Servette FC, bilan de la saison 2007-2008

Les supporters servettiens croyaient pouvoir rêver de promotion tout au long de la saison. Pourtant, un début de championnat catastrophique a brisé l’espoir d’ascension des fans grenats. Revenons sur les aspects de cette année en demi-teinte du club genevois.

Cette année, Servette disputait sa deuxième saison en Challenge League. Après un premier exercice plutôt prometteur où le néophyte genevois avait «conquis» une 7ème place digne de respect,  Servette a déçu et n’a pas répondu aux attentes du peuple grenat. Il y a hélas peu de points positifs qui émanent de cette saison peu glorieuse.

Mauvaise entame

Le championnat suisse commence très tôt. Pourtant, la société et les joueurs genevois ne semblaient pas avoir compris cela. En effet, les Grenats ont complètement raté leur début de saison. Début septembre déjà, les Servettiens accusaient 10 points de retard sur le leader Wohlen ! Il s’agissait d’un véritable coup de massue pour les supporters qui ont su, 8 mois à l’avance, que cette année ne serait pas celle de la promotion. Servette végèta donc au milieu du tableau et dut même se bagarrer afin de s’éloigner le plus possible de la fatidique barre. La quasi-totalité de cette saison a été donc une succession de rencontres privées d’intérêt, si ce n’est lorsque le club jouait pour ne pas descendre, pas trop longtemps heureusement.

Les jeunes

Il y a quelques années, Servette était une véritable fabrique d’espoirs. Avant la faillite du club, les jeunes joueurs avaient la possibilité d’engranger de l’expérience en évoluant en 1ère ligue avec les M-21 puis de faire leurs premiers pas en Super League avec l’équipe A (Senderos, Mesbah, Zambrella…). Or, depuis la triste faillite en hiver 2005, Servette n’a plus d’équipe M-21. Ainsi, les jeunes espoirs peinent à trouver du temps de jeu. Seuls David Marques et Julian Esteban ont réussi à s’imposer au sein de l’équipe dans l’ère post-faillite. Il faut dire que le «gueulard» du banc grenat n’est pas un homme qui donne la possibilité aux jeunes de s’exprimer. Jean-Michel Aeby a convoqué une horde de M-18 tout au long de la saison mais leur a accordé que quelques ridicules secondes de jeu.


Saison ratée du SFC de Aeby

Même en fin de saison, alors que Servette disputait des rencontres pour du beurre, l’idée de donner du temps de jeu aux jeunes ne lui a pas frôlé l’esprit. Il y a tout de même un point positif : si Marques a stagné, le dribbleur ivre (Yoda) a disposé de la confiance d’Aeby et a ainsi disputé 24 rencontres sur les 34 de l’exercice, pour un total de 1320 minutes de jeu.

Bloqué par le petit budget et l’indifférence

La réalité est triste mais simple : dans le football moderne, un club sans argent est une société qui ne peut pas faire de folies mais qui doit se contenter de stagner et de survivre en tant que petit club. A Genève, bien que critiqué quasi-unanimement par les supporters servettiens, Francisco Viñas a réalisé un grand travail après la faillite du club en 2005, chapeau ! L’Espagnol a sauvé ce qui pouvait encore l’être et a réussi à faire en sorte que le mythe et le nom Servette FC puissent encore avoir un avenir.
Ce que les supporters oublient trop souvent, frustrés par le manque d’ambition de leur club de cœur, c’est que l’actuel président a permis, en menant une politique saine et transparente, au cadavre genevois de retrouver une place au sein de la ligue nationale. Si le club manque aujourd’hui d’ambition, ce n’est sûrement pas la faute du président Viñas, mais du désintéressement local à bâtir une équipe de football redoutable.
Ce constat est d’autant plus choquant lorsque l’on se trouve dans une ville comme Genève, où banques, riches entreprises et privés pullulent à chaque coin de rue. Malheureusement, le football est considéré comme un sport du peuple et par conséquent, les entreprises et les particuliers préfèrent opter pour les loisirs d’élite comme le golf. Force est de constater qu’hormis le petit mais irréductible noyau de fidèles, qui méritent vraiment d’être récompensés pour leur attachement au club, le Genevois lambda s’identifie uniquement à une équipe gagnante.
Nous avons pu le constater lors de la victoire d’Alinghi à Valence et à la fin de la splendide saison du GSHC. En effet, dans les deux cas, de nombreuses personnes se sont rapprochées de la voile et du hockey sur glace parce qu’il y avait une euphorie temporaire. La conclusion est simple : la Genève sportive a vraiment besoin de purs passionnés. Ah, si seulement on pouvait multiplier les inébranlables supporters qui ont suivi le club même après la faillite !


