Autant y aller franco…

Franchement, je commence à me demander si on ne ferait pas mieux de laisser les Rizoules aller au Qatar à notre place.

Le match en deux mots

Bis repetita.

L’homme du match

Fabian Schär. Comme contre la Tchéquie, comme contre le Portugal, il a été transparent. Mais cette fois il avait une bonne raison : il était suspendu.

La buse du match

Parce que je n’ai plus envie de citer Cömert (et que je ne sais même pas vraiment comment ça se prononce), je vais pour une fois parler de l’arbitre du match, Monsieur Gözübüyük, qui collectionne les trémas à faire pâlir un cancéreux de la gorge qui expirerait en bärndütsch.

Peut-être que cela n’aurait pas changé le cours du match, mais entre le jaune évident que doit se prendre le gardien Simon en début de match pour avoir empêché une remise en jeu suisse après une sortie aux fraises, le pénalty non sifflé quelques instants plus tard, et le fait de siffler la fin du match alors que la Suisse avait obtenu un ultime corner (je passe sous silence quelques cartons jaunes très sévères), son bilan est vraiment médiocre, et assez orienté.

Après l’expulsion scandaleuse et décisive de Freuler en quarts du dernier Euro contre cette même Roja, ça commence à faire beaucoup de décisions négatives quand on affronte cette équipe.

Le tournant du match

Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu, comme disait l’autre.

Le tournant de l’année pourrait être quand toute cette équipe de bras cassés aura chopé la variole du singe et qu’on alignera à la place les M21. Quitte à se faire désosser à chaque match, autant préparer la relève.

Le geste technique du match

J’en vois deux.

Premièrement, l’ensemble des commentaires après match des joueurs, de l’entraîneur et des consultants en plateau, qui soulignent que finalement l’Espagne ne s’est pas créée beaucoup d’occasions. Comme s’ils ne savaient pas pertinemment que la Roja se branle frénétiquement d’avoir des occasions quand ils mènent au score. Ils gèrent, ils font tourner la balle, ils repassent par le gardien s’il faut et s’ils peuvent éventuellement tenter un contre, ils se lancent, mais c’est facultatif. Le football ne se joue pas au nombre d’occasions, il se joue au score final. Eux l’ont très bien compris.

La deuxième, c’est l’espèce d’extase qui a pris tout le monde parce qu’en seconde mi-temps la Nati a enfin joué 30 minutes aux trois quarts de son niveau. La Suisse a disputé 10 mi-temps en 2022, et n’en a vraiment joué que deux : la toute première en Angleterre, et cette dernière contre l’Espagne. C’est clairement en-dessous du minimum syndical et ce n’est pas parce que le match se termine sur une vague éclaircie qu’il faut cacher la merde au chat : en termes d’envie, d’agressivité, de technique, de tactique, de jeu, de tout, on est en train de revenir dans les années huitante. Encore quelques matches du même tonneau et on va regretter Paul Wolfisberg.

Le geste pourri du match

Ah ben je vais le citer quand même : la prochaine fois, Yakin, tu fous Cömert comme entraîneur sur le banc, et tu enfiles le maillot en défense centrale. Vous serez les deux meilleurs.

L’anecdote

Dans son best-seller, Monsieur Christ (célèbre illusionniste palestinien de la première année du premier siècle pendant lui-même, merci Desproges) a écrit « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. »

Bon, du coup si mes comptes sont justes ça nous fait déjà trois joues. Je me demande ce qu’on va bien pouvoir tendre aux Portugais dimanche pour se la faire mettre.

Le chiffre à la con

Au coup d’envoi, la Suisse comptait 100% de victoires à Genève.

Et sinon, dans les tribunes ?

J’ai trouvé le public assez formidable, à s’emballer dès que la Suisse jouottait un peu. On aurait pu s’attendre à des sifflets, mais il y a eu de l’ambiance, au moins une ola, des chants…

Ce public aurait mérité qu’Embolo égalise à la 85^ème minute, quand il a complètement foiré son lob à 25 mètres devant le but vide. Pour rappel, une cage de but mesure 7,32 mètres sur 2,44 et le gars est grassement payé pour mettre le ballon dedans, alors que 99 fois sur 100 il a un gardien en face pour l’empêcher de faire. Mais bon, « Embolo doit mieux faire dans sa délicatesse technique », comme a si bien résumé Djourou avec ses 300 mots de vocabulaire.

La minute Pierre-Alain Dupuis

Après trois matches, on commence à cerner Djourou, dont on devine bien que le temps qu’il a passé à courir dans sa vie, il ne l’a pas passé à réviser ses cours de français. « Le Portugal a été trop fort sur la longue », « Espérons d’essayer de passer ce premier quart d’heure » et autres constructions bancales ont bien été les seules raisons de sourire durant le match.

A souligner aussi que rarement je n’avais entendu Lemos aussi passif-agressif durant une bonne partie du match. On sent bien qu’il est désabusé, inquiet et limite sardonique parfois. « Il a failli récupérer ce ballon, Widmer, failli seulement… », « C’est toujours aussi difficile lorsqu’ils ont le ballon dans les pieds par contre. C’est un peu sec, mais c’est une réalité », « On en est là : Cömert expédie le ballon en cloche »…

Il y a des signes qui ne trompent pas : on vit une période très compliquée.

La rétrospective du prochain match

Au vu des trois premiers matches de cette Ligue des Nations, au vu de la branlée prise au match aller, il y a bien des chances que dimanche soir on finisse avec le trou de balle en tulipe.