La Suissitude au foot, c’est de laisser mettre de l’ambiance dans un stade à ceux qui l’ont construit. La Suissitude au foot, c’est de marquer sur sa première occasion et d’attendre tout le match pour en voir une autre. La Suissitude au foot, c’est d’être vachement sérieux derrière sans être génial devant. La Suissitude au foot, c’est de se faire enfiler par la VAR pour un contact à mi-terrain. La Suissitude au foot, c’est de laisser deux latéraux droits en tribune pour faire jouer un ailier gauche à leur place.
Mais surtout, la Suissitude, c’est d’avoir une seule voiture qui klaxonne à Sion après une victoire amplement méritée contre ce prétentieux Portugal. Et ça, c’est la seule mauvaise nouvelle de la soirée.
Le match en deux mots
Ça Sefe, mais…
L’homme du match
Omlin, ou plutôt Omlinprésent c’est selon.
Entre ses sorties style kickboxing, ses manchettes de volley, sa repoussée de la quiquette et son carton jaune qui fait encore bander Marco Verratti, le portier de la Paillade a signalé à Kobel qu’il peut sans autre réserver ses trois semaines en Guadeloupe du 21 novembre au 18 décembre 2022. Au pire, en numéro 3, on prendra Pierre-Marie Pittier ou, au vu de sa polyvalence ce soir, Renato Steffen.
La buse du match
Fernando Santos, le sélectionneur portugais a très certainement commis une Teddy Riner, soit un délit de supériorité caractérisé en laissant CR7, João Moutinho et Raphaël Guerreiro à leur bacalhau dominical dans le Bairro Alto de Lisbonne. Ce renfrogné de Fernando Santos, un mix entre Buster Keaton et Droopy habillé par des costumes achetés aux soldes dans le catalogue Vedia mériterait de boire des litres d’huile de ricin pour avoir laissé ses meilleurs joueurs au pays afin de « mieux gérer leurs efforts ».
On en reparlera au comptage de beuses en septembre.
Le tournant du match
Cette mirifique quadrature Freuler-Shaqiri-Widmer-Seferovic après 56 secondes de jeu pour le but suisse. Une finesse dans les passes courtes avec une finition de la cabosse d’Haris. Au vu des trois premiers matches de la Suisse dans cette Ligue des Nations, ce goal génial des Suisses, c’est un peu comme si tu avais mis un tutu à une vache d’Hérens.
Mention spéciale sur cette action à João Cancelo pour son marquage à la Clément Lenglet lors de l’Euro 2021. Rappelons, pour ceux qui étaient encore en quarantaine, que la Suisse avait éventré la France lors de cette rencontre, hein Kylian !
Le geste technique du match
La sortie de Shaqiri à la 21ème. Non seulement elle a relancé Okafor dans le onze de Murat, mais elle permet au Chicago Fire de préserver son Messi suisse pour son prochain exercice de sauvetage en MLS. Relevons ici le choix de clubs judicieux de Shaqiri après ses passages faramineux à Stoke, Liverpool et Lyon. Signer pour le Chicago Fire, c’est un peu comme si t’invites tes copains à la maison pour boire le dernier verre et qu’il te reste plus que du Rivella sans gaz dans le frigo.
Bon, quand tu décides de jouer pour un club qui se traduit en français par « feu Chicago », faut avoir un sacré penchant pour l’auto-combustion. Symbole de la carrière du Shaq’, malheureusement.
Le geste pourri du match
La blessure d’Akanji qui l’a privé des trois premières rencontres de cette LDN. Stratosphérique ce soir avec le non moins éthéré Elvedi, le futur défenseur d’un grand club européen (non, pas le FC Sion, calme-toi Christian !) a eu vite fait de faire oublier les pantalonnades de Fabian Schär. Grace à ses interventions au taquet, son positionnement tip-top mais surtout avec son leadership LEADERSHIP exemplaire de sa défense, l’ex de Dortmund a livré le matos.
Ces deux-là, faut qu’on les cajole dans un emballage feutré pour le grand Raid des Sables de novembre 2022 pour éviter qu’on présente une défense suisse aussi fébrile qu’un gigot d’agneau entouré de piranhas.
