Le HCC atomise le LHC et égalise dans la série

Même le plus optimiste des spectateurs n’aurait pas écrit le scénario qui s’est déroulé hier soir aux Mélèzes, alors que le HCC a tout simplement atomisé une équipe lausannoise complètement amorphe lors d’un premier tiers totalement fou.

Les 48 heures qui nous séparent du match décisifs suffiront-elles à Paulin Bordeleau pour remettre son équipe en selle et enlever le sac de la tête aux soi-disant ténors de son équipe. Rien n’est moins sûr et le LHC devra affronter dimanche une équipe complètement regonflée à bloc. Mais revenons-en au fil de ce match hallucinant pour les 5815 spectateurs (record de la saison) entassés dans les travées des Mélèzes. Si les supporters lausannois avaient été aussi nombreux que dimanche dernier, la barre des 6000 aurait été allègrement franchie. Dès le début du premier tiers le HCC domine son sujet et c’est fort logiquement que Jonathan Roy marque le premier but sur la première pénalité (et pas la dernière) lausannoise. Le topscorer remercie ainsi les joueurs qui ont fait en sorte que celui-ci puisse rechausser les patins cette saison encore, après avoir purgé sa pénalité.
Le HCC domine tant et plus cette première partie de tiers et il faudra attendre la 13ème ( !) minute pour voir la première action lausannoise lors de laquelle Julien Staudenmann échoue seul face à Antoine Todeschini.

Trois fois titulaires pour trois victoires

S’ensuivent alors 3 minutes de complète folie. C’est tout d’abord Steve Pochon qui profite d’une «banane» de Valeriy Chirjaev pour battre Michael Tobler en un contre un en lui glissant la rondelle entre les jambières. 18 secondes plus tard (cela me rappelle quelque chose), c’est Dominic Forget qui s’y reprend à 2 reprises (premier tir sur le poteau) pour battre à nouveau  le gardien lausannois bien abandonné par une défense aux fraises (Nicolas Bernasconi en a encore le tournis). Paulin Bordeleau avait-il compris que son équipe était sans un soir «sans» ? Toujours est-il que l’absence de réaction de sa part (pas de temps mort) est étonnante.
Profitant de la 2ème pénalité vaudoise, Dominic Forget doublera son capital en inscrivant le 4ème but sur un cafouillage devant les buts lausannois. Le LHC boira encore le calice jusqu’à la lie, Valéry Chirjaev rappelant à 12 secondes du terme du premier tiers que son shoot fait encore des ravages pour transpercer l’arrière-garde vaudoise. A noter pour l’occasion que le duo d’étrangers du LHC, fort transparent tout au long de la rencontre polissait pour l’occasion le banc des pénalités.
5-0 à la fin du premier tiers, la messe devait être dite, mais si le HCC était capable d’en marquer 5, pourquoi le LHC n’en ferait pas autant durant les 40 minutes restantes. Fort de cet acquis, le HCC aurait dû enfoncer le clou en début de seconde période alors qu’il restait pratiquement une minute de pénalité à Pecker. Las pour eux, les Chaux-de-fonniers laissaient passer cette occasion.
C’est au contraire alors que Morandi était puni que Baumann profitait d’une approximation de la défense chaux-de-fonnière pour partir en contre et battre imparablement Todeschini. Mais le LHC, accumulant les fautes et les pénalités, n’allait pas pouvoir remettre cela et c’est au contraire Michael Neininger qui enfonçait un peu plus le clou en battant Sébastien Pellet qui avait  remplacé Tobler dans les buts dès l’entame du 2ème tiers.
Les Chauxois firent alors preuve d’un peu plus d’indiscipline et se firent prendre en surnombre. C’est alors que Evgeny Chirjaev purgeait la peine en question que Jérémy Gailland pouvait tromper Todeschini. 22 secondes plus tard, c’est Cory Pecker qui jouait à la carotte et pouvait une nouvelle fois déjouer la défense chaux-de-fonnière pour inscrire le numéro 3, refroidissant ainsi un peu l’ambiance des Mélèzes. Le match s’équilibra alors et le LHC parvenait même à inquiéter un peu plus les Chaux-de-fonniers, mais de façon totalement stérile.

