Les plans secrets de René Fasel

La coupe Spengler, c’est chiant à mourir. On ne l’apprendra à personne. Sauf visiblement à René Fasel, big boss de la Fédération Internationale de Hockey sur Glace (IIHF, c’est plus chic en anglais). Croyant que ce qu’il voyait était représentatif du hockey en général, il crut nécessaire d’en relancer l’intérêt, et que le meilleur moyen pour ce faire était d’édicter de nouvelles règles. En annonçant ses projets en ce sens, il eut au moins le mérite de causer le seul moment d’émoi du tournoi, avec la fois où Mora a réussi à entrer dans la zone en powerplay. Analyse de ces propositions indécentes et regard sur le futur.

Ainsi donc, notre vénéré président veut que comptent double les buts marqués sur un tir hors de la zone d’attaque ainsi que ceux inscrits en infériorité numériques. Certains (assez peu, il est vrai) se sont émus du risque que la première proposition signifie la fin de la carrière de Reto Schürch. D’autres se sont demandés ce qui adviendrait si un but intervenait à la fois sur un tir lointain et en infériorité numérique. D’autres encore se sont souciés du caractère peu éthique d’une récompense potentielle offerte à l’équipe qui vient de commettre une faute, et les plus fins d’entre eux ont envisagé avec effroi la perspective d’une équipe se faisant volontairement pénaliser pour se relancer dans la partie.

Les plus fins, oui, car c’est bien dans cette dernière vision que réside la motivation du dentiste fribourgeois. Ça ne vous rappelle rien, une équipe qui fait faute à dessein dans l’espoir de remonter au score ? Et un point supplémentaire accordé quand un tir a été déclenché à une certaine distance du but ? Après la tolérance zéro et ses interventions arbitrales au moindre contact, c’est désormais clair : M. Fasel aurait voulu être, non pas un artiste, mais bien le président de la FIBA.

Ne reculant devant aucun sacrifice, Carton Rouge a grillé la politesse au Matin et s’est introduit nuitamment dans les bureaux zurichois du capitaine et a subtilisé le cahier d’écolier sur lequel il écrit ton nom, certes, mais surtout où il consigne ses idées de nouvelles règles, que nous vous dévoilons donc en exclusivité.

• Nouveau découpage des matches en quatre quart-temps. Cela permettra aux chaînes de télévision de disposer de plus de temps pour expliquer le jeu. (Et accessoirement pour diffuser des publicités, mais nul doute qu’elles se concentreront avant tout sur leur rôle pédagogique.)

• Les entraîneurs disposeront désormais de 63 temps morts par mi-temps, dans le même but que ci-dessus. Les Vernets annoncent que les bars serviront désormais du jus d’orange et des corn flakes en vue de l’après-match.

• Afin d’améliorer la visibilité du puck, il sera repeint en orange fluo.

• À partir de la quatrième faute, toute infraction entraîne un penalty. Cette règle est toutefois supprimée afin d’éviter la relégation de Fribourg.

• Les équipes disposent de 10 secondes pour sortir de leur zone de défense. Chris McSorley hurle au complot.

• Introduction d’un nouveau palet en plastique. Les joueurs protestent qu’il glisse trop.

• Pour compliquer la tâche des gardiens, les buts sont accrochés à trois mètres du sol. Wes Snell devient une star internationale.

• La défense de zone est interdite. La mise en application de cette mesure est toutefois repoussée le temps qu’un collège d’experts se réunisse afin de déterminer si Robin Breitbach joue en zone ou en individuelle. 

• Les passes sont fortement découragées. « Les quoi ? » demande Oleg Petrov.

On espère sincèrement que ces idées finiront où elles le méritent : au panier.

Écrit par Yves Grasset

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