Unser Ottmar, Teil 4 : the Nati is brought to you by…

Vous vous en doutez tous, même si on préfèrerait occulter cet aspect des choses, une équipe nationale de football n’est pas composée que de joueurs et de membres du staff. Le sport professionnel est aujourd’hui une conjonction de milliers de facteurs. Dont les plus importants ne sont pas toujours sportifs…

Vous vous étonnez, parfois, de ce qui se passe autour de l’équipe de Suisse ? Vous vous demandez peut-être pourquoi tant d’empressement à signer une prolongation de contrat à Ottmar Hitzfeld ? Vous êtes surpris par certaines campagnes de presse lancées du jour au lendemain par le journal le plus influent du pays ? Des choix dans les sélections ou sur le terrain vous interpellent ? Ne cherchez pas, tout ceci pourrait être lié.L’équipe de Suisse ne représente pas son pays, mais une fédération (comprendre et accepter cela permettrait de changer bien des choses dans le monde du football, mais là n’est pas le sujet). En l’occurrence celle de l’ASF. De ses performances dépend l’argent perçu de la FIFA ou de l’UEFA. Une ASF qui ne pourrait pourtant pas tourner sans le concours financier de généreux sponsors. Notamment un qui s’engage depuis de longues années pour la relève. Vous voyez de qui je parle ? Genre une grande banque.

Un sponsor

ATTENTION. CE QUI VA SUIVRE N’EST EN AUCUN CAS UNE DEMONSTRATION, MAIS UNE SUCCESSION DE QUESTIONS QUE JE ME POSE ET QUE TOUT LE MONDE DEVRAIT, ME SEMBLE-T-IL, SE POSER.
La dépendance économique de l’ASF par rapport à cette grande banque paraît être une évidence. Du reste, quand l’équipe de Suisse joue, un membre de l’établissement seconde toujours le chef de presse et de la communication. Par exemple en distribuant les accréditations aux journalistes, lesquels bénéficient aussi, entre autres, d’invitations à des repas lors des parties à l’extérieur. Tiens, vous aussi vous avez le sourcil du doute qui se lève ?…
J’ai pu entendre, durant plusieurs mois de 2007 à 2008, quelques bruits de couloir. Des rumeurs. Infondées bien sûr. Car, et c’est bien connu, les rumeurs ne reposent jamais sur quelque chose de concret. Alors donc, au moment où la Suisse commençait de comprendre que l’équipe allait dans le mur avec Köbi Kuhn, plusieurs voix se seraient – notez bien le conditionnel – élevées au sein de l’établissement bancaire privé pour demander la tête du Kluhn. Sans succès ce qui, si tout ceci est vrai, est pour le moins rassurant.

Un journal

Le fond du problème aurait été que le Papy national n’était plus du tout vendeur. Le côté «grand-père de Heidi posant devant un chalet dans les vallons schwytzois» avait vécu. Heureusement pour Köbi, il a bénéficié, par un étonnant hasard, du soutien nouvellement indéfectible du journal le plus influent de Suisse (genre celui où il y a une gonzesse à poil en une tous les jours). Ce même quotidien qui, quelques semaines plus tôt, se posait en très grand la question : «Köbi Kuhn : Wie lange noch ?»
Le détonateur ? Le renvoi de Johann Vogel, qui ne parlait plus à ce journal depuis des années, et qui aurait visiblement suffi au Kluhn pour sauver sa tête. De quoi, j’imagine, soulager l’agent du sélectionneur, par ailleurs ancien journaliste haut placé dans ce même quotidien qui reçoit souvent des informations que personne d’autre n’a par on ne sait quel indic…

Un agent

C’est là aussi que l’histoire est amusante (ou effrayante). Elle participe un peu trop à la théorie du complot, je vous l’accorde. N’empêche que… Si je vous explique que l’agent de Hitzfeld est le même que celui de Köbi, donc l’ancien journaliste du quotidien no1 de Suisse, votre première réaction sera peut-être de vous dire : «Woaw, ce type sait se placer !» Mais il y a toujours un deuxième effet Kiss Cool.

