Xamax – Sion : bof bof…

Je nourrissais de grands espoirs pour ce duel entre Romands. Un duel d’autant plus fratricide qu’il se situe aux alentours de la barre et que les Neuchâtelois ont un genou à terre. Pour le supporter xamaxien qui revenait de Thoune et Aarau, la question était surtout de savoir à quelle sauce on allait se faire manger, après de telles désillusions. Comment les joueurs s’étaient remis d’une telle gifle ?

On allait heureusement rapidement être rassurés, les bonnes «intentions» du dernier match étaient encore là, malgré la suspension de Rossi, un des grands animateurs du Brügglifeld jeudi dernier. Merenda s’étant blessé durant l’échauffement, c’est finalement Coly qui se retrouve seul en pointe côté xamaxien. De bonnes intentions donc, «bonnes» à défaut d’être solides, la faute à une timidité d’un côté comme de l’autre, et notamment d’un FC Sion et ses 31 défenseurs dont le mot d’ordre était de faire des «petites fautes». Une expression mal assimilée par certains, mais on a l’habitude. Les mollets en voient de toutes les couleurs à chacun de ces derbies romands. C’est beau quand même les matchs de fin de classement en Super League. Reste à savoir pourquoi Monsieur Grossen dispense des cartons pour réclamation aussi généreusement, mais refuse de sortir la carte sur l’attentat de Vanczak sur Szlykowicz où toute la tribune a entendu la claquement. Bref, le match va rapidement s’annuler à mi-terrain, pour devenir assez médiocre. En aurait-il été autrement si Everson avait trouvé les filets avec sa tête décroisée ? Probablement.

Duel entre Beto et Nuzzolo

Il aura donc manqué un créateur dans la maison xamaxienne pour mieux épauler le trop esseulé Matar Coly. Un Coly auteur d’une première heure de jeu fantastique, crochant sur tous les ballons, et poussant son vis-à-vis à la faute. Reste que l’on est en droit de se demander pourquoi ne pas sortir un joueur autant exténué que lui en fin de match. Coly a vraiment tout le corps qui réagit selon son état de fraîcheur, en première mi-temps tous les contrôles et les passes sont au rendez-vous, puis plus rien. Dès lors, heureusement que Xamax a marqué rapidement en 2ème mi-temps, car Dieu sait ce qui se serait passé si Quennoz ne traînait pas par là à la 47ème.
Malheureusement, dans ce FC Sion bien peu inspiré, il y a toujours le poison des Neuchâtelois Goran Obradovic. Il y a Goran mais aussi le déjà fantasque et tant attendu El Hadary. C’est rien de dire que tous les regards étaient braqués sur le Pharaon. Triple vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations, le portier égyptien a tout de même réussi son match, pour une première en dehors de ses frontières, sur synthétique et après tous ces remous. Bien sorti devant Chihab, il avait auparavant fait étalage de son explosivité en assurant sur une frappe de Szlykowicz, ou aussi seul face à Coly et en dominant les airs avec son impressionnant gabarit. Seule ombre au tableau, sa trouée qui amène le corner victorieux des Neuchâtelois. N’empêche qu’il faut reconnaître déjà un sacré charisme à ce «Buffon africain» qui n’était jamais le dernier à haranguer ses supporters. Affaire à suivre.
A part ça, rien de bien excitant donc. Bonne présence sédunoise, quelques échanges de politesse entre supporters et une ambiance somme toute bonne enfant. A Neuchâtel désormais, on a trop peur des matches pour s’enflammer. A Sion ça pourrait bientôt arriver.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

NE Xamax – Sion 1-1 (0-0)

Stade de la Maladière, 8119 spectateurs.
Arbitre : M. Grossen.
Buts : 47ème Quennoz 1-0. 50ème Obradovic 1-1.
NE Xamax : Zuberbühler, Nuzzolo, Quennoz, Besle, El Haimour; Bah, Everson; Lang (75e Jenny), Chihab, Szlykowicz; Coly. Entraîneur: Clausen.
Sion : El-Hadary, Kali, Alioui, Paito; Vanczack, Nwaneri, Beto; Ahoueya (73e Adeshina), Obradovic (82e Brellier), Mfuti (46e Reset); Saborio. Entraîneur: Bigon.
Notes : NE Xamax sans Jaquet, Joao Paulo, Merenda (blessés), Faivre, Gomes ni Rossi (suspendus). Sion sans Vailati, Dominguez, Grosiki ni Bühler (tous blessés). 51e poteau sur une frappe déviée de Chihab.

Écrit par Roby Steedman