Confidences martigneraines

Au lendemain de leur victoire face à Malley, CartonRouge.ch a eu le plaisir de rencontrer deux joueurs martignerains. Tous deux jouent au milieu du terrain et ont passé par le centre de formation du FC Sion ; l’un est une nouvelle recrue, l’autre porte le maillot du Martigny-Sports depuis 2 ans, j’ai nommé Loïc Vaudan et Julien Fallet. Autour d’un bon verre et sans langue de bois, ils se laissent aller à quelques confidences pour notre plus grand plaisir.

Tout d’abord un grand merci de nous avoir accordé un peu de votre temps. Première question, avant cet entretien, connaissiez-vous CartonRouge.ch ?Julien Fallet : Oui, j’en ai déjà entendu parler… et même de la version papier !
Loïc Vaudan : Oui je connais le site grâce à un de mes cousins.
La saison passée, vous avez terminé à la 10ème place. Cette saison, le Martigny-Sports caracole en tête du classement après 6 journées. Hormis deux départs (Suljevic et Mehmetaj) et deux arrivées (Vaudan et Levrand), l’équipe est la même que l’an passé. A l’entre-saison, James Derivaz vous a-t-il donné de la potion magique ?
J. F. : Si on en est là, c’est qu’on le mérite. On marque, et on encaisse peu. La perte d’Okeke risque de nous faire du mal, mais pour l’instant on profite du moment présent. Il y a une superbe entente tactique entre le milieu de terrain et la défense. Et comme Mourinho, James est plus fort la 2ème saison… (rire)
L. V. : L’ambiance est superbe au sein de l’équipe et ça se ressent sur le terrain.
A ce stade de la compétition, vu vos excellents résultats, les objectifs du club ont-ils changé depuis le début de la saison ?
J. F. : Ils n’ont pas changé depuis le début de la saison. L’objectif principal reste le maintien. Il y a 2 ans à Noël, on était premiers et tout le monde parlait de la Challenge League ; on a vu ce que ça a donné… «Match après match», telle est la devise de James.
L. V. : Le club avait comme objectif de la saison d’aller le plus loin possible en Coupe de Suisse (ndlr : Martigny a été éliminé au 2ème tour des qualifications par Dornach 3-1).


Julien lors de son passage à Baulmes


Dans ce championnat, quelle est l’équipe qui a le plus de potentiel ?

J. F. : C’est un peu tôt pour désigner une équipe, car le championnat est équilibré et je ne pense pas qu’il y ait une équipe qui va réellement se détacher.
L.V. : Les M21 de Sion… avec les renforts !
Que pensez-vous de la nouvelle catégorie de jeu, la 1ère ligue promotion, qui sera effective dès la saison prochaine ?
J. F. : Je ne comprends pas vraiment pourquoi ils veulent ajouter une nouvelle catégorie. Par contre, je trouve bien de baisser le nombre d’équipes en Challenge League, ça permettra d’augmenter le niveau général.
L. V. : Faudra voir dans le futur, mais cette année, je trouve que c’est pénalisant pour les équipes de 1ère ligue qui ont de l’ambition.
Loïc, la saison passée, tu faisais partie des M18 de Sion. Aujourd’hui, tes coéquipiers sont plus âgés. Quels avantages retiens-tu de jouer dans une formation plus mature ?
Je progresse nettement plus, car comme j’occupe le même poste que Julien et Delgado, des joueurs qui ont de l’expérience, ils me donnent de bons conseils dans le feu de l’action. Des conseils qui sont spécifiques à mon poste sur le placement ainsi que la technique de jeu à adopter.
Julien, à Sion tu as côtoyé Johnny Leoni et Gelson Fernandes. As-tu encore des contacts avec ces deux joueurs ? Quels souvenirs gardes-tu de ta jeunesse sédunoise ?
Non, je n’ai pas de contacts avec eux, par contre il arrive qu’on se croise de temps en temps sur Sion. De ma période sédunoise, soit de mes 14 à 22 ans, j’en garde de magnifiques souvenirs. C’est une école de vie incroyable qui m’a permis de côtoyer des gens venus de divers horizons. Et le plus beau, ça reste la finale de Coupe en 2006. Cette journée du 17 avril et surtout la remontée de la Planta resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
Tu as connu la valse des entraîneurs made in CC (Gress-Dellacasa-Moulin), comment vit-on ces changements de l’intérieur ?
Au bout d’un moment on s’habitue… (sourire) Mais c’est à double tranchant, à chaque fois on repart de zéro pour gagner…ou perdre sa place !
Loïc, toi qui es de la même génération que Shaqiri, que t’inspire son début de carrière fulgurant ?
Il est impressionnant. Les goals qu’il a mis lors du dernier match de la Nati sont juste magnifiques. Bâle est un bon centre de formation, il peut exploiter tout son potentiel, il est vif et sa technique est grandiose.


