Coupe Spengler : Ode à la Bratwurst

Ha la Coupe Spengler ! Chaque année, on nous fait un foin pas possible pour cette compétition traditionnelle qui dure depuis 80 éditions déjà. Mais finalement, la Grande Messe annuelle folklorico-bourbino-hockeyistique ne serait-elle pas juste bien vendue ?

On a beau dire, nous possédons le même passeport, mais finalement, je me demande si les Suisses allemands et les Suisses romands ne sont pas énormément différents. Je ne veux pas lancer une guerre de cultures – si tant est que nos amis d’Outre-Sarine en aient une autre que celle de la Kartoffeln -, mais au terme de quelques jours passés à Davos, cette constatation d’une différence fondamentale saute aux yeux de quiconque ait un brin d’observation. Je veux bien qu’on apprécie la Coupe Spengler, mais finalement cette compétition c’est
a) une compétition internationale de hockey sur glace de haut niveau
b) une rencontre entre Emmentalois et Appenzellois qui portent chacun six maillots différents
c) «tcheu la noce»
d) l’odeur de Bratwurst qui colle aux habits durant six jours
Pas de 50-50 ni d’appel à un ami, je vais vous aider. Sur les quatre propositions, il y en a une qui est très éloignée de la vérité. Vous ne voyez pas ? Alors dans ce cas, venez une semaine dans la charmante station grisonne et vous comprendrez mieux le dilemme : tout le monde se fout du hockey sur glace à Davos ! Je sens des gens un brin sceptique, j’étaye.

Lorsque vous regardez les matches bien calé dans votre canapé avec votre couverture et votre thermos de thé à la cannelle, remarquez-vous, à chaque arrêt de jeu, les gens qui saluent bêtement la caméra postée devant eux ? Ces personnages, sans cesse braqués sur la petite lumière rouge à l’affût d’une seconde de gloriole idiote, croyez-vous vraiment qu’ils se rappellent, à la fin du match, du nom du défenseur de la quatrième ligne de Khimk Mytishi ?
Bon je vous l’accorde tous ne sont pas devant les caméras. Alors que font les autres ? A l’oreille, je dirais qu’ils doivent boire autre chose que votre bon thé à la cannelle. Avec un taux d’alcoolémie de 1,5 par spectateur – en moyenne, enfants en bas-âge inclus -, j’ai de la peine à croire que tous se souviennent de ce fameux Dmitriy Kosmachev une fois le seuil de la patinoire péniblement franchi et celui des bars aussitôt retraversés.
Critique, moi ? Non, juste lucide ! Evidemment, l’ambiance bon enfant qui règne dans les Grisons est plaisante à voir, mais finalement, la Coupe Spengler ne serait-elle pas devenue une sorte de Paleo Festival du hockey sur glace ? J’explique.
Sur 100 visiteurs du festival nyonnais, combient vont pour :
a) la qualité des groupes de musique «underground»
b) la nourriture du monde
c) «tcheu la noce»
d) l’ambiance

On y est ! Le phénomène est complètement identique ! Les gens présents à ces deux manifestations sont un peu les mêmes. A 3 heures du matin, lorsque vous sortez de la plaine de l’Asse, questionnez un peu l’entourage et demandez-leur combien se rappellent du petit groupe prometteur qui a joué sous le «Club Tent» à 17h15 et vous verrez. Autant que ceux qui se rappellent de Kosmachev. Alors qu’on ne vienne pas me dire que la Coupe Spengler a quelque chose à voir avec du sport, je ne vous croirais pas.

Écrit par George Baudry

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1 Commentaire

  1. Monsieur,
    Qui ou quoi haïssez-vous donc ?
    Le sport spectacle, les Kartoffeln, les Bratwurst, les Suisses alémaniques, ou les Suisses en règle générale.
    Cher frouze, prétendu connaisseur de la mentalité hélvétique, sachez que moi, je ne vous hais pas, mais vous fais part du mépris que je voue aux plumitifs de caniveau dont vous êtes le porte-drapeau.

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