L’anecdote
Le capitaine de l’équipe de hockey sur glace du Portugal est valaisan…mais d’adoption dirait la fort peu cosmopolite et déplorable Natalie Rickli. En effet, Higinio Ferreira, joueur de la 2 du HC Nendaz, virevolte de temps à autre sur l’unique patinoire de Lisbonne qui, à l’entendre, en jette vraiment: « La seule surface de glace sur laquelle on peut vraiment s’entraîner ici, c’est un tiers de patinoire. C’est celle du centre commercial où les pucks sont interdits. On est obligé de jouer avec des balles de tennis… »
Quel rapport avec le match de ce soir ? Aucun. Mais au moins ça nous permet d’éviter de parler des désopilantes pantalonnades défensives de Schär et de mettre en avant l’incroyable talent des Valaisans.
Suisse Valais 1 – Portugal 0
Le chiffre à la con
25 matches, une tournante, 10 victoires des Suisses, 8 des Portugais, 5 nuls …et un succès suisse après 56 secondes de jeu. EASY 😊
Et sinon, dans les tribunes ?
Des Portugais vigoureux lors de l’A Portuguesa. Des sifflets pour le Cantique Suisse. Un chef indien certainement du Timor Oriental perdu dans les tribunes et des Hop Suisse du bout de la langue à la 89ème.
On aurait pu le jouer en-haut à Naters ce match, y’aurait eu plus d’ambiance. Genève n’est décidément ni une ville de foot, ni de hockey.
La minute Pierre-Alain Dupuis
Ma maîtresse d’école d’enfantine s’appelait Mademoiselle Agnès. Elle était choue mais elle nous tirait parfois les oreilles quand notre français dérapait… C’est malheureux que Johan n’ait pas été des nôtres sur les bancs de cette si belle école car hier soir en direct, il aurait peut-être pu éviter des sorties spectaculaires comme : « Ils font des transitions rapides en jouant rapidement. » La vitesse du jeu qui va vite, en somme ! En sus, Djourou nous réinventa les maths avec un unique « Steffen nous amène un plus de plus en plus» avant de finir avec un « sur la longue, la Suisse va s’essouffler». On ne voudrait pas être vertical dans la profondeur avec le Genevois, mais il faudra qu’il hausse son niveau sur la RTS pour nous faire oublier Von Bergen.
Pour finir sur une bonne note, on laissera la sortie de la soirée pour le super bon David Lemos qui nous régala avec son « Seferovic, c’est comme si tu rencontrais un ami que tu n’avais pas vu depuis longtemps dans la rue et qu’il t’apportait toujours le même plaisir».
La rétrospective du prochain match
Malgré cette victoire, l’ASF prend une décision à la Christian et limoge Murat Yakin sans coup férir. Sans surprise, c’est Raymond Domenech qui reprend les destinées de la Nati. Bien évidemment, le courant passe comme une lettre à la poste avec Granit Xhaka qui le lui rend bien en bloquant les portes du bus devant le Metropolitano de Madrid. Après une heure de négociations serrées sous les auspices de Stéphane Lichtsteiner, les joueurs suisses acceptent de quitter leur siège pour affronter l’Espagne.
Hélas, la Suisse se fait encorner 6-0 par une Roja sanguine qui profite d’une défense helvétique expérimentale composée du quatuor Bamert, Cömert, Schär et Yvan Quentin.
En conférence de presse d’après-match, Raymond lit un communiqué des joueurs suisses rédigé en Oberwallis Schwizerdütsch fustigeant la qualité du jus d’orange de la business class de Swiss ainsi que les articles bêtifiants d’un certain Nicolas J du Matin.ch. Malgré tout ce bazar, Raymond réussit à demander Viola Amherd en mariage. Tout est bien qui finit bien donc…
J’aime ce genre de match à « domicile », car ça met bien en lumière la si bonne intégration des communautés étrangères.
David Lemos a dit « l’équipe de Suisse ce soir, c’est comme… », et pas juste Seferovic.
A part ça globalement, un petit coup de mou, cet article… « Genève n’est pas une ville de foot », tu préfère aller à Lucerne avec des égarés de la fanfare tout le long du match ? Au Hallenstadion ? Ah oui, bien sûr, à la Tuillière, peut-être !
Alors premièrement moi je l’aime bien cet article, et deuxièmement ce n’est pas moi qui l’ai écrit 🙂 4 en 11 jours ça faisait un peu trop. Merci à Paul de m’avoir remplacé.
Quand j’entends Djourou, j’ai l’impression d’écouter les fades commentaires des jeux FIFA.
Peut-être aurait-il du rester sur RMC ?