Leverkusen et Barnetta en grande forme

Il y avait deux rondes de Bundesliga au programme cette semaine. On fait le point sur les gagnants et les perdants de cette double journée. En battant deux des favoris du championnat à quatre jours d’intervalle, le Bayer Leverkusen est sans doute l’équipe qui a fait la plus forte impression.

Six points : Hoffenheim, Leverkusen, Bayern, Schalke

A tout seigneur, tout honneur, on commence par le leader, Hoffenheim 1899. Enfin, seigneur, le mot est mal choisi car le TSG ne brille pas par son fair-play, loin s’en faut. Cela donne : une équipe antipathique, un club artificiel aux allures de jouet pour milliardaire, des dirigeants caliméros et un public opportuniste attiré par le succès (non, je ne parle pas du HC Genève-Servette), il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’Hoffenheim soit l’équipe la plus détestée d’Allemagne (enfin, à part le Bayern qui est hors catégorie) et gagne ses matchs à l’extérieur sous les huées du public. Ce qui n’enlève rien au fait que le TSG 1899 produit un football remarquable. Mercredi à Bochum, le néo-promu a été chahuté et mené au score en 1ère mi-temps, avant de renverser la situation au cours d’une 2e période de haut vol, avec trois buts en 8 minutes (1-3), dont une talonnade génial de Demba Ba sur l’égalisation. Rebelote quatre jours plus tard dans le Badener Derby contre Karlsruhe dans un Carl-Benz-Stadion comble : accroché à la pause (1-1), Hoffenheim a fait exploser le KSC en 2ème mi-temps (4-1) grâce au trio magique Ibisevic-Obasi (deux buts chacun)-Ba.
Leverkusen a également fait forte impression avec deux victoires 2-0 contre le Werder Brême et le VfL Wolfsburg, deux candidats déclarés à la Champions League. A Brême, le Bayer s’est imposé grâce à des buts du Chilien Vidal, après un renvoi hasardeux du gardien Vander, et du défenseur Friedrich, suite à un corner tiré par Barnetta, qui avait relayé Schwegler dix minutes auparavant. Et aussi grâce à un impérial Adler dans les buts. Trois jours plus tard, devant une BayArena à guichets fermés, le Bayer confirmait en battant Wolfsburg 2-0. Titularisé en lieu et place de Schwegler pour la 1ère fois depuis son retour de blessure, Tranquillo Barnetta a été le héros du match en battant Benaglio d’une frappe sèche à ras du poteau pour le 1-0 et en tirant le corner du 2-0 de Kiessling.

Le Bayern Munich de Jürgen Klinsmann commence à trouver ses marques, avec quatre succès de rang. Sans briller mais en assurant l’essentiel. A Francfort, dans une Commerzbank Arena comble et chauffée à blanc, le Bayern était mal embarqué lorsque Demichelis a ouvert le score, contre le cours du jeu, pour SGE sur autogoal. Mais Klose et Ribéry ont inversé la tendance sur la fin (2-1). Contre Bielefeld, devant une Allianz Arena qui avait comme toujours fait le plein, les Rekordmeister étaient encore en échec à quinze minutes de la fin (1-1). Paradoxalement, alors qu’ils ont outrageusement dominé les débats, les Bavarois ont marqué le but victorieux en contre, Podolski servant un caviar à Ribéry, avant d’inscrire lui-même le penalty du 3-1 final.

Schalke 04 a également connu une semaine faste avec deux victoires à l’extérieur : un succès sans histoire 3-0 à Karlsruhe, suivi d’une victoire un peu plus laborieuse 2-0 à Cottbus. Face à l’Energie, les Knappen, réduits à dix avant l’heure de jeu suite à l’expulsion du décevant Engelaar pour insultes à un juge de touche, ont forcé la décision dans les dix dernières minutes. Grâce à un corner reprise par l’inévitable Westermann et un penalty transformé en deux temps par Farfan. Null Vier est de retour dans la course au titre et le Schalke – Bayern de dimanche prochain s’annonce explosif.

