Une victoire (merci Marc Berthod) et les appétits s’aiguisent. On n’aura pas appris l’humilité en trois ans de disette avec le ski masculin. On veut plus. A commencer lors des imminentes classiques de Wengen et Kitzbühel.
Le grand rendez-vous reste toutefois les Mondiaux de Are dans trois semaines. Alors, vingt ans après la razzia de Crans-Montana (14 médailles dont 8 en or), on se prend à rêver. Illusoire ? Pas sûr.En vitesse, la Suisse dispose du meilleur descendeur actuel. J’ai nommé Didier Cuche. Toujours dans les cinq et deux fois dauphin dans la discipline, le Neuchâtelois va bien finir par s’imposer. On peut aussi compter sur son orgueil pour vouloir se venger contre le sort (privé des Mondiaux 05 suite à une déchirure des ligaments), contre ceux qui l’ont lâché (pas sélectionné pour la descente des JO 06) et surtout contre tous ceux qui l’ont décrié pendant ses périodes de doute.
La Suisse dispose aussi d’un des plus fins renards du circuit. J’ai nommé Bruno Kernen. Le Bernois a parfaitement su se faire oublier cet hiver, toujours dans les dix mais jamais tout devant. Il sortira assurément du bois sur «sa» piste de Wengen, puis lors des championnats du monde, lui qui rate rarement les courses d’un jour (quatre médailles JO et Mondiaux confondus). Les expérimentés Ambrosi Hoffmann et Marco Büchel (pour autant qu’il gagne, sinon il n’est qu’un anonyme Liechtensteinois) viseront aussi un couronnement en Suède.
En géant, la Suisse dispose d’une inattendue cartouche. J’ai nommé Didier Défago. Le Valaisan s’est concentré sur la discipline cet été (peut-être trop en regard de ses résultats en vitesse) et ça paie. Troisième à Alta Badia, le Morgien a confirmé à Adelboden où une grosse faute l’a évincé du tiercé gagnant.
En slalom, la Suisse dispose d’éternels espoirs qui confirment enfin leur talent. J’ai nommé Marc Berthod et Daniel Albrecht. Les deux contemporains (23 ans) se sont faits une spécialité des remontées spectaculaires en deuxième manche (15e à la 4e place pour Albrecht à Beaver Creek, 27e à la 1re pour Berthod à Adelboden).
Et les filles dans tout ça ? Eh bien, la Suisse dispose de l’équipe la plus décevante de l’hiver… Suite au retrait des reines de la vitesse Dorfmeister et Kostelic, le quatuor Nadia Styger, Fränzi Aufdenblatten, Martina Schild et Sylvianne Berthod devaient cartonner cette saison. C’est même elles qui devaient, davantage que les hommes, redorer le blason du ski helvétique. Ce n’est pas le cas. De loin pas (un seul podium pour Schild à Reiteralm). Euphorique (encore une fois merci Marc Berthod), on reste toutefois positif avec ces demoiselles : à Are, elles ne pourront que surprendre en bien…
Écrit par Grégoire Silacci
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