Live from London : van Persie au milieu des ruines

Le premier épisode de la tournée des stades londoniens commence à l’Emirates Stadium, antre du fameux club d’Arsenal. Entre surprises et déceptions, voilà à quoi ressemble ma première visite d’un stade en Angleterre.

11 am au pub

Tout commence quelques heures avant le coup d’envoi officiel de la partie. Fondu dans la masse rouge et blanche, je déguste les bières locales dans un pub non loin d’Holloway Road, arrêt de métro le plus proche de l’Emirates Stadium. Au fur et à mesure des heures, le pub se remplit aussi vite que mon taux d’alcoolémie s’élève. Midi et quart, le pub est comble, la John Smith coule à flot, les steaks hachés grillent sur la petite terrasse et la tension monte. Il est vrai qu’Arsenal a plutôt mal débuté la saison.
Les discussions vont bon train sur l’avenir peu radieux des Gunners… Wenger finira-t-il la saison ? Les Gunners ont-ils les ressources de remonter ce classement dominé par les équipes mancuniennes ? Est-ce que Song aurait pu faire une crête encore plus ridicule ? Tout est débattu autour de bières tièdes et d’hamburgers maisons. L’angoisse est palpable, Arsenal n’a pas le droit à l’erreur face à Sunderland.

Il est 13 heures lorsque nous quittons la taverne et prenons la direction d’un des temples du football londonien. A peine 10 minutes après, nous voici installés au deuxième anneau derrière les buts avec une vue imprenable sur le terrain. On notera l’efficacité du staff : aucune attente, une fouille allant à l’essentiel, aucun débordement et un personnel très sympathique. L’ASF pourrait s’en inspirer tout comme la plupart des clubs suisses.

28 secondes

C’est le temps qu’il aura fallu pour que van Persie fasse éclater sa classe. 28 petites secondes et les Gunners se rassurent tout comme les 60’078 spectateurs présents. Arsenal domine, fait tourner mais est toujours aussi inefficace. Les actions se succèdent, van Persie est à deux doigts de marquer le but de l’année en lobant subtilement le gardien depuis l’entrée des 16 mètres mais le poteau sauve Mignolet. Sunderland, lui, joue en contre-attaque et profite de la faiblesse de la défense des Gunners. Comment un club de ce niveau peut-il se permettre autant d’approximations ? Entre les variantes de Szczesny, le déchet de Song et les approximations de Mertesacker et Koscielny, Wenger a du souci à se faire.
Ce qui devait arriver arriva et d’un magnifique coup-franc, Larsson égalise et le vent va tourner. Arsenal souffre et sans un arrêt incroyable, il aurait été mené à l’heure du thé. Les sifflets accompagnent la fin d’une première mi-temps plutôt sombre, éclairée épisodiquement par les éclats d’un van Persie clairement au-dessus du lot.

L’essentiel est sauf

La deuxième mi-temps n’offrira pas plus d’éclat que la précédente et c’est donc naturellement que ce match allait s’achever sur un score de parité. C’était sans compter sur van Persie. Après une série de coups francs et de corners ratés, une très très longue série, le Néerlandais va prendre les choses en main et répondre à Larsson d’un magnifique ballon déposé dans la toile de Mignolet. L’honneur est sauf, tout comme les fesses de l’entraîneur le moins charismatique d’Angleterre. Arsène a collecté trois petits points mais son équipe est mal en point…
Au niveau des tribunes, tout est bien calme. Le public est resté concentré et s’est enflammé sur les gestes qui méritaient d’être remarqués. Au contraire de quelques abrutis en Suisse et ailleurs, il est capable de soutenir son équipe sans brûler une tribune, espérer tabasser le kop adverse ou s’affliger de gens qui ne chantent pas. Les gens sont passionnés sans tomber dans l’excès ridicule. Connaisseur et captivé par la partie, ce public ne ressemble à aucun autre. Enfin, celui d’Arsenal du moins ! Je me réjouis déjà de découvrir les… 4 autres stades de Premier League de Londres !