Quatre points : Dortmund

La semaine avait bien commencé pour le Borussia Dortmund avec un brillant succès à Cologne dans un RheinEnergieStadion, plein et en ébullition. Le score de 1-0 (reprise de l’ancien colonais Kringe) n’est pas vraiment révélateur de la domination dortmundoise, avec notamment deux tirs sur les montants et un Mondragon héroïque dans les buts de Cologne. Mais le BVB brille par son inconstance cette saison et n’est pas parvenu à confirmer dimanche à domicile dans le B1-Derby (ou klein Revierderby) contre Bochum (1-1). Privé de son maître à jouer Hajnal, blessé, le Borussia a manqué d’idée face à la bonne organisation mise en place par Marcel Koller. Et lorsque le capitaine Kehl a eu la balle de match à la 81ème minute, il n’a pas su la convertir. Une seule victoire et cinq matchs nuls à domicile, voilà comment Dortmund perd gentiment le contact avec le peloton de tête.

Trois points : Hertha, Werder, Hanovre, Hambourg, Cologne, Francfort, Wolfsburg

Le Hertha Berlin a connu des fortunes diverses : tout a bien commencé avec un succès mérité, quoiqu’un peu flatteur, 3-0 contre Hanovre avec des buts de Pantelic (malgré quelques tensions avec Lucien Favre), Voronin et Domovchiyiski, le George Bastl du football : le Villardou restera dans l’histoire comme le dernier vainqueur de Sampras à Wimbledon, le Bulgare comme le dernier à avoir inscrit un but à Oliver Kahn, en mai dernier. En l’absence du titulaire Drobny et de sa doublure Fiedler, blessés, le gardien berlinois Christopher Gäng a fêté ses débuts en Bundesliga à Brême. Cela ne s’est pas trop bien passé, avec une sortie manquée qui a provoqué l’autogoal du 1-0 de Kacar et un ballon entre les jambes sur le 3-0 de Rosenberg. Ceci dit, il serait faux d’imputer la défaite du Hertha à son 3ème gardien, l’Alte Dame ayant été archi-dominée (5-1) par un Werder de gala, emmené par un Diego retrouvé, comme en témoigne son but d’anthologie sur le 2-0.

Après six matchs sans victoire et la pâle défaite contre Leverkusen, le Werder Brême a donc bien réagi. Tout comme Hannover 96 après sa défaite berlinoise. Dans le Nordderby, disputé dans une AWD-Arena à guichets fermés et en fusion, le klein HSV a dominé le gross HSV (3-0). Le grand bonhomme du match a été Jan Schlaudraff. Décevant depuis le début de la saison, l’enfant terrible du foot allemand n’avait pas débuté les deux matchs précédents. Son entraîneur Dieter Hecking lui a redonné sa chance en l’alignant d’entrée contre Hambourg. Résultat : l’ex-Bavarois a été passeur sur le 1-0 de Bastian Schulz, auteur d’un magnifique 2-0 et à l’origine du 3-0 de Jiri Stajner. Et si enfin Schlaudraff et Hanovre se montraient à la hauteur des ambitions qu’on leur prêtait en début de saison ? L’autre héros du jour a été le gardien de 96 Florian Fromlowitz, catastrophique une semaine auparavant contre Hoffenheim et héroïque contre Hambourg dont il a découragé toute velléité de retour. Tout va très vite en football, n’est-ce pas Pierre-Alain ? Leader en début de saison, le SV Hambourg marque un peu le pas, malgré la victoire obtenue mercredi dernier contre Stuttgart (2-0), avec un pénalty transformé par Trochowski et une reprise acrobatique déviée de Mathijsen. Si Joris Mathijsen se met à faire des reprises acrobatiques, c’est que l’on n’est pas au bout de nos surprises avec ce HSV 2008-2009.
Après sa défaite sans appel contre Dortmund, Cologne est allé chercher un succès probant à Stuttgart (3-1). L’entraîneur du 1. FCK Christoph Daum a donc joué un bien mauvais tour à ce VfB qu’il avait mené au titre du champion d’Allemagne en 1992. Milivoje Novakovic, Monsieur 63% (il a marqué 7 des 11 buts de Cologne cette saison), avait donné deux longueurs d’avance aux Geissböcke sur un renvoi de Lehmann et une passe en retrait foireuse d’Hitzlsperger. Rodrigo Hilbert a redonné espoir au VfB en marquant le 1-2, avant de le couler dans les arrêts de jeu en inventant, avec Boka, une incroyable bévue qui a permis au klein Pittbull portugais Petit d’inscrire le but de la sécurité, pour le plus grand dépit d’une Mercedes-Benz Arena pleine à craquer.
L’Eintracht Francfort a confirmé son redressement avec une défaite honorable contre le Bayern, suivie d’une victoire importantissime au Borussia-Park de Mönchengladbach (2-1) qui lui permet de sortir un peu de la gonfle. Le VfL Wolfsburg continue lui d’alterner le bon et le moins bon ; après un succès tranquille contre Mönchengladbach (3-0), les Wölfe sont apparus bien timorés lors de la défaite à Leverkusen et voient gentiment l’Europe s’éloigner.

