Le PSG se donne de l’air

Soirée de rêve au Parc des Princes où un PSG sûr de son fait a facilement pris la mesure d’une équipe du Mans disciplinée, mais incapable de résister à la furia des joueurs de la capitale.

Ca déchire comme intro, hein, on dirait L’Equipe ! Ne nous méprenons cependant pas, ce PSG-là n’a rien de flamboyant, il n’est pas dominateur, il n’est jamais sûr de son fait, mais il parvient à susciter une certaine tendresse, non seulement chez le spectateur neutre, mais aussi chez le plus fidèle supporter. Loin des formidables machines à gagner, sans failles et sans faiblesses, le PSG est une équipe séduisante, car vraiment pathétique par moments. C’est vraiment ce qu’il ressort d’une soirée au Parc, cette sensation de fébrilité, tellement attachante et qui ne laisse d’autre choix que de s’amouracher de cette fantastique équipe en difficulté. Car le PSG se bat contre la relégation. Si. Le club des légendaires George Weah, Safet Susic, Raï et Patrick Colleter est contraint aujourd’hui à batailler à chaque match non pour tenter d’accrocher l’Europe, mais bien pour tenter d’éviter une relégation dans la division des Chamois Niortais et des Forgerons Gueugnonnais. Il faut dire que cette saison est celle de tous les cauchemars pour les Parisiens, entre la première défaite à domicile face au FC Lorient de Fabrice Fiorèse (rien que d’écrire son nom, j’ai envie de m’arracher un bras), la mort de Julien Quemener après le match de coupe UEFA face à l’Hapoël Tel-Aviv, le limogeage de Guy Lacombe, le licenciement de Vikash Dhorasoo et autres réjouissances… ! Tu conviendras avec moi (ou pas, mais alors tu auras tort !) que la situation n’est pas des plus réjouissantes.


Notre Pigeon de Bronze 2006 !

Et pourtant, il existe une vraie âme dans cette équipe, ce onze parisien qui n’a jamais rien lâché, à l’image d’un Jérôme Rothen exemplaire encore samedi soir ou de son formidable public, rugissant à chaque attaque, soutenant son équipe à chaque instant. Le fait de voir le public parisien soutenir son équipe du début à la fin peut d’ailleurs donner de quoi à réfléchir à plusieurs clubs (helvètes ou pas), prompts à critiquer leur équipe ou à refuser de se rendre au stade à la moindre contrariété. Paris flirte avec la relégation, mais son public est là, fidèle et exemplaire. On peut et on doit trouver certains aspects des kops Boulogne et Auteuil critiquables (lire à ce sujet l’excellent article de So Foot de ce mois et le dernier numéro des Cahiers du Football, d’ailleurs il faut lire tous les numéros des Cahiers du Football, tout le temps), mais il est indéniable que leur soutien a été formidable cette saison en général et samedi soir en particulier. L’action de la 81ème minute est tout-à-fait révélatrice de cette formidable communion : Sylvain Armand récupère le ballon à la suite d’un corner manceau, relance sur l’Uruguayen Cristiano Rodriguez qui se retourne parfaitement et sert Amara Diané, lancé à 45 mètres des buts défendus par Roche. Le Parc rugit alors, encourage Diané à défier le dernier défenseur, Olivier Thomas en l’occurrence. Diané élimine alors le capitaine manceau d’un coup de rein déterminé et s’en va inscrire le but victorieux dans un stade en fusion, qui a littéralement accompagné l’Ivoirien dans sa course au but. Enorme.
Enorme, comme la volonté affichée par les joueurs parisiens, de Jérémy Clément, combatif, appliqué et excellent, à Sammy Traoré, l’immense défenseur central, tellement limité techniquement, mais tellement volontaire, un peu comme son copain Edouard Cissé. Tiens, Edouard Cissé… ! Le Doud, comme on l’appelle à Paris (ou «Le Calamar»), catastrophique dans ses choix, malheureux dans ses relances, approximatif en tout, mais tellement combatif et tellement concerné par l’avenir de son club, résume à lui seul le paradoxe parisien. T’as envie de l’abattre d’un tir de sniper à chaque fois qu’il touche le ballon, mais en même temps, t’as tellement envie de pas lui faire de mal que tu te sens pris de tendresse pour lui. En résumé, une soirée exceptionnelle au Parc, trois points mérités et indispensables pour le PSG et la peur de la relégation qui s’amenuise. Pour combien de temps ?
Paris est tragique, oui, mille fois, mais Paris est magique !


Rothen déchaîné !

PSG – Le Mans 2-1 (0-1)

Parc des Princes : 41’832 spectateurs.
Buts : 31’Grafite 0-1, 53’Luyindula 1-1, 81’Diane 2-1
PSG : Landreau; Mulumbu, Traoré, Rozehnal, Armand; Cissé, Clément, Rothen, Frau (82’Gallardo); Luyindula (75’Rodriguez), Pauleta (70’Diane).
Le Mans : Roche ; Thomas, Bonnart, Basa, Louvion ; Sessegnon, Coutadeur (83’Lucau), Romaric, Bangoura (83’Fanchone), Samassa (64′ De Melo) ; Grafite.
Remerciements à Greg, bien sûr, inestimable et indispensable camarade, à Nelson Monfort pour avoir été là, juste devant moi, à Pierre Ménès pour n’avoir pas été là, juste devant moi, et salutations amicales et fraternelles à toutes les personnes que j’ai pu croiser au Parc samedi soir et à tous les chasseurs d’ours du samedi matin !

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.