FC Sion : le réveil aurait-il sonné ?

Certes, il n’y eut pas de victoire au bout. Certes, tout ne fut pas parfait. Certes, il semble que les problèmes devant le but adverse ne sont pas encore de l’histoire ancienne. Cependant, force est de constater que le FC Sion amorce vraisemblablement un redressement attendu par le Valais depuis plusieurs mois.

Restons toutefois prudents. Avant de jubiler, rappelons tout de même que le bilan sédunois à domicile cette saison n’est pas vraiment glorieux : 7 matches, 8 points ! Pas encore de quoi se prendre à nouveau à croire à une place dans le trio de tête de Super League. Encore moins à envisager de pouvoir jouer les briseurs de ménages du tandem Bâle-Zurich. Mais le relatif réveil des tâcherons du dictateur permet aux espoirs de renaître.

Calendrier normal

D’ailleurs, pour rendre justice à l’équipe de Bigon, les joueurs qui ont affronté Bâle mercredi à Tourbillon paraissaient moins tâcherons que durant les mois derniers. Oh, ne vous emballez pas ! Il y a encore du travail. Quand une équipe joue avec Mijadinoski, c’est qu’elle demeure limitée dans son contingent. En parlant de contingent, M. Spok avait probablement raison lorsqu’il mettait une partie de la faute sur l’accumulation des matches. «Des matches trop gros pour nous», lâchait-il même après la rencontre mercredi. Traduction : nous pouvons être dans le bon wagon en Suisse, mais en Europe, avec cette équipe-là, c’est tout simplement impossible.

M. Spok en action

Or, maintenant que l’Italien et sa troupe ont retrouvé un calendrier normal – normal bien entendu pour une pauvre petite équipe évoluant dans ce simulacre de championnat qu’est la Super League –, les prestations sur le terrain sont de meilleures factures. D’accord, la victoire à Neuchâtel n’était de loin pas méritée, même si la deuxième mi-temps fut meilleure. D’accord, contre Bâle, les jouets de Tintin d’Octodure auraient très bien pu repartir les mains vides. Mais, et il est important de le signaler, ils auraient également pu s’imposer contre le leader du championnat.

El Culeton frappe à nouveau

Un succès qui aurait été sans doute mérité. Sion a dominé dans le jeu et s’est créé plusieurs occasions de terrasser le géant rhénan. Mais, que voulez-vous, avec El Culeton en pointe, il devient difficile de faire trembler les filets (au fait, si quelqu’un a compris ce qu’il s’est passé en première mi-temps, quand notre Costaricien préféré a mangé le 1-0 seul face à Costanzo, je serai heureux d’être mis au parfum…). Le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’El Culeton en est maintenant à deux buts en deux matches. Est-ce un signe que Sion est sur la bonne voie, puisque même Saborio a retrouvé une certaine efficaci… Non, décidément, je ne peux pas écrire ça.
Il serait néanmoins réducteur d’expliquer cette amorce de réveil sédunois par le seul fait d’un calendrier plus clément. La grande différence est également d’ordre tactique. Quelque peu perdu dans sa rigidité, M. Spok a peut-être trop voulu insister avec des schémas de jeu qui ne correspondaient pas aux joueurs. Pour sa défense, les blessures n’ont pas épargné son groupe. Mais le retour à un 4-2-3-1 depuis samedi dernier à La Maladière est pour beaucoup dans la renaissance actuelle de l’équipe.

Deux buts en deux matches pour El Culeton

Cette dernière est visiblement bien mieux équilibrée, ce qui permet par exemple à un Alioui – excellent contre Bâle – de prendre plus de liberté et à un Obradovic de donner la pleine mesure de son talent. Autre facteur majeur de la nette amélioration constatée sur la pelouse, la montée en puissance de Beto, travailleur infatigable et ô combien précieux en phase défensive. L’absence de Gelson pesait lourdement sur le FC Sion. Beto est peut-être en passe de l’estomper.

Heureuses

Malgré tout, ne crions pas victoire trop vite. Pour la simple et bonne raison que victoire il n’y eut pas. Je vous l’accorde, la belle, radieuse, joviale et fashion victime Mme Petignant ne siffle pas un penalty sur Obradovic. Mais elle ferme également les yeux sur la probable faute d’Alioui sur cet infecte Carlitos, l’homme au rimel (merci au stade pour les sifflets, ça fait plaisir), et sur la sortie en fin de match de Vailati dans les pieds (c’est le cas de le dire) de Derdiyok. Tout comme elle a annulé le but de Streller pour un hors jeu aussi inexistant que celui de Nuzzolo à La Maladière (cher dictateur, à quand un DVD sur les décisions arbitrales favorables à Sion ?).
En résumé, Sion a bien joué, aurait mérité de gagner, mais aurait aussi très bien pu perdre, compte tenu des nombreuses occasions de la troupe à Christian «Bourelet sur la Nuque» Gross. Les deux équipes pouvaient au final s’estimer heureuses de l’issue de la rencontre. Pour Sion, une confirmation est attendue ce week-end à Zurich.
 Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Sion – Bâle 1-1 (0-1)

Tourbillon : 10 500 spectateurs.
Arbitre : Mme Petignat.
Buts : 43e Streller 0-1. 56e Saborio 1-1.
Sion : Vailati; Alioui, Kali, Nwaneri, Mijadinoski; Beto (72e Dominguez), Ahoueya; Reset (46e Zaki), Obradovic, Paito; Saborio (80e Adeshina). Entraîneur: Bigon.
Bâle : Costanzo; Zanni, Majstorovic, Marque, Hodel; Ergic; Degen, Frei, Eduardo (89e Cabral), Carlitos (24e Caicedo); Streller (46e Derdiyok). Entraîneur: Gross.

Écrit par Psyko Franco