Larsen… Eriksen… Jørgensen… Eriksen… Tranxène.

Au bout de l’ennui et après 37 matchs disputés dans cette compétition, Danois et Français nous ont gratifiés du premier 0-0 et du pire match du tournoi, qui s’est terminé sur des faux airs d’Allemagne-Autriche 82’.

Le match en deux mots

Un match à changer de passion, à piétiner son maillot fétiche qu’on porte en hommage aux temps glorieux. Un match à éteindre la télé et à descendre dans le square d’en bas pour taper la balle avec les petits et retrouver un peu du plaisir qui nous fait tant aimer cet objet dans lequel on a appris à taper avant même de tenir sur nos deux jambes. Avant de remonter chez soi et d’enfiler à nouveau ce maillot fétiche, parce que merde, il n’y a que les footix pour croire que le foot c’est autre chose que cette oscillation entre grosses purges indigestes et moments de grâce.

L’homme du match

Dans un match aussi fermé, difficile de détacher d’autres individualités que les entraîneurs eux-mêmes. Honneur au vainqueur, qui qualifie la France pour la troisième fois consécutive dans le tableau final d’une grande compétition. Les trois fois en terminant par un soporifique 0-0 dans le troisième match, ce qui est devenu sa marque de fabrique. Alors oui c’est moche, mais ça gagne. Et même si les Péruviens étaient joueurs et magnifiques, les Français, aussi pénibles qu’ils aient pû être, joueront ce week-end. À choisir…

La buse du match

Age Hareide, le coach norvégien du Danemark, a bien compris qu’il était à la tête de l’équipe d’une nation qui se place dans le top 3 des pays les plus heureux au monde depuis que divers organismes en tiennent le classement. Dès lors, pourquoi s’emmerder à produire du beau jeu pour contenter une population déjà repue et satisfaite d’elle-même, autant bétonner derrière, passer les tours en livrant des matchs plus ennuyeux les uns que les autres et travailler à nourrir les lignes de son propre CV, sans égard pour le plaisir des supporters.

Le tournant du match

Le tirage au sort. En étant programmé en 3ème match, le supposé choc du groupe ne pouvait qu’accoucher d’une souris.

Le geste technique du match

Le centre réussi par Mendy juste après son entrée est le premier des bleus durant la compétition. Graine de champion !!!

Le geste pourri du match

Sur la dernière action du match, Sidibé, le latéral droit français, nous offrait un dernier condensé de génie dans ce match venu d’ailleurs en s’emmêlant les pieds au moment d’effectuer sa passe. Dugarry sort de ce corps !

L’anecdote

Didier Deschamps a aujourd’hui égalé Raymond Domenech au nombre de matchs passés à la tête des Bleus. Et lui a tout naturellement livré un vibrant hommage à travers la prestation de ses joueurs.

Et sinon, dans les tribunes ?

Les 79 000 spectateurs du stade Loujniki ont eu la désagréable impression de s’être fait flouer et d’avoir assisté à un simulacre de match à enjeu entre deux équipes que le nul suffisait à qualifier. Sentant venir le coup ils ont commencé à siffler les acteurs dès la 40ème minute pour les rappeler à l’ordre. En vain. Pour assister à un grand match et vivre des moments inoubliables ces derniers jours, il fallait être du côté de Kaliningrad.

La minute Pierre-Alain Dupuis Christian Jean-Pierre

En fin de première période, l’inconscient de Grégoire Margotton se prépare pour la sieste et envoi les téléspectateurs français au lit :

« C’est même plus une couverture défensive là de la part de Kjaer, c’est un édredon! »

La rétrospective du prochain match

Les Danois, disposés en 5-4-1, sortent sans les honneurs sur deux frappes sublimes de l’extérieur de la surface signées Modric et Rakitic. Dans une Kazan Arena aux faux airs de Bombonera, les Français font taire la furia argentine et donnent enfin leur pleine mesure en étrillant les Argentins 4 à 2. Maradona, ivre de colère, passe les dix dernières minutes à balancer des bras d’honneur en direction des bancs des deux équipes.