Le journal en question est spécialisé dans les campagnes trash de type Sun en Angleterre. Scandales, ragots montés en épingles, acharnement sur des bêtes noires, etc. Or, depuis l’engagement de Hitzfeld par l’ASF, les exemples de mauvaise gestion ou de choix discutables n’ont pas été rares (voir l’article précédent). Mais jamais le sélectionneur n’a été remis en cause. Jamais il n’a été critiqué. Les seuls responsables du naufrage sont les joueurs et toujours les joueurs. Une complaisance curieuse quand on connaît les habitudes du quotidien.
Ce dernier s’est d’ailleurs réjoui plus que de raison de la prolongation d’un contrat qui n’avait, fondamentalement, aucune raison d’être prolongé si tôt (résultats moyens, échéance précédente en juin 2012). Il n’a pas été le seul, le sponsor principal de l’ASF – vous vous souvenez, la grande banque ? – était également aux anges.

Qui dirige ?

Il faut dire que le jovial visage de Hitzfeld est placardé partout en ce moment. Une campagne de publicité que l’établissement a certainement dû payer suffisamment cher pour ne pas apprécier les critiques nées au sujet de l’Allemand, surtout chez ces saloperies de Welsch.
J’ai du reste entendu d’autres bruits de couloir il y a peu. Mais là aussi, je vous demande de ne pas prendre cela pour argent comptant. La vérité est, je l’espère, complètement différente. La programmation de futures campagnes, voire même la signature de contrats pour de futures campagnes, aurait déjà été réglées avant que l’ASF ne prolonge son sélectionneur. Et, le cas échéant, je pense qu’il aurait été très dangereux de se fâcher avec son principal sponsor.
Tout ceci reste de l’ordre du fantasme ou de la paranoïa. Du moins je l’espère. Parce que sinon, la seule question qu’il nous faut nous poser est la suivante : qui dirige vraiment le football suisse ?
A suivre : Juste un problème culturel
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Psyko Franco

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13 Commentaires

  1. Votre article est bien redige et interressant. Mais j aimerai vraiment savoir a quoi sert Michel Pont? ?? Quelqu un parviendra t il a me repondre?

  2. @ Antoni : à rien, sinon à faire des théories abracadabrantes dans les médias et à traduire les propos d’Hitzfeld aux joueurs qui ne comprennent pas l’allemand (y en a-t-il beaucoup ?).

  3. Vous l’avez voulu, vous l’avez votre football moderne, vous pensiez qu’on était moins pourris que la FIFA et ce pauvre Joseph?

    AGAINST MODERN FOOTBALL!!!

    @Antoni

    A faire croire aux romands qu’on les oublie pas… 😉

  4. Totalement d’accord, ce Michel Pont à part nous casser les pieds avec ses théories il ne sert à pas grand-chose, au moins l’ASF à assez d’argent pour se permettre ce gaspillage financier svp un autre assistant et vite….

