Le HCC sur sa lancée

Après 3 victoires acquises au dépend de Coire, Neuchâtel et Martigny, c’est une semaine difficile qui attendait le HCC avec d’une part la venue de Bienne et d’autre part un toujours très délicat déplacement à Viège.

La venue des Seelandais allait permettre au coach Gary Sheehan de mesurer les progrès accomplis par son équipe cette saison, et ce à l’occasion du traditionnel derby horloger. C’est devant une assistance record pour la saison de 3’279 âmes (vive les vacances) que les deux équipes allaient entamer le match. Le HCC 2007/2008 plaît à ses supporters par sa vitesse de jeu en attaque et c’est notamment grâce à cet argument que Neininger pouvait ouvrir la marque à la 13ème minute sur une magnifique passe en retrait de Pochon. Malgré quelques actions, le HCC se cassait les dent sur Wegmüller et comme cela arrive souvent dans ces cas-là, c’est Tuomainen qui pouvait égaliser à 4 contre 3, sur un power-play que les Biennois maîtrisent parfaitement.
35 secondes plus tard, Jonathan Roy, partant de derrière son but, allait passer en revue les quatre Biennois présents sur la glace pour ajuster le haut du filet de Wegmüller, totalement délaissé pour l’occasion.

2 buts en 2 matches pour Forget

Durant la période intermédiaire, les Biennois allaient payer cher les fautes de leurs joueurs en concédant deux buts en infériorité numérique, le 1er de Botta alors que Beccarelli chauffait le banc d’infamie et le 2ème par Forget alors qu’il ne restait que quelques secondes à purger à Miéville, orphelin de Tremblay, remplacé par le fantôme Felsner pour l’occasion.
Préférant ne pas faire jouer les jeunes joueurs qui doivent se contenter de compléter la feuille de match biennoise, Ehlers n’aligne régulièrement que 3 blocs durant les matches. Si cette tactique fatigue certainement les organismes, elle permet aussi à une équipe de garder le rythme et à ce jeu-là, les 4 blocs chaux-de-fonniers allaient pratiquement tout perdre au cours du 3ème tiers.
Pourtant, tout avait bien commencé et après 8 minutes dans le derniers tiers, c’est Dolana qui donnait au score une allure de gifle, presque identique au 6-1 infligé lors de la phase de préparation. Les Chaux-de-Fonniers ont-il cru que la messe était dite et qu’ils allaient pouvoir se reposer en vue du match de samedi ? Que nenni, les expérimentés biennois allaient donner quelques frissons aux supporters du lieu. Tout d’abord, Wetzel inscrivait un but en back-hand 36 secondes après le but de Dolana. Puis à 3 minutes de la fin, Tuomainen allait ajuster la lucarne à 5 contre 3, suivi 60 secondes plus tard par Peter, à 5 contre 4 cette fois, Vacheron et Bernasconi ayant fait preuve d’indiscipline en se faisant bêtement punir dans les 5 dernières minutes d’un match soudain devenu palpitant.
Le temps pour Sheehan de demander un temps mort pour remettre de l’ordre dans ses troupes, le public chaux-de-fonnier sortait de la léthargie pour ébranler les murs de la patinoire en encourageant ses boys, tant et plus. Il était temps car l’égalisation biennoise pendait au nez des meuqueux.
C’est pourtant Laurent Emery, à 30 secondes de la fin, qui permettait à ses coéquipiers de respirer définitivement en balançant un puck depuis le coin de la zone défensive, puck qui allait doucement glisser dans le but laissé vide par Wegmüller.