Écrit par Ernest Shackleton

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8 Commentaires

  1. Certes pas de débordements, mais moins d’ambiance que pour un Aarau-Saint-Gall de Challenge league suisse. Pas de kops, quelques poussées, les chants tiennent rarement plus de 20 secondes.. La méthode anglaise évite les débordements mais tue la passion.

  2. « Les gens sont passionnés sans tomber dans l’excès ridicule. »

    Ouais enfin l’angleterre c’est un peu le pays du hooliganisme aussi, si actuellement c’est plutôt calme c’est parce que des mesures de sécurité drastique ont du être prises. Ils ont notamment augmenté assez conséquemment le prix des places.

    Après pour répondre à Michel, moins d’ambiance certainement pas (faut aller voir chez le voisin Tottenham, c’est déjà autre chose, ou à Newcastle, à Anfield, à Portsmouth, Leeds,…) mais disons que y’a pas de vrai kop comme en ont voit ailleurs avec fumis et tifos puisque tout ça a été interdit. Après en terme de chants, ça déboite sec suivant les stades.

    Mais Arsenal n’est pas le meilleur exemple, depuis qu’ils ne sont plus à Highbury, l’ambiance est retombée et l’Emirates ne fait pas partie des grosses ambiances de PL.

    Et enfin pour répondre à l’article, on peut très bien supporter son équipe avec un vrai kop tifos/fumis, etc. sans que ça tourne à l’affrontement. Après y’a toujours des abus et c’est regrettable.

  3. L’article est du niveau de l’équipe d’Arsenal, en bas de classement.

    Pour notre ami Michel, en effet Arsenal c’est le pire du pire au niveau de l’ambiance, à part dans les salons VIP peut-être ou de temps en temps il y a une bière qui se renverse mais va à Enfield tu en auras la chair de poule, va à West Ham dans le Cup et tu verras ce que c’est que de chanter 90 minutes.

    En tant que fan de MU j’ai fait plusieurs déplacement et je peux t’assurer que l’ambiance est assurée sur le terrain et dans les stades, il manque que les fumigènes marseillais et les tifos italiens, mais au moins on risque pas de se prendre un scooter sur la tête !

  4. Mais que racontez-vous Michel et MANUNITED? Les tifos et fumis ne sont pas présents dans les stades anglais car ils sont interdits mais car ce n’est PAS dans la culture des fans anglais tout simplement!
    Crystal Palace a une frange « ultras » dans son stade mais c’est une exception.
    Il est vrai par contre que le prix des places et la répression exacerbée depuis les débuts de la PL a réduit l’ambiance malheureusement mais dans les grands chocs c’est toujours exceptionnel et les déplacements gardent une grande saveur notamment avec la Red Army de United qui chantent non-stop ( je parle que d’eux car je ne connais pas assez les autres).
    Y a deux ans des demandes pour le retour des places debout derrière les buts (comme en Allemagne) a fait débat….mais pas sur que le traumatisme de Sheffield fasse changer les politiques….bien malheureusement…

  5. @CaptainMarvel, exact les fumis et tifo (bâches) ne font pas partie de la culture ultra anglaise, au contraire de l’Italie par exemple.
    Certainement que dans les stades il n’y a plus de débordements, mais je peux vous assurer qu’aux abords (proches ou non) des stades (certains, et particulilèrement certaines équipes) ça reste chaud bouillant….

  6. J’étais aussi au stade, j’ai failli m’endormir tant au niveau du match que de l’ambiance… j’aurai préféré aller voir un match de 2ème ou 3ème division mais rien le dimanche. Par contre, je suis allé voir Chelsea-Everton le jour d’avant j’ai été surpris en bien par l’ambiance. En tout cas je ne retournerai certainement pas à l’Emirates, mais je me réjouis déjà de retourner à Stamford Bridge

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