Un point : Bochum, Bielefeld, Cottbus

Une défaite contre Hoffenheim, un nul à Dortmund, le VfL Bochum n’avance pas beaucoup au classement et reste dans la zone dangereuse. Mais je suis persuadé qu’avec un peu plus de réussite et les retours du Suédois Concha et surtout du Slovaque Sestak, le VfL devrait pouvoir s’extirper de cette mauvaise posture. Je suis plus pessimiste en ce qui concerne l’Arminia Bielefeld, incapable de battre à domicile la lanterne rouge Cottbus (1-1), réduite à dix en fin de 1ère mi-temps après l’expulsion du Bulgare Rangelov. Malgré une bonne résistance, ce n’est pas à Munich que les Blauen ont pu récupérer les points perdus. Pour l’Energie Cottbus, un point en infériorité numérique à Bielefeld, c’était bien, une défaite à domicile contre Schalke en supériorité numérique, c’était beaucoup moins glorieux et ça laisse les Lausitzer scotchés à la dernière place. Beaucoup d’observateurs les condamnent déjà, je serai plus circonspect : le retard n’a rien d’insurmontable et Cottbus, c’est comme le FC Aarau, il n’est jamais aussi fort que lorsqu’il faut faire des points en fin de saison pour assurer un sauvetage miraculeux.

Zéro point : Stuttgart, Karlsruhe, Mönchengladbach

En l’absence de Ludovic Magnin, blessé, le VfB Stuttgart n’a pas réussi le moindre point lors de cette double journée. L’équipe souabe, qui n’a guère changé depuis le titre de 2007, paraît un peu en fin de cycle et souffre de la discrétion de ses leaders présumés : Jens Lehmann brille plus par ses démêlés avec les arbitres que par ses parades décisives, Thomas Hitzlsperger est responsable sur deux des cinq buts encaissés cette semaine par le VfB et Mario Gomez a été transparent. Cela ne va pas fort non plus pour Karlsruhe : on se doutait bien que le KSC allait au devant d’une saison difficile après les départs d’Hajnal et Eggimann. Pourtant, les Badener avaient fait illusion en début de saison mais, depuis une défaite imméritée contre le Bayern, rien ne va plus : cinq revers de rang, avec en dernier lieu 0-3 contre Schalke et 1-4 à Hoffenheim. Qui a dit que la 2e saison à l’étage supérieur est toujours la plus dure pour un promu ? Enfin, pour le Borussia Mönchengladbach, le choc psychologique consécutif au limogeage de l’entraîneur Jos Luhukay n’aura duré que deux matchs et quatre points. Si la défaite concédée à Wolfsburg n’avait rien de dramatique, celle enregistrée à domicile contre un adversaire direct, Francfort (1-2), après avoir pourtant ouvert le score, est beaucoup plus ennuyeuse et laisse les Fohlen en position de relégables.

Bonus : le Torjäger suisse

Un Suisse qui occupe la tête du classement des buteurs d’un championnat étranger, cela devait être signalé. Bon, ne nous enflammons pas, on ne parle que de Dritte Liga. Auteur d’un doublé lors de la victoire du Rot-Weiss Erfurt à Burghausen (4-1), l’ancien Schaffhousois Albert Bunjaku a pris la tête des buteurs de la catégorie avec huit réalisations cette saison.

Écrit par Julien Mouquin

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2 Commentaires

  1. Y a un bug avec votre version 2.0, c’est que les photos n’apparaissent pas dans l’article. (oui oui, j’ai les dernières versions de tout ce qu’il faut)

  2. Merci pour ton commentaire dumdum !

    On est au courant et on y travaille, ça fait partie des petits bugs dont on parlait dans l’édito 😉

    Meilleures salutations sportives,

    La rédac

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