Yuliya NesterEPO

Cette rubrique a consacré des athlètes ou des équipes qui ont vu leur destin s’enflammer grâce à une forme du jour exceptionnelle, un incroyable concours de circonstances ou à un vrai cul bordé de nouilles, mais jamais encore d’athlètes dont d’épaisses zones d’ombre planent au-dessus de leur performance aussi soudaine qu’inattendue.

S’il serait donner trop d’importance à ceux qui ont été assez stupides pour se faire rattraper par la patrouille, il serait injuste de ne pas laisser une place à ceux qui, même si de forts doutes existent, n’ont jamais été convaincus de dopage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que notre athlète du jour, la Biélorusse Yuliya Nesterenko a le profil de l’emploi.

Inconnue au bataillon ou presque, la native de Brest a explosé aux yeux du monde entier lors du 100 m des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Débarquée en Grèce avec comme unique fait de gloire une médaille de bronze lors des mondiaux en salle de Budapest et une meilleure marque personnelle de 11’02, elle était loin de figurer parmi les favorites qu’étaient l’Américaine Lauryn Williams, la Jamaïcaine Veronica Campbell ou encore la Française Christine Arron. Pourtant, en 2 jours, en séries d’abord puis en demi-finale, elle va chaque fois améliorer son record personnel pour finalement le faire descendre de 10 centièmes et s’imposer en finale en 10’92 devant Williams et Campbell. Gagner 10 centièmes en 10 jours quand on sait qu’il aura fallu 26 ans pour que le record du monde masculin soit abaissé du même temps, c’est époustouflant, même si cela ne permettrait pas à l’inénarrable Pascal Mancini d’avoir une meilleure marque personnelle sous les 10’15.

On aimerait bien sûr croire aux vertus du travail et du talent mais la performance interpelle. Si les Biélorusses étaient les chantres de la lutte anti-dopage, ils n’auraient pas élu un ancien dopé à la tête de leur fédération d’athlétisme, non ? Et si les Biélorusses étaient plus rapide que les Américaines ou les Jamaïcaines, ça se saurait non ? Mais bon, la brave Yuliya n’a pas été prise et le bénéfice du doute doit lui être accordé jusqu’à preuve du contraire. Et si ça se trouve, ses poursuivantes étaient tout autant chargées qu’elle et peut-être que, au royaume des dopées elle était tout simplement la plus rapide (ou la plus chargée c’est selon).

Elle a une autre explication puisque elle déclarait juste après son titre qu’elle avait tout simplement changé sa façon de s’entraîner et qu’elle s’était préparée pendant une année en ne pensant qu’aux Jeux. C’est con pour ses adversaires. Elles auraient pu y penser et faire comme elle. Mais ce n’est pas tout puisque elle a ajouté qu’elle croyait en Dieu, qu’il avait vu tous les efforts déployés et qu’ainsi Il avait voulu l’aider. Quelle chance pour elle qu’il n’ait pas vu les efforts de ses concurrentes car il n’aurait peut-être pas réussi à choisir qui il allait aider. Un vrai cul bordé de nouilles, je vous l’avais bien dit.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
...

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.