Là où est le pognon…

La tendance qui se dessinait ces dernières années se confirme inexorablement. Les clubs anglais, garants en ce début de troisième millénaire du statut de nantis du football mondial comme l’avaient été les Italiens dans les années 90, dominent par le nombre la Ligue des Champions. Si Liverpool sort l’Inter la semaine prochaine – ce qui semble très probable –, nos amis d’outre-Manche seront ainsi représentés par quatre formations sur les huit restantes en quarts de finale.

La puissance financière du football britannique rend très difficile la tâche des équipes adverses. Il devient très compliqué de rivaliser avec les pensionnaires de l’Île. Même pour des grosses cylindrées habituées aux succès comme le Real Madrid ou encore l’AC Milan, champion en titre viré par Arsenal. Retour sur les matches de la semaine.AC Milan – Arsenal 0-2 ; aller 0-0. Quel spectacle ! Quel niveau ! Voilà à coup sûr un match qui figurera parmi le top 10 de la saison. Tant techniquement qu’au niveau de l’intensité. Milan et Arsenal nous ont offert une prestation hallucinante. Et Cesc, quel match ! Quand on pense que Fabregas n’a pas encore 21 ans… Une maturité de vieux routinier, une science du jeu de vétéran, la fougue d’un jeune gamin. Le Catalan d’Arsenal s’est démultiplié face à des Milanais de plus en plus Kaka-dépendants et, n’en déplaise à certains, vraiment vieillissants. J’ai longtemps espéré – en tant que Milaniste – que les Rossoneri sauraient faire parler leur expérience. Comme d’habitude. Mais sur ce coup, il n’y a rien à dire. Si ce n’est bravo Arsenal (et Senderos, très bon dans l’axe) qui a bien mérité sa qualification.

Barcelone – Celtic Glasgow 1-0 ; aller 3-2. Quand on n’est pas au mieux, on se contente de peu. Ainsi, un but de Xavi en début de partie a suffi au FC Barcelone pour assurer sa place en quart de finale. La logique a été respectée. Le Celtic, malgré l’engouement qu’il suscite en Ecosse et en dehors, reste tout de même un petit cran en dessous pour espérer lutter avec le gratin européen.
Manchester United – Lyon 1-0 ; aller 1-1. Et voilà, Lyon échoue une fois de plus ! Je ne vous cache pas mon plaisir. Non pas par haine du football français, non pas par frustration, non pas par jalousie. Simplement parce que je n’aime pas cette équipe, c’est viscéral. Bon, il faut relever l’absence de réussite des Gones, à qui il ne manque finalement pas grand-chose chaque année pour réaliser un grand coup. Il faudra remettre l’ouvrage sur le métier la saison prochaine. Mais il arrivera bien un moment où Aulas en aura marre de ces échecs successifs. Du moment que l’OL remporte la Ligue 1, ça va. Que se passera-t-il si toutefois ce n’était plus le cas ? 2008 pourrait être l’année de tous les dangers pour le grand dominateur du football tricolore.
Séville – Fenerbahçe 3-2 ap, 2-3 tab ; aller 2-3. Mon autre grande déception après l’élimination de Milan, Séville ayant gagné mon cœur, notamment lors de la dernière finale de la Coupe d’Espagne où plus de 70’000 Andalous ont fait chavirer Santiago Bernabeu. Bref, la présence des Turcs en quarts de finale constitue certainement la plus grande surprise. Et encore, quand on regarde l’effectif des Stambouliotes, on comprend très vite que l’on fait face à un très gros client. En tout cas, merci Fenerbahçe d’apporter un brin de diversité dans une compétition un rien sclérosée.
Chelsea – Olympiakos 3-0 ; aller 0-0. Là aussi, comme pour Barcelone, la logique a été respectée. Dommage pour les Grecs, que j’aurais bien aimé voir sortir ces infâmes Blues. La puissance athlétique et l’efficacité de Chelsea font de la troupe de Grant un prétendant légitime au titre suprême. Comme chaque année me direz-vous ? Oui, comme chaque année…

Real Madrid – AS Rome 1-2 ; aller 1-2. Si la qualification des Italiens n’est pas une extraordinaire surprise, leur victoire en Espagne l’est un peu plus. Il n’est tout de même pas évident d’aller s’imposer à Madrid. Bon, vous connaissez maintenant mes affinités avec le football transalpin. J’ai cependant peur que la Roma ne fasse pas le poids face aux monstres anglais. Mais c’est peut-être parce que je n’ai pas souvent vu jouer le club de la capitale cette saison et que je ne me rends pas vraiment compte de la valeur de l’équipe. A suivre.
Porto – Schalke 1-0 a.p., 1-4 tab ; aller 0-1. Là aussi, une certaine déception. Mais pas totale. Certes, le FC Porto est toujours très intéressant à suivre en Ligue des Champions. Il n’est toutefois pas pour me déplaire de voir encore un club allemand en course. Pour plus très longtemps, je vous l’accorde, la Bundesliga n’étant plus un championnat dominant en Europe. Cette élimination reste dure pour le moral des Portugais, qui s’étaient laissés prendre à rêver après le but de Lisandro Lopez, tombé à la 86e et qui arrachait les prolongations. Si Porto parvient à conserver ses meilleurs joueurs, il faudra faire très attention à lui la saison prochaine. C’est une certitude.

Écrit par Psyko Franco