Putaing’, 17 ans !

D’accord c’est une Coupe en carton. C’est vrai qu’elle ne devrait plus exister et fait tache dans le paysage footballistique français d’aujourd’hui. Ok, Bordeaux a un quart de finale de Ligue des Champions à jouer mardi face à l’IFK Lyon. Mais la vitrine des trophées de l’Olympique de Marseille a été dépoussiérée. Pour la première fois depuis un doublé Coupe des Champions-Championnat en 1993, Marseille a gagné quelque chose. Putain ça fait du bien !

Le Stade de France a été victime d’une marée venue des Bouches-du-Rhône samedi. Sur les 75’000 spectateurs présents dans les travées de l’enceinte de Saint-Denis, les Phocéens étaient bien 50’000 selon moi, mais je m’enflamme certainement… Malgré les quatre dernières finales perdues (deux en Coupe de l’UEFA «old style» et deux en Coupe de France ici-même face au PSG et à Sochaux), les Marseillais n’ont pas cru au mauvais oeil. Et ils avaient raison.Petite question pour commencer. Comment prendre le présage suivant : vous entrez dans la zone sécurisée du stade – et premièrement vous vous en voulez beaucoup d’avoir oublié qu’en France, il n’y a pas de «vraies» bières vendues lors des manifestations sportives – et juste avant d’entrer dans le vaisseau Stade de France, vous marchez sur ceci…

L’empreinte des pieds de Stéphane Guivarc’h ! Franchement déjà je savais pas qu’il avait aussi un pied droit et moi, ça m’a foutu le doute.
Bref… Pour ma première visite dans l’endroit qui a vu les Français être sacrés champions du monde voici douze ans, je n’ai pas eu à regretter le déplacement. Il faut dire que c’était bien la première fois que je mettais les pieds dans un stade aussi grand. Malgré les mesures de sécurité hallucinantes, l’ambiance est restée très bon enfant dans les alentours. Marseillais et Bordelais n’ont plus de gros antagonismes depuis que Claude Bez et Bernard Tapie ont vidé les lieux, passant ensuite l’un comme l’autre par la case prison.

20 Parisiens à la gare

Le gros souci des cargaisons de CRS et autres policiers disséminés tout autour de l’enceinte, ainsi qu’un peu partout dans Paris ? Que certains «supporters» du PSG ne veuillent «venger» la mort de Yann Lorence, survenue lors du dernier PSG-OM, pour lequel les Marseillais avaient choisi de ne pas faire le déplacement, laissant tranquillement certains abrutis se mettre dessus entre eux. Au final, seule une vingtaine de ces tarés ont essayé de faire les paons à la Gare de Lyon, bien vite délogés par une cohorte d’hommes en bleu.

Sur place, la soirée débute par un bon présage pour l’OM : ses «U-9» et «U-10» tapent les Girondins en lever de rideau. Puis, alors que la pluie fait son apparition, les organisateurs nous proposent une cérémonie d’ouverture digne des plus chiantes ouvertures des Paralympiques dans les années septante. Des gars qui volent depuis le toit, puis une machine qui se drape dans une Coupe de la Ligue géante après nous avoir gratifié de gestes divers et variés… Génial. J’étais sans doute un peu trop tendu pour apprécier le spectacle.

Le physique marseillais

Dès le coup d’envoi, Marseille montre qu’il n’est pas là pour rigoler et impose son impact physique. Celui voulu par Didier Deschamps lorsqu’il a construit l’équipe l’été dernier. Bordeaux, qui a parfaitement respecté son adversaire en alignant son équipe type malgré le fait que son match le plus important est programmé trois jours plus tard, répond par deux attentats sur Lucho, dont une balayette de Sané qui aurait sans doute mérité un peu plus qu’une biscotte.

Après une première mi-temps tendue et sans grand éclat, Marseille trouve la faille sur corner par l’ancien Bordelais Diawara, vainqueur de l’épreuve la saison dernière. Blanc tente alors son va-tout en envoyant Jussiê au charbon en lieu et place de Fernando. Le coup de poker fera long feu.
Dans l’enchaînement, un autre ancien Girondin, Mathieu Valbuena, fait définitivement basculer le match. En dix minutes, le nabot olympien fusille du gauche Ramé, avant de shooter fort sur Chalmé qui inscrit le 3-0 contre son camp. Laurent Blanc a compris, il sort juste après Chamakh et Gourcuff, afin de les laisser respirer avant mardi. La rencontre est bouclée.

