Roman Josi et les Predators abattent le Dragon rouge

Finalement, les Nashville Predators n’ont fait qu’une bouchée de la grande équipe des Red Wings de Detroit, remportant l’acte V 2 à 1 pour conclure la série du premier tour d’un sec 4 matchs à 1. Roman Josi a été impressionnant tout au long de la série, réalisant sans doute un des tout grands matchs de sa carrière lors de l’acte V décisif la nuit passée.

Performance stellaire

Sur la glace, un des meilleurs défenseurs de tous les temps, le légendaire Nicklas Lidstrom (peut-être son dernier match), le joueur le plus doué de NHL, Pavel Datsyuk, et des grandes stars comme Shea Weber, Ryan Suter, Pekka Rinne, Henrik Zetterberg, Alexander Radulov ou Johan Franzén. Mais à 6 minutes de la fin du match, alors que Nashville était sur la voie de la qualification, quel joueur la chaîne nationale NBC a-t-elle ciblée pour mettre en évidence son rôle important tout au long de la partie ? Notre défenseur d’Ostermundigen, Roman Josi, dont les commentateurs ont qualifié la performance de «stellar» (stellaire) et de «dynamic presence», en remontrant tous les clips de ses divers tirs bloqués, récupérations de puck et relances spectaculaires de la soirée, en particulier un plongeon désespéré où avec le bout de sa canne, il a réussi à déloger le puck de Nyquist alors que ce dernier partait seul au but. Vraiment dommage que tous nos journalistes sportifs, pendant ces moments d’anthologie pour le hockey suisse, sont en train de dormir sur leurs deux oreilles. Le lendemain, ils liront le résumé du Teletext et se réjouiront (peut-être) de la qualification de notre Roman national.

La progression du jeu de l’Helvète de 21 ans se poursuit de manière vertigineuse : même au niveau mondial le plus élevé, il joue avec calme et une grande intelligence de jeu, comme un vieux routinier. L’ayant observé régulièrement depuis ses débuts au mois de novembre, il est également frappant de voir à quel point ses coéquipiers lui font de plus en plus confiance, n’hésitant pas à lui passer le puck tant lors des situations défensives délicates que lorsqu’il ose, grâce à son patinage exceptionnel, monter dans la zone offensive afin de créer le surnombre. Il tient également le véritable rôle de distributeur de l’équipe, lorsque la paire Shea Weber – Ryan Suter ne sont pas sur la glace, non seulement à 5 contre 5 mais aussi en supériorité numérique.

Dérobé par Pavel

De plus, Josi a fait preuve d’une grande force mentale. Car après s’être fait dérober le puck par Pavel «le Magicien» au 2ème tiers du match 3 pour permettre à Detroit de revenir à un but, il n’a pas été déstabilisé et a récompensé la confiance sans faille de son coach Barry Trotz en effectuant une fin de match solide. 

Les statistiques des séries sont cependant un peu trompeuses : 0 point, bilan plus/minus de 0 et 8 minutes de pénalité (le plus de son équipe). Cependant, son temps de glace moyen par match de 20 minutes 10 révèle à quel point Trotz compte sur lui en toutes circonstances, d’autant plus que son compère de la 2ème ligne de défense, Hal Gill a été blessé pour toute la série. Et il s’agit de minutes de qualité, puisque le Bernois a souvent été aligné contre la ligne de parade Datyuk – Zetterberg. Les Predators finissaient souvent leurs matchs à 5 défenseurs, laissant le dernier (l’autre rookie Ellis ou Hillen) sur le banc.

Triomphe du Poisson-Chat

Dans la série, tout comme lors de la finale SCB-ZSC, l’équipe qui a marqué en premier a toujours remporté la victoire. Contrairement à ce que laisse penser le résultat final, le jeu était en fait très équilibré, Detroit ayant même tiré le plus souvent au but (32 fois par match contre 23). Le grand bonhomme de la série a été sans conteste le gardien Rinne, qui a en particulier «volé» les actes I et IV, alignant les arrêts spectaculaires.

Ainsi grâce au géant finlandais, le poisson-chat de Music City aura fini gisant sur la glace  à la place de la traditionnelle pieuvre de Motown, elle lancée depuis des décennies dans la ville du Michigan. Cette victoire est peut-être synonyme de changement de la garde, le petit néophyte ayant dépassé pour la première fois le grand Detroit, franchise la plus dominante de NHL de ces 25 dernières années, mais équipe actuellement vieillissante.  

Les Predators sont maintenant dans une situation idéale, pouvant se reposer pendant quelques jours en attendant le prochain tour, d’autant plus que quelques gros calibres de l’Ouest, comme les Vancouver Canucks ou les Chicago Blackhawks, sont à un match de l’élimination. Leur prochain adversaire sera probablement les Phoenix Coyotes, équipe solide se reposant sur un excellent gardien, mais sans aucun doute la moins forte des équipes restantes et à la portée de l’équipe de Music City. C’est de bon augure pour Josi, qui sait cependant qu’à chaque tour, le niveau d’intensité, et en particulier le contact physique, augmente d’un cran. Jusqu’au Graal sacré ?

Écrit par Andy Tschander

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3 Commentaires

  1. Juste une précision inutile…Berne menait 1-0 lors du match 2 avant de perdre 2-1 (tournant de la série…?)…donc PRESQUE chaque match où l’équipe inscrivait le 1er but, elle l’emportait…

  2. Mike Smith  »un excellent gardien »?? C est juste que les joueurs de la conférence ouest n’ont pas compris comment le battre…

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