La Nati se prend un gros body-tchèque

Pour parodier le Chat de Gelück : « Au jeu des Tchèques, il faut être brillant si tu ne veux pas être mat ».

Le match en deux mots

Tchèque in.

L’homme du match

Yakin, qui doit sérieusement commencer à se demander si son message passe vraiment. Evidemment à son arrivée il a plus que fait le job en qualifiant directement pour le Mondial une équipe qui était déjà plus ou moins sur les rails (qualification que l’on doit surtout au fait que l’Italie n’a pas été foutue de battre l’Irlande du Nord, mais bon, ce n’est pas de sa faute si les autres sont nuls).

Mais au moment de relancer la machine et de vraiment façonner l’équipe avec ses idées, il va bien devoir faire le constat que ça coince à quelque part : après trois matches en 2022, son équipe n’a vraiment joué qu’une mi-temps, la première du match amical perdu en Angleterre. Pour le reste de ce qui nous a été proposé, j’ai déjà vu des rapports d’autopsie moins effrayants. Et le prochain match est après-demain au Portugal… Je me demande si je ne ferais pas mieux de m’enfiler un suppositoire à l’eucalyptus et d’aller me coucher à 20h00.

La buse du match

Fabian « Mister Bean » Schaer. Si l’absence d’Akanji en défense centrale prétérite à ce point la Nati, il est urgent de le cloner.

Schaer, qui a donc remplacé Akanji, a été tellement mauvais qu’il a tiré vers le bas durant tout le match la performance de son binôme en défense centrale Elvedi. Que ce soit clair : Elvedi est un défenseur central incroyable, probablement un des tout meilleurs en Europe. Il est d’habitude toujours propre dans ses interventions, décisif à la relance, bref, c’est un atout majeur de notre défense quand il fait la paire avec Akanji. Hier, à côté d’un Schaer en roue libre, il a balbutié son football, multiplié les maladresses et reçu un carton jaune évitable.

A cause de Fabian « Benny Hill » Schaer, Elvedi a livré son pire match avec la Nati depuis  le Mésozoïque, et c’était comme si un rossignol se mettait à roter.

Le tournant du match

Pour une fois, on a vu évoluer durant 70 minutes la Nati sans Shaqiri alors qu’il était présent (quand il boycotte la Nati pour des matches décisifs en qualif de l’Euro 2020, c’est autre chose hein, on n’a pas vraiment le choix quand Madame fait sa diva).

« Qui ça » demandez-vous ? Mais oui ! Souvenez-vous, Xherdan Shaqiri ! Shaqiri sur le banc à Liverpool,  Shaqiri indésirable à Lyon, Shaqiri enfin titulaire, mais dans une équipe en perdition et dans un championnat anonyme, Shaqiri trompé par Gérard Piqué (à moins que ce ne soit Shakira ?)

Eh bien tout ça pour dire que Shaqiri  est rentré à la 68^ème minute. Ç’aurait pu être le tournant du match. Mais comme ses coéquipier jouaient à son exact niveau, ça n’a pas vraiment fait de différence.

Le geste technique du match

Le premier goal des Tchèques : Une longue touche dans les seize mètres… aucun des défenseurs ne semble concerné ni vraiment à sa place, Schaer dévie le ballon de la tête histoire d’être sûr de prendre tous ses copains à contre-pied, Sommer est à contre-temps, et tu prends un goal qui ferait la joie des bêtisiers de la quatrième ligue vaudoise.

L’esthète du match

Quelle leçon de patinage artistique de Fabian Schaer durant 90 minutes ! Quand pendant un match tu te mets à souhaiter la rentrée de Cömert, c’est qu’il y a un truc qui est en train de merder.

Le geste pourri du match

Dans la famille des pronostiqueurs avisés, Mickael Bridge a rejoint Nicolas Jaquier pour l’éternité.

Le pronostic de Michel Pont sur ce match dans Le Matin…

Celui de Nicolas Jaquier avant la saison, toujours dans Le Matin…

L’anecdote

Tout le monde répète sur tous les tons que sur le plan du football, cette équipe tchèque n’est plus ce qu’elle était. Il est vrai que des noms comme Nedved, Poborsky, Baros, Koller et Smicer parlent encore aujourd’hui à ceux qui ont suivi cette équipe dans les années 1990 et 2000.

Par contre, suis-je le seul à déplorer la brutale chute de niveau de cette équipe sur le plan des jeux de mots à base de nom des joueurs, qui date d’il y a une quinzaine d’années ? C’est quoi ces Jemelka, Sadilek et Jankto ?

RENDEZ-NOUS JANKULOVSKI !

Le chiffre à la con

100%

Soit le pourcentage de membres de la Nati qui ont botté en touche le problème de l’implication de l’équipe, lors des interviewes d’après match. Au niveau de l’envie, la Nati s’est fait bouffer tout le match par une équipe tchèque très concernée, très concentrée, qui a remporté quasi tous les duels. et n’a jamais levé le pied. Et alors que c’était le principal sujet d’inquiétude de Lemos/Djourou dans les tribunes et de Crausaz/Thurre en plateau, les gars à l’interview ont tous répété que ma foi, la Suisse avait eu des occases mais bon, elle ne les avait pas transformées, si c’est pas malheureux ma pauvre Dame.

Je vais vous dire un secret : quand vous avez rendez-vous avec un flirt, si vous n’avez pas envie, vous raterez toutes les occasions de la mettre au fond.

Et sinon, dans les tribunes ?

600 supporters suisses qui pour la plupart vont faire Prague-Lisbonne aujourd’hui ou demain… Pas certain qu’il y ait une chaude ambiance dans l’avion.

La minute Pierre-Alain Dupuis

Elodie Crausaz a tué le game d’entrée en présentant le match lors de sa première phrase comme étant « l’entrée en lice de l’équipe de Suisse dans cette 3^ème édition de Ligue des Champions ».

Pour le reste j’étais tellement consterné par la performance de notre charnière centrale que je me suis dit que la soirée aurait été meilleure avec Djourou sur le terrain et Schaer au commentaire.

La rétrospective du prochain match

Tu sors tous les gars qui ont été mauvais ce soir et tu alignes Mvogo; Mbabu, Rodriguez (le seul qui a un peu surnagé hier), Cömert, Lotomba; Aebischer, Bottani, Frei, Steffen; Seferovic, Gavranovic.

Je ne vois pas ce qui pourrait merder.