Laurent Emery a libéré le HCC

Sur la physionomie de la rencontre, une égalisation biennoise aurait été sportivement injuste puisque cette équipe avait été dominée pendant plus de 40 minutes. Mais le sport est ainsi fait et le HCC allait pouvoir le vérifier quelques jours plus tard, dans l’antre de la Litternahalle viégeoise, dont l’équipe se maintient à la 3ème place du classement, et ce malgré le pillage en règle de son effectif à l’entre-saison.
Depuis quelques saisons déjà, les Hauts-Valaisans se maintiennent dans le trio de tête de la LNB. Cela faisait aussi 11 rencontres que le HCC n’avait plus gagné là-bas (purée c’est loin).
L’entame de match n’allait pas démentir la difficulté à évoluer dans cette patinoire puisque les Valaisans allaient entamer une danse du scalp digne d’un western de la grande époque. Les pionniers chaux-de-fonniers allaient rapidement se retrouver en infériorité numérique, double même puisque Vacheron et Chiraiev devaient user de gestes punissables pour endiguer les incessantes attaques peaux-rouges (comme le maillot du EHC Visp).
Héroïques, les pionniers allaient résister autour de leur grand chef Kohler et même reprendre du poil de la bête après 10 minutes en commençant à inquiéter la défense valaisanne. Le score de parité, nul et vierge, acquis à la 1ère sirène ne reflétait alors pas du tout la physionomie de la rencontre.
La 2ème période allait se montrer plus équilibrée et le HCC allait pouvoir faire preuve d’un très grand réalisme en inscrivant 2 buts en moins de 3 minutes, pour le plus grand désarroi du public toujours très silencieux, à part quelques poussées de «Hopp Vichp» de temps à autre.
Jonathan Roy, en superforme depuis le match de Martigny et devenu le Lucky Luke de service, allait encore se révéler importantissime durant cette rencontre en assistant Neininger sur le 1er but et en inscrivant le 2ème lui-même, sur passe de Pochon et de Chiraiev. Rien que le saut de Roy contre le plexi côté supporters chauxois valait la peine. Avant cela, il semble bien qu’un puck avait franchi la ligne de Zimmermann, tout en ressortant aussitôt, et ce sans que personne ne réagisse. Ce n’est pourtant pas le verre de vin blanc accompagnant une raclette coulée sur un bout de pain qui avait cet effet-là. Mais comme personne n’a esquissé le moindre geste… j’en déduis que le vin valaisan n’est pas bon et qu’il vaudrait mieux appeler «croûte au fromage» cet ersatz de raclette.

Kohler a été par moments héroïque

Vexés par la tournure des événements, les Viégois allaient aussi se révéler sous un mauvais jour en sortant toute la panoplie des coûts vaches et tordus. Ce n’est pas Anthamatten qui pourrait me contredire en chargeant Pasqualino à la bande à hauteur de la tête. 10 minutes pour ce vilain joueur, ce n’était que justice. Et c’est encore sur une pénalité que Forget allait pouvoir inscrire le 3ème but chaux-de-fonnier, sur assist de Jo Roy et du vénérable Chiraiev.
Les 10 dernières minutes allaient voir les indiens se remettre à tourner autour du dernier chariot défendu par Kohler, aidé en cela par 5 courageux cow-boys et une horde de 40 supporters invoquant les dieux du hockey de mettre un terme à ce match crispant, d’autant plus que Helbstadt et Triulzi allaient mettre 2 flèches enflammées dans le chariot de Kohler.
Mais comme souvent dans les films de cow-boys, les pionniers s’en sortent pratiquement toujours gagnants et l’affichage du mot fin allait permettre à ceux-ci de rentrer à la maison avec 3 pépites (ou points) de plus dans leur sacoche, après 5 années de retours bredouilles.
Quant aux Viégois, ils n’auront qu’à aller battre les Lausannois à Malley s’ils veulent oublier leur première défaite à domicile. Cela nous arrangerait aussi d’ailleurs.

La Chaux-de-Fonds – Bienne 6-4 (2-1 ; 2-0 , 2-3) 

Les Mélèzes : 3279 spectateurs.

Viège – HCC 2-3 (0-0 ; 0-2 ; 2-1)

Litternahalle : 2798 spectateurs.

Écrit par Jean Dreier