Un tueur entre lueurs et sueurs

Rien n’est moins évident pour un Suisse que d’assumer un statut d’attaquant. Après tout, son travail ne peut être plus pragmatique puisqu’il se doit de marquer et est jugé à son compteur. Une fois en marche, la machine à buts est payée sur mais surtout en dehors du terrain : la presse lui fait des liesses et tout le monde est content. Or, depuis qu’Alex Frei – passé notamment par Servette – a pris le chemin de la retraite, trop de noms un jour qualifiés de renoms n’ont su confirmer. Derdiyok, Emeghara, Seferovic, Mehmedi ou encore Ben Khalifa jamais n’ont été des tueurs devant le but (et encore, cette phrase en met en valeur plus d’un, tant certains ne sont jamais parvenus à faire capituler un gardien). Quid du Genevois Jérémy Guillemenot ?

Genève starlette

Véritable prodige formé comme beaucoup de bons jeunes à Genève, Jérémy Guillemenot est un 9 qui met rapidement tout le monde d’accord. Mais c’est en tant que hockeyeur que tout a commencé. Malheureusement, il y franchit les marches d’escalier trop vite et se fracture le pied. Puis le foot le reprend et pour de bon. En dessus dans chaque catégorie d’âge, le Genevois s’amuse devant les cages adverses. Précoce et né avec une graine de star, il a la chance d’évoluer autour d’autres habiles du ballon rond comme Vonlanthen (ex-international), Zakaria (néo-Behrami) et Bua (FC Bâle). Brillant avec les M18, Guillemenot crève l’écran à la fois avec les M19 de l’équipe suisse puis avec Servette en Youth League (Champions League pour les M19) où il démontre toute l’étendue de son habileté.

Jérémy Guillemenot, c’est un peu le garçon au nom qui ne dit rien et qui devra prendre un pseudo lorsqu’il sera millionnaire, parce que franchement même Giroud ça n’a jamais fait frétiller personne. Au mieux il s’appellera « Guillito » en 2023 avec le FC Barcelone, et au pire on gueulera « Guigui, mais cours putain ! » autour d’une grillade au stand du FC Bavois.

L’indépendance du Néo-Catalan

À 18 ans, Jérémy est recruté par les géants catalans de Barcelone et intègre le célèbre centre de formation. Entre martyriser les défenses suisses avec Servette et jouer à la Masia, il n’y a pas photo. C’est ce qu’on appelle plus communément : « le jour et la nuit ». Jérémy prend un appartement et ainsi son indépendance. Pourtant, il avait le choix : aller au Barça ou bien progresser en Super League (Bâle et les deux Zürich étaient intéressés). Mais rien que parce que le gamin est devenu le premier Suisse recruté par Barcelone, c’est parfait ! Son parcours est pour le moins exceptionnel : à peine majeur et des bons matchs joués en Youth League, Juvenil et même au Barça B. On le sait, les contes de fées n’existent pas et la concurrence est trop rude à Barcelone. Les dirigeants le prêtent alors à Sabadell en troisième division. Guillemenot accepte à contrecœur dans le but de revenir plus fort au FC Barcelone. Or, il prend du poids, perd du poil de la bête ainsi que le rythme du haut niveau et passe à côté de son prêt (1 but en 23 matches).

Un talent talant ?

Il ne faut pas se voiler la face, Barcelone ne le garde finalement pas et le libère. Devant les médias, Jérémy ne regrette rien et est même impatient de jouer dans un « grand » club comme le Rapid Wien. Or, chez lui avec sa PS4, prenant comme équipe les Blaugranas, il se dit « merde ». Le remords de ne pas avoir patienté et progressé en Super Ligue le tale peut-être depuis.

Au rythme de Ben Khalifa

Au même titre que Nassim Ben Khalifa, qu’on connaît depuis déjà 10 ans grâce à sa victoire en coupe du monde des M17 avec notre équipe nationale, Jérémy Guillemenot se cherche encore et à 20 ans, il ne joue que trop peu. Pire, il ne marque plus. Ben Khalifa était l’étoile montante du foot suisse, aussi brillant qu’un Rodriguez à l’époque, et aujourd’hui il se retrouve à St-Gall, après être passé dans 8 clubs différents en autant d’années. Avec ce triste record d’également 1 club par an, Guillemenot rejoint le dénommé « Sefero-club » qui recrute sans arrêt des perles pleines de calcaires et qui attendent presque infiniment d’être nettoyées avec du dentifrice afin de retrouver meilleur éclat. Sincèrement, à l’instant où ces quelques lignes sont écrites, Guillemenot a plus de chances de rallier le Lausanne-Sport que de s’imposer en Autriche. On lui souhaite de prendre exemple sur Michael Lang, révélé sur le tard, et qui sur toute sa carrière a marqué 3 buts de moins que Ben Khalifa sur la sienne, c’est dire.

A propos Thomas Christen 27 Articles
C'est dans la chronique FOOTURO, chers lectrices et lecteurs, que vous en apprendrez plus sur les perfs' actuelles des athlètes suisses qui ont joué les mercenaires du monde. A vous de voir : footuro ou footu pour la Nati ?

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1 Commentaire

  1. Encore un de ces sales gosses du foot avec un boulard pas possible qui cirera les bancs plus souvent qu’à son tour en vehiculant son statut d’éternel espoir…

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