  5. Ben je vais un peu parler comme un vieil aigri, pourtant j’ai 42 balis mais pour ma part, je regrette l’Equipe de Suisse de mon enfance avec Hermann, Egli, Sulser, Barberis, Werhly, Burgener pour n’en citer que quelques uns, entraîné par l’ours Wolfisberg… C’est vrai ils ne se sont qualifiés pour aucunes competitions majeures, mais toujours de si peu et qui ont créé bien souvent des exploits face à des équipes bien plus côtée que notre petite Nati…
    Franchement je prefere mille fois voir des joueurs se défoncer, qui nous font vibrer durant 90 minutes et qui DONNENT TOUT, meme sans qualification à la clé!! Comme celle-ci, que une équipe de pseudos divas qui ont toujours une bonne excuse en cas de défaite (exemple Alexander Frei, après plusieurs matchs amicaux perdus qui déclarait chaque fois  » Oui on a perdu, mais bon c’était un match amical donc on était pas motivé, mais on verra ce qu’on verra en match officiel » Et mec le supporter qui est venu au stade, il a pas payé son entrée avec un billet de Monopoly, même si c’est un match amical!!!) Pour ma part, l’équipe de Suisse a perdu toute credibilité après sa victoire à Athènes contre un champion d’Europe!!! En effet, au match précèdent, La Nati avait perdu à la maison face à l’Ogre Luxembourgeois et ses stars multimiliardaires!! Et juste après cette défaite, les primes de match qui étaient discutées depuis un certain temps, ont été revues à la Hausse pour nos stars et Hop on bat la Grèce après un match d’Enfer
    Hormis l’équipe de Rêve qui nous a qualifié en 1994 et les défaites honorables des années 80, cette nati actuelle, me fait honte, Certes nous ne serons jamais une grande nation de foot, mais cette équipe là cumule tout les défauts, pas d’envie, melon démesuré, aucune fierté du maillot, pas de spéctacle, rien!!!
    Le Lama cracheur, tricheur (et oui contre la France il avait essayé de marquer de la main si jamais alors que Vonlanten, sauf erreur, était à côté de lui devant le but vide) est parti, il est temps que d’autres s’inspirent de son exemple!! Mille fois mieux des joueurs bien moins côtés, mais avec le feu dans les jambes que ce que l’on subit actuellement avec nos stars
    C’était peut-être pas le bon article pour mon commentaire, mais bon d’habitude, j’interviens pas, c’est que mon 2ème com sur Carton Rouge, mais pour ma part La Nati c’est une longue histoire d’Amour, Et cela me fait ch… de voir ce qu’elle est devenue!!! Bonne journée

  6. Cher Psyko Franco,
    Je suis un suisse qui a vécu 35 ans en Argentine où, comme vous savez, le foot est roi. J’ai même étais membre de la Commission Directive de Boca Juniors, à l’époque quand on a acheté Maradona. Rentré en Suisse, j’ai beaucoup joué en vétérans et je suis un fan de la Suisse et de son équipe.
    En général, j’apprécie vos commentaires, sauf ce dernier. D’abord, si on accepte votre raisonnaient, il faudrait conclure que tous les équipes nationales ne représentent pas un pays mais une fédération. C’est un commentaire superflu, sauf s’il cherche à séparer encore plus les supporteurs suisses de son équipe nationale. Mais, le principal est qu’Ottmar Hitzfeld a été confirmé. Donc, à quoi bon de continuer à essayer de le démolir ? Ses aptitudes ne peuvent pas être misses en question par vous, par moi, ni par personne. Donc ? Essayons de construire !!!
    Nous sommes d’accord sur le fait que Kobi avait fait son temps. Et les autres avant lui ? Hitzfeld a l’étoffe pour changer la situation. Laissons lui travailler…
    En revenant sur votre article, un autre sujet : vous parlez de Vogel. Et vous parlez beaucoup des « bruits de couloir »… Pourriez-vous nous dire ce qui s’est passé entre lui et Kobi ? Ca c’est un vrai mystère pour les fans de l’équipe suisse !
    ALLEZ la SUISSE !!!
    Cordialement,
    Jeannot 10

  7. Pour Ma Conscience : c’était Djourou par Vonlanthen.

    Ceci dit, bon article qui a le mérite de poser des questions qui tuent.

    Z’ont pas appris le précepte : Servir l’équipe de Suisse et ne pas s’en servir, les pontes du CS.

    Mais il est vrai que le grand boss doit plus regarder le foot américain que le soccer…

  8. C’est bien beau ces questions… et alors?

    Et le mobile alors? Ottmar est plus vendeur que Kuhn? C’est tout? Un peu maigre. Le plus vendeur, c’est les victoires, ça me semble évident. Ottmar est-il si sexy que ça pour doper l’image de marque du crédit Suisse avec son 4-1-4-1 bandant et son défilé de 0-0? Clairement pas, seules les victoires et les médiatiques compétitions internationales amènent des retombées positives pour l’équipe, le pays et les sponsors. Tout le monde tire donc à la même corde, et finalement, que ce soit l’ASF, le Crédit Suisse ou Marine Le Pen qui prenne les décisions ne change rien.

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