Incroyable Werder Brême !

Chaque début de saison, on a un peu tendance à enterrer le Werder Brême après les départs subis durant l’été. Et pourtant, année après année, l’entraîneur Thomas Schaaf parvient à remonter une équipe compétitive. Auteurs d’une entame de saison poussive, les Brêmois ont signé samedi un retentissant succès 5-2 à Munich pour l’ouverture de l’Oktoberfest.

On ne donnait pourtant pas cher des chances brêmoises à l’Allianz Arena pour ce Wies’n-Auftakt. D’une part parce que le Werder est à la peine en ce début de saison avec une seule victoire – laborieuse – contre Cottbus en quatre matchs de championnat et un peu reluisant 0-0 à domicile contre Anorthosis Famagouste en Ligue des Champions. D’autre part parce que le Bayern semblait avoir trouvé ses marques après trois succès probants contre Berlin, Cologne et Steaua Bucarest. Et pourtant, la rencontre a tourné à la démonstration brêmoise. Le grand bonhomme du match a été le jeune espoir Mesut Özil : passeur inspiré sur le 0-1 de Rosenberg, tireur du coup franc qui a amené le 0-2 de Naldo et lui-même auteur du 0-3 d’une frappe splendide en pleine lucarne. Auteur du 1er et du 5e but et passeur sur le 4e de Pizarro, le Suédois Markus Rosenberg s’est également mis en évidence. Côté munichois, le seul à avoir sauvé un peu les meubles est l’ancien Brêmois Tim Borowski qui a ramené le score de 0-5 à 2-5. Cela reste néanmoins la plus lourde défaite à domicile des Rekordmeister depuis un 0-4 contre Bielefeld en 1979. Le trio défensif Van Buyten – Demichelis – Lucio a été risible ; après le 0-2, Klinsmann a tenté de revenir à une défense à quatre mais cela n’a rien changé. Invaincu jusque-là en 27 matchs officiels avec le Bayern, le gardien Michael Rensing n’a pas été très inspiré, notamment sur le 5e but. On va sans doute reparler de la succession d’Oliver Kahn. Et Luca Toni a vendangés les nombreuses occasions bavaroises avec autant de zèle qu’à l’Euro. On ne va pas tirer des conclusions péremptoires sur ce match car en Bundesliga la vérité d’un jour est rarement celle du lendemain. Et si Toni avait concrétisé ses possibilités en début de match, cela peut très bien finir 5-2 pour les Rekordmeister. Il n’empêche, c’est quand même une excellente nouvelle : d’une part parce que c’est sympa de retrouver le très spectaculaire Werder Brême aux avant-postes, d’autre part parce que cela éloigne (provisoirement ?) le spectre d’une saison archi-dominée par le Bayern Munich.

Schalke 04 en tête

Schalke a retrouvé la première place perdue une semaine auparavant dans la folie du Revierderby. Face à un Eintracht Francfort rapidement réduit à dix, les Knappen, emmenés par un remuant Farfan, ont outrageusement dominé les débats mais se sont contentés d’un autogoal de Patrick Ochs pour l’emporter 1-0. Les Königsblauen profitent de la défaite de l’ancien leader, Hamboug, étrillé 3-0 par Wolfsburg dans le Nordderby devant une Volkswagen Arena archicomble. Un centre de la gauche pour Dejagah, un centre de la droite pour Madlung, un contre rondement mené par Grafite et  le match était plié après 28 minutes. Et cette fois-ci, il n’y a pas eu de retour miraculeux pour les Rothosen. Les Wölfe se cherchaient un peu depuis le début de la saison, notamment en défense, ils ont trouvé leur match référence et confirment qu’il faudra compter avec eux dans ce championnat.