Cratère

Le Stade de France n’est plus un stade, c’est désormais un cratère. Les supporters marseillais s’embrasent, s’embrassent, se congratulent, jouissent de cet instant rare que nombre d’entre eux n’ont jamais vécu de leur existence. Oui, Marseille a gagné un titre. Enfin. Le premier depuis des lustres. La réduction du score de Ludovic Sané restera anecdotique, les trois quarts du stade sont en fusion. Le tour d’honneur sera un long moment d’allégresse générale.

Le moment le plus fort de cette soirée ? Lorsque que l’immense bâche réalisée en hommage à Robert Louis Dreyfus a été placée au centre de la pelouse. Les supporters marseillais, qui l’ont tant détesté, hué, insulté malgré les millions d’euros engloutis, ont comme un seul homme applaudit la mémoire du milliardaire et scandé son nom. Je ne pensais pas voir cela de mon vivant.

Marseille – Bordeaux 3-1 (0-0)

Stade de France, dans les 75’000 spectateurs par-là autour.
Arbitrage à Lannoy.
Buts : 61ème Diawara 1-0. 67ème Valbuena 2-0. 77ème Chalmé (contre-son-camp) 3-0. 84ème Sané 3-1.
Marseille : Mandanda; Bonnart, Diawara, Mbia, Taiwo; Karobé, Cissé, Lucho (74ème Abriel); Brandao, Niang (52ème Valbuena), Ben Arfa (86ème Heinze).
Bordeaux : Richert; Chalmé, Sané, Ciani, Trémoulinas; Fernando (67ème Jussiê), Diarra; Plasil, Gourcuff (Gouffran), Wendel; Chamakh (70ème Cavenaghi).

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12 Commentaires

  1. Ah bon… Merci !

    Gagné sur le terrain et puis c’est tout. Après, ils font ce qu’ils veulent dans leurs bureaux.

    ABE CQFD YOUPIE LOL MDR

  2. Contre Valenciennes qui était relégable… Pas sûr qu’enterrer des billets ait grandement changé le résultat final. M’enfin, on refait pas l’histoire.

  3. A signaler que pendant la « cérémonie » un des mecs, qui descendait en rappel depuis le toit, a atterrit dans la tribune sur les supporters.

    Il a bien mis 5 minutes pour s’extirper et rejoindre ses petits copains étant donné que les mecs voulaient pas le lâcher.

  4. @ GR

    Ok, j’ai compris – la corruption de joueurs adverses n’est répréhensible que si l’équipe adverse est plus forte sur le papier.

    Il faut réhabiliter Moggi!!!

  5. je n’arrive pas à comprendre comment un supporter de l’OM peut avoir oublié la brillante victoire en coupe Intertoto, en août 2005 contre la Corogne… un match au cours duquel l’OM a réinventé le Hourra football pour en faire le Youpi tralala football.

    certes, c’est anecdotique, mais ça permet de poser cette nouvelle coupe en carton juste à côté d’une coupe en papier crépon.

    elle va être toute belle la vitrine de la Commanderie.

  6. Le match contrer valenciennes ne changeait rien. L’OM était devant le PSG et même une défaite contre VA n’aurait pas changé cela. La victoire 3-1 contre le PSG quelques jours après la finale de la ligue des champions le montre: L’OM était vraiment la meilleure équipe de la saison!

  7. Ah RLD en claquettes qui sautille sur le terrain, pas possible de l’oublier.

    Mais une « Coupe » qui a trois vainqueurs, c’est pas vraiment une Coupe.

    Après, quant à savoir si un trophée gagné en disputant quatre matches en est un à part entière… Ne boudons toutefois pas notre plaisir.

  8. L’om de 91-93 est juste dégoulinante de produits dopants, de corruption, magouilles et autres menaces. C’est tout leurs titres acquis cette période qu’il faut leur retirer.

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