Pellet a remplacé Tobler à la 20e…

L’entame du 3ème tiers débuta de la même façon que la fin du 2ème, mais le LHC ne parvint pas à tromper la vigilance des gens du lieu. Frustrés, certains Lausannois commencèrent alors à durcir leur jeu et à charger l’adversaire à la limite de la correction, si ce n’est en la dépassant. Heureusement pour eux, le trio arbitral allait se montrer intransigeant, punissant les coupables de manière totalement justifiée.
A la 50ème minute, Anthoine Lussier pouvait partir en contre et allait cette fois-ci pouvoir mystifier Pellet. 7-3,  les Mélèzes pouvaient se lâcher et respirer. Ce but fut en fait l’œuvre de 3 anciens pensionnaires de Malley puisque Botta et Bochatay «assistaient» Lussier pour l’occasion. Quelques minutes plus tard, c’est Roman Botta qui scellait le score à 4 contre 4.
Pour Gary Sheehan, il s’agit de préparer la rencontre de dimanche. Mais son travail n’en sera que plus facile tant le vent à l’air d’avoir changé de cap et souffle désormais en faveur des Abeilles. Il devra surtout canaliser les velléités offensives de son équipe.
Paulin Bordeleau devra quant à lui recadrer ses troupes car force est de constater que le jeu physique des Lausannois n’est plus la solution pour contrer l’essaim chaux-de-fonnier. L’entraîneur vaudois changera-t-il quelque chose dans l’alignement de ses étrangers ? Himelfarb a à nouveau été transparent hier soir et Pecker s’est surtout illustré en fin de partie  par des charges revanchardes (sur Vacheron notamment) et une attitude détestable mais qui devient habituelle chez lui. A-t-il été déstabilisé par les sifflets chaux-de-fonniers ? En tous les cas, c’est surtout le côté imbuvable du personnage qui est ressorti hier soir et on peut même parfois se demander s’il y a un peu de cervelle à protéger sous le casque.

Pecker passera à tous les coups
ses vacances à La Chaux-de-Fonds !

Niveau public, celui de La Chaux-de-Fonds a joué son rôle de 7ème homme, notamment en se réveillant alors que le LHC reprenait du poil de la bête. N’en déplaise à certains supporters lémaniques, le public chaux-de-fonnier a été à la hauteur de l’événement. Par contre, les jets de toutes sortes sont vraiment à proscrire et font honte. Pourquoi les stylos sont-ils interceptés à la fouille et pas les briquets ? On simplifierait aussi le problème de la fumée. Côté lausannois, l’ambiance sera au niveau du score. No comment non plus sur les échauffourées de fin de match, ce serait faire de la publicité à des comportements ridicules.
Quoi qu’il en soit, le match de dimanche s’annonce dores et déjà palpitant.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

HCC – LHC   8-3 (5-0 ; 1-3 ; 2-0)

Patinoire des Mélèzes : 5815 spectateurs (record de la saison)
Arbitres : MM. Stricker, Abegglen et Schmid (excellents)
HCC : Todeschini, Vacheron, Chirjaev ; Simard, Avanthay ; Daucourt, Hostettlerr ; Emery; Neininger, Forget, Türler, Mano, Dolana, Roy, Botta, Pasqualino, Pochon, Chiraiev E., Bochatay, Lussier, Aebersold
LHC : Tobler (Pellet dès la 20ème) ; Lardi, Bernasconi. Schaublin, Lamprecht, Grieder, Merz, Morandi, Benturqui ; Pecker, Himelfarb, Lussy, Baumann, Loetscher, Rüfenacht, Tognini, Siegrist,  Burdet, Staudenmann, Bodemann, Gailland.
Pénalités : HCC : 6 x 2 minutes + 10 minutes (Lussier) ; LHC : 13 x 2 minutes + 10 minutes (Rüfenacht)

Écrit par Jean Dreier