Fin de l’embellie pour le BVB

Après la Volkswagen Arena, passons au Carl-Benz-Stadion de Mannheim, lui aussi plein, pour le carton d’Hoffenheim contre Dortmund (4-1). Avec notamment un doublé du Bosniaque Vedad Ibisevic, qui s’installe en tête du classement des buteurs. Après l’embellie du début de saison, le Borussia Dortmund connaît un brutal coup d’arrêt avec une défaite quasiment éliminatoire contre Udinese (0-2) en coupe UEFA et cette débâcle face au néo-promu Hoffenheim. Déjà bien naïve contre les Italiens, la défense dortmundoise a pris l’eau de toutes parts. Titularisé pour la première fois en Bundesliga, le Brésilien Felipe Santana n’a pas convaincu, même s’il a inscrit le but de l’honneur. Le BVB a un problème de défense qu’il devra rapidement résoudre s’il veut viser plus haut que le ventre mou du classement. On reste dans les stades pleins aux accents automobiles avec l’ex-Gottlieb-Daimler Stadion devenu Mercedes-Benz Arena qui accueillait le Baden-Württemberg-Derby entre Stuttgart et Karlsruhe. Le KSC a rapidement ouvert la marque mais le VfB est parvenu à retourner la situation en sa faveur grâce à ses internationaux Mario Gomez, à l’origine du premier but et auteur du second, et Thomas Hitzlsperger, passeur décisif sur le 2-1 et le 3-1. Bien qu’inconstant en ce début de saison, Stuttgart se hisse à la 3e place du classement. Mais cela reste très serré, les dix premiers se tiennent en trois points.

La démonstration du Bayer Leverkusen

Le Bayer Leverkusen a réussi une magnifique démonstration de football au détriment d’un Hannover 96 et d’un Mario Eggimann complètement dépassés : triangulations, actions à une touche de balle et buts aussi beaux les uns que les autres, les Rheinländer ont régalé une BayArena à guichets fermés (4-0). Avec en vedette Patrick Helmes, auteur d’un triplé. Le héros de la promotion du FC Cologne en 1ère Bundesliga, passé à l’ennemi durant l’été, montre qu’il a les moyens de s’imposer dans l’élite et partage la tête du classement des buteurs avec Ibisevic. Impliqué sur trois des quatre buts, Tranquillo Barnetta ne ressemblait pas vraiment au joueur que l’on avait vu contre le Luxembourg. Comme on pouvait s’y attendre, ses récentes bourdes ont coûté sa place de titulaire au Hertha Berlin à Steve Von Bergen. C’est donc avec Simunic et Kaka en défense centrale que l’Alte Dame s’est imposée 1-0 à Mönchengladbach grâce à un but en début de match du Serbe Gojko Kacar. Le Hertha a présenté un football de très bonne facture qui a dû ravir Lucien Favre. Et a connu un peu de réussite puisqu’ Oliver Neuville a tiré à deux reprises sur le poteau.

Premières pour Bielefeld et Cottbus

Il y avait déjà deux matchs importants dans la lutte contre la relégation. L’Arminia Bielefeld a fêté sa première victoire de la saison en dominant Cologne 2-0. Les Geissböcke semblaient pourtant avoir les moyens de l’emporter, avec notamment un tir du Portugais Petit sur la latte en début de match. Mais les espoirs des Domstädter se sont envolés avec deux buts en trois minutes à l’orée du dernier quart d’heure, sur un coup franc dévié de Kamper d’abord, puis sur une sortie hasardeuse de Mondragon et un lob raffiné de Wichniarek. A Cottbus, l’Energie a inscrit son premier but de la saison, contre Bochum. Sur un tir du Danois Dennis Sörensen dévié par le Français du VfL Pfertzel. Mais un coup de tête de l’Algérien Anthar Yahia en début de 2e mi-temps remettait les deux équipes à égalité pour un nul qui fait davantage les affaires de Bochum que de Cottbus, qui reste scotché à la dernière place.

Rien ne va plus à Nuremberg

Je pensais que le retour du 1. FC Nürnberg dans l’élite ne serait qu’une formalité, tant son contingent paraissait supérieur à la concurrence en Zweite Liga. Mais, après un succès laborieux contre Augsburg en ouverture de saison, der Club n’a réussi que deux points en quatre matchs. Et est déjà relégué à bonne distance de la tête du classement, après la défaite subie à Mainz (2-0). L’entraîneur Thomas Von Heesen a déjà démissionné et son adjoint Michael Oenning, sensé assurer l’intérim jusqu’à la fin de la saison, n’a pas trouvé les solutions pour relancer l’équipe. Et il n’est pas sûr que le derby bavarois mercredi à Munich en 16e de finale de la Coupe d’Allemagne contre un Bayern revanchard soit le meilleur moyen de se remettre en confiance. Quoique, si la défense munichoise est aussi brillante que face au Werder…

Écrit par Julien Mouquin

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