Loïc en pleine action


D’après vous, la Suisse va-t-elle se qualifier pour l’Euro 2012 ?

J. F. : Les jeunes apportent de la folie à cette équipe. Ça fait plaisir à nouveau de regarder jouer la Nati, alors oui j’espère qu’elle sera qualifiée.
L. V. : Il sera intéressant de voir le match contre le Monténégro mais grâce à cette nouvelle équipe de jeunes, je dis oui.
Après de nombreuses années de vaches maigres, quatre clubs romands font à nouveau partie de l’élite suisse. A ce stade du championnat, comment qualifierez-vous le début de saison de Sion, Xamax, Servette et Lausanne ?
J. F. : Xamax… no comment, j’ai juste de la compassion pour les joueurs et les supporters. Servette c’est la bonne surprise du championnat, ils ont un super fond de jeu et les dirigeants (entraîneur et président) dégagent une très bonne impression de sérénité. Le LS, en ne changeant pas trop de groupe, je pensais qu’ils allaient imposer leur jeu, malheureusement je pense qu’ils n’ont pas su s’adapter au changement de rythme qu’il existe entre la Super League et la Challenge League. Et concernant Sion, ils peuvent viser le titre cette année, ils ont un des meilleurs effectifs de Suisse. Si les attaquants continuent à marquer, ils seront dans les 3 premiers.
L.V. : Xamax, c’est plus tellement romand avec Chagaev… (rire) Sérieusement, je trouve qu’ils n’ont pas beaucoup de jeu et qu’ils sont vite dépassés. De Servette, je suis étonné en bien, ils ont fait un bon début de championnat, bref un beau parcours pour un néo-promu. Par contre, je pensais que Lausanne pouvait faire quelque chose, ils ont été champions le printemps passé, ils n’ont pas connu de problème d’adaptation vu que l’équipe est quasi la même, malheureusement ils n’ont plus le jeu qu’ils avaient en Challengue League. Et Sion, ça fait longtemps qu’ils n’ont pas eu une aussi bonne équipe, ils peuvent viser le titre et je suis fan de la paire Obradovic-Serey Die.
Un joueur que vous adulez, et un que vous détestez ?
J. F. : Que j’adule, je citerai Xavi car il oriente le jeu juste, c’est lui qui donne le rythme à l’équipe et je l’ai jamais vu faire un mauvais match. Celui que je déteste, sans hésiter, Maurice Liand (ndlr : joueur de Martigny), il a le melon et c’est le fils du coach… ! (Rire)
L. V. : Le joueur que je préfère… j’hésite entre Gerrard pour ses frappes et son jeu agressif mais juste, Messi qui peut faire la différence à n’importe quel moment du match et Iniesta car il crée toujours quelque chose avec la balle et pour son excellente entente avec Xavi. Et un joueur que je déteste, Cristano Ronaldo, il a du talent mais dès qu’il ouvre la bouche il est pfff… bref il a la grosse tête tout comme Maurice (sourire)
A ce jour, quel est l’événement footballistique qui vous a le plus fait vibrer ?
J. F. : La finale de la Ligue des Champions de 2005 à Istanbul qui opposait Liverpool à Milan. Les Italiens qui mènent 3-0 à la mi-temps, Liverpool qui recolle au score puis comme dénouement une série de tirs au but avec à la clé la victoire anglaise… Sublime !
L. V. : La rencontre Suisse-Espagne lors de la Coupe du Monde 2010. Quand Gelson a marqué j’ai crié «goal» pendant 3 minutes… Et Derdiyok m’a impressionné tout au long du match. 


Julien face à deux joueurs du FC Echallens


Les frasques de Bulat Chagaev vous font-elles rire ou pleurer ?

J. F. : Ni l’un ni l’autre, je ne comprends pas comment il a pu arriver à ce poste.
L. V. : Ça me fait pleurer de rire…je ne sais pas si quelqu’un lui a expliqué ce qu’est le foot.
Franchement, vous comprenez quelque chose à ce bordel juridique entre le FC Sion et l’UEFA ?
J. F. : Non…par contre je comprends tout à fait qu’on puisse passer pour des rigolos à travers le monde.
L. V. : Non et je trouve dommage que ça ternisse l’image du foot suisse.
Dernière question, de nos jours les footballeurs alignent les conquêtes : quand tu es joueur de foot, c’est plus facile auprès des miss ?
L. V. : Personnellement non…alors si une demoiselle est intéressée qu’elle contacte l’auteur de cet entretien afin qu’il lui donne mon numéro de natel… (rire)
J. F. : Oui, Javier Delgado s’est beaucoup rapproché de moi… (ils se marrent)
Julien et Loïc un grand merci et bonne continuation !
Photos Martigny-Sport copyright www.lenouvelliste.ch ; photo Baulmes de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jonas Salamin

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