Le dernier carré de supporters grenats

Espoir pour le futur immédiat

Vu que la cause servettienne ne semble pas attirer les investisseurs locaux au portillon, M. Viñas s’est tourné vers un projet naissant de l’étranger : les Iraniens Amin et Majid Pishyar. Le destin de Servette repose entre les mains de ces deux personnes. Bien qu’ils ne soient pas étrangers à la faillite du club autrichien en 2004, les deux Iraniens (père et fils) sont toujours actifs au sein d’Admira Wacker. On accorde toute notre confiance à Francisco Viñas qui semble être en passe de céder les rênes aux Pishyar. Pourtant, quelques doutes sont en train de s’installer gentiment chez les supporters genevois. En effet, les journaux avaient fixé un délai où l’accord entre l’actuel président et les futurs investisseurs aurait été signé. Or, les semaines ont passé et aucune nouvelle concernant les tractations ne nous sont parvenues.
L’homme aux lunettes n’aurait pas promis au public de la cité de Calvin l’arrivée de mécènes si ces derniers n’avaient pas donné des preuves de leur solidité financière. A ce point, il semble fort probable que M. Viñas souhaite que les Iraniens «lâchent» Admira Wacker afin de se concentrer exclusivement sur le projet suisse. Il ne nous reste plus qu’à espérer que l’accord soit signé dans les plus brefs délais afin que l’on puisse commencer à préparer l’aspect sportif de la saison à venir.
Souhaitons encore que, toujours dans l’hypothèse d’une passation de pouvoir aux Iraniens, l’équipe se renforce et réussisse à engranger des points dès le début de l’exercice afin de ne pas être larguée après cinq journées. Dans le cas d’une rupture Viñas – Pishyar, une nouvelle saison privée d’intérêt et d’ambitions se profilerait. 

Photos Pascal Muller, copyright
www.mediasports.ch

Écrit par Grégory Soldati

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7 Commentaires

  1. Petite précision : les Pishyar ne sont plus actifs au sein dAdmira Wacker suite précisément à la faillite. Des locaux ont repris le club en main, ce qui semble satisfaire les supporters dAdmira, plutôt fâchés avec les Pishyar.

    Pour le reste, rien à ajouter, cest la triste réalité.

  2. Si il ny a effectivement pas grand chose de positif à retenir de cette saison (tout est dis ci-dessus ou presque), je rajouterais quand même au niveau des joueurs la confirmation ou lavènement de Tréand (impresionnant jusquà sa grave blessure – out pour lannée…) et Kusunga qui sest magnifiquement imposé en défense centrale ce printemps après une année 2007 très moyenne. Pour le reste, du bon et du moins bon, mais rien qui ne justifie dy rentrer en détail.

  3. cest la 1ere fois que je vois le LS si actif au niveau des transfers!!Ca fait le 4eme nouveau joueur avec larrivee de Bilibani. Par contre, je trouve dommage que Bugnard ne fasse plus partie de lequipe.
    En tout cas, je suis sur quavec notre nouvelle equipe, nous allons battre nos chers amis genevois (dans un derby lemanique non televise jespere, car cest vraiment c#n leurs nouveau systeme du lundi).

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