Quel derby casse-couilles !

Encore une fois, LS avait les cartes en mains pour remporter les trois points. Encore une fois, l’adversaire genevois était tout sauf dans le coup, en mal de confiance bien que possédant un joli fond de jeu. Encore une fois, les visiteurs égalisent en toute fin de rencontre sur un but venu de nulle part. Encore des points de perdus, on ne s’en bat pas les couilles… pour autant qu’on en ait encore !

Un derby, ça fait toujours plaisir. Revenir au stade, revoir les vieux amis et les vieux ennemis, insulter affablement nos chers rivaux exécrés, retrouver un stade bien rempli à l’affluence record de 3’124 spectateurs, re-admirer un jeu bien léché «à la welsche» qui use et abuse du jeu à un touche de balle, ultra-rapide, précis et rapide, toujours inspiré, sans aucun déchet. Que du plaisir.

Drago plus rapide que son ombre

D’accord, dans la réalité, ce n’est pas tout à fait comme ça que cela s’est passé. Mais tout de même, il faut souligner les bonnes intentions des deux équipes qui ont essayé, dans la mesure de leurs moyens, de jouer au foot. C’est un bon début.
Pas aussi bon que le début de match du LS qui, dans les cinq premières minutes, s’est payé le luxe de se créer deux énormes occasions dont la seconde fut concrétisée par Dario Drago, nouvelle recrue enfin qualifiée. Un buteur, un vrai, qui marque après cinq minutes sous son nouveau maillot en match officiel. Il était temps. Car en une rencontre, Drago a déjà fait plus que Thurre en une année : plus de présence, plus de réalisme, plus de danger. Plus de vitesse, plus de sens du but aussi. Il n’y a pas photo. Si l’un est l’avenir du club, l’autre représente son passé. Point barre.


Dario Drago a déjà prouvé son efficacité

Servette comme Lausanne

Et Servette dans tout ça ? La jeune équipe a du potentiel, mais elle empeste le manque de confiance en elle. Combien de passes, pourtant simples, ne sont-elles pas arrivées à destination ? A l’instar du LS, les Genevois possèdent de vrais talents. Et un entraîneur qui connaît le foot et les jeunes. Encore faut-il réussir à exploiter ces perles brutes. Et ça, ce n’est pas gagné. Car même si sur le papier les Servettiens semblent supérieurs à bien des équipes de Challenge League, les protégés d’Aeby peinent à trouver leur identité cette saison. Comme Lausanne.

C’est grave docteur ?

Alors finalement, il n’y a pas grand-chose à dire de ce match. Bien sûr, il y a eu les sorties sur blessure du talentueux Basha et du remuant Rodolfo, absences qui ont pesé sur le milieu de terrain lausannois. Bien sûr, il y avait penalty sur Drago. Bien sûr, il y a eu la désolante prestation d’Eli «casse-couilles», seul homme de la terre à réussir à être moins fort qu’Henchoz au poste de latéral, Eli qui a été au passage le meilleur ennemi – ou allié – des Genevois. Bien sûr, enfin, Servette a mérité son égalisation par le jeu qu’il a présenté, sans n’avoir pour autant pu se montrer très dangereux.


La déception des Lausannois à la fin du match

Mais cette égalisation, casse-couilles on l’a dit, a de quoi faire déprimer. Ce phénomène des points perdus dans le dernier quart d’heure devient le syndrome d’une maladie grave. Incapable de garder un score favorable, LS sombre à chaque fois en fin de partie. Et commence à humer la délicieuse odeur nauséabonde de la relégation.
Il faut donc parer au plus pressé. Et guérir. Vite. Cela passe par des victoires, il n’y a pas d’autre issue. Que le médecin Bertine fasse donc son office et qu’il puisse trouver les mots que Geiger le psychologue n’avait pas su dénicher après la défaite choc 4-3 à la Praille. Pour éviter un tel traumatisme, il faudra que tous les bons éléments lausannois soient disponibles, sur le terrain et dans leur tête, pour gagner. Car les matches se gagnent désormais avant tout dans la tête. Et pas seulement dans les pieds.
Toutes les photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Lausanne – Servette 1-1 (1-0)

Stade de la Pontaise : 3’124 spectateurs.
Arbitre : M. Haenni.
Buts : 5e Drago 1-0, 92e Moukoko 1-1.
Lausanne : Favre ; Eli, Scalisi, Lacroix, Rego ; Balthazar, Basha (30e Rey), Malgioglio, Ebe ; Drago (92e Stadelmann), Rodolfo (49e Thurre).
Servette : Marques ; Ratta, Celestini, Girod, Bratic ; Pont (81e Yoksuzoglu), Pizzinat, Vitkieviez, Boughanem (75e Zay) ; Dabo (46e Yoda), Moukoko.
Notes : Lausanne sans Kaissi, Pedro, Pasche (blessés) et Moumouni (suspendu). Servette sans Londono (blessé), Treand ni N’Diaye (suspendus).
Cartons jaunes : 22e Pizzinat (jeu dur), 45e Dabo (jeu dur), 54e Thurre (antijeu), 82e Ebé (jeu dur) et 92e Moukoko (geste antisportif)
Corners : 4-6 (0-3).

Écrit par Benjamin Corbaz

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4 Commentaires

  1. Excellent article, enfin un qui voit clair pour Thurre et jadore la comparaison Eli avec Henchoz; jai toujours dis que ce dernier ne valait pas un clou! Manque juste un avis sur la prestation de larbitre exécrable concernant le penalty indiscutable…

  2. pas si mal le maillot mieux que le veillon en tous cas…le plus beau restera celui de la finale en coupe suisse 81 contre Zurich dun bleu azzuro avec un Burgener(chewing gum et les petits pas) magnifique en rouge..souvenir souvenir

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