eudis inscrive un but et se débloque mentalement, car offensivement, nous sommes un peu légers.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette FC – FC Bâle 4-5 après t.à.b. (0-1, 1-1) 

Stade de Genève, 14’150 spectateurs.
Arbitre : M. Busacca. 
Buts : 18e Chipperfield (penalty) 0-1. 47e De Azevedo (penalty) 1-1.  
Tirs au but : Frei 0-1. Baumann rate. Tembo 0-2. Routis 1-2. Huggel 1-3. De Azevedo 2-3. Almerares rate. Karanovic 3-3. Inkoom 3-4. Nater rate. 
Servette FC : Gonzalez; Maric, Routis, Schneider, Schlauri (46e Baumann); Kouassi (102e Karanovic), Nater, Pizzinat, Pont; Eudis (78e Vitkieviez), De Azevedo. 
FC Bâle : Sommer; Inkoom, Ferati, Cagdas, Chipperfield (63e Frei); Shaqiri, Granit Xhaka, Cabral (67e Huggel), Stocker (90e Tembo); Zoua, Almerares.

Écrit par Grégory Soldati

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14 Commentaires

  1. 1) Stocker, mondialiste ?
    2) tu as entièrement raison, Ferrati ne commet aucune faute, Cagdas oui.
    3) En regardant la TSR hier soir, j’ai appris qqch: il n’est pas nécessaire qu’il y ait volonté de faire faute pour siffle la faute. Les explications de M. Busacca sont assez claires. Et du coup, le penalty bien que sévère (si l’on est genevois), s’avère assez justifié (si l’on est pas genevois).

    Si un jour les journalistes, mais aussi les entraîneurs et surtout les joueurs connaîtront l’ensemble des règles mais surtout leur applications, on aura alors fait un immense pas en avant.

    L’arbitre sert encore malheureusement trop de bouc émissaire, d’excuse pour justifier un goal encaissé ou une défaite.

  2. « Si un jour les journalistes, mais aussi les entraîneurs et surtout les joueurs connaîtront l’ensemble des règles mais surtout leur applications, on aura alors fait un immense pas en avant.  »

    Si ça s’accompagne d’un corps arbitral beaucoup plus homogène dans ces décisions, OK.

    Parce que la fourchette actuelle de sanctions ou non-sanctions pour une même action est juste énorme (double-peine en tête)

  3. Un grand merci de m’avoir donné beaucoup d’émotions en te lisant

    Je n’ai pas pu aller au stade et ton article
    m’as transmis ta passion.

    John

  4. Article exceptionnelle, le geneve servette a encore montré une détermination sans faille va a un coriace adversaire de la trampe du FC Bâle. Servette aurait pu l’emporter avec un peu plus de réussite cependant nous avons vu une belle equipe servettien qui n’a rien lâche de bout en bout du match.Il faudra continuer ainsi en championnat contre wolhen des la semaine prochaine. Cette défaite fait mal au coeur mais nous savons à quel point il faut vite se remettre dans le bain dans le challenge league afin de ne pas se faire distancer par le trio de de tête. Aller servette

  5. @Arthur19:

    Ce n’est pas le Genève-Servette, mais le Servette F.C. Pour t’en souvenir c’est très simple ! Le Servette F.C c’est l’équipe qui gagne des titres !

  6. Ecoutez une fois le commentateur sur la radio du site du Servette.
    Rien que pour son extrême mauvaise foi, son chauvinisme arrogant et sa voix rauque et pas encore muée, il m’a fait être pour le FCB.
    Il n’a rien fait d’autre que de chier tout le match
    sur Busacca.
    Merci à lui ! Un tout bon, celui-là…

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