La mécanique des Oranje est huilée !

Quatrième équipe du fameux groupe de la mort, les Pays-Bas te sont présentés par Robin Dousse, le Grenat qui est passé à l’Oranje ! Les champions d’Europe 1988 et leurs nombreux supporters sont très attendus en Suisse, et notamment du côté de Lausanne où ils ont pris leur quartier. Chaud devant ! Prochain pays : le Portugal par Gary Romain et Psyko Franco, le duo de choc, ou le duo qui choque, c’est selon…

 
1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ?
 
Parce qu’après la Suisse et malgré certaines affinités que j’ai pour la Squadra Azzura (oui, je sais…), il s’agit clairement de l’équipe que je supporterai lors de cet Euro, tout simplement. En étant plus jeune, et comme beaucoup, Marco van Basten illuminait mes soirées de football, et plus tard, la classe d’un certain Dennis Bergkamp ont définitivement fait de moi un fan de cette équipe Oranje.
2) A quoi sert ce pays ?
Si on ne parle pas de football, on peut citer Amsterdam, ville européenne de la débauche, célèbre pour son quartier rouge et ses coffee shops à tous les coins de rues. Mais Amsterdam est également une très belle ville, très intéressante grâce à ses nombreux musées et son architecture toute… néerlandaise.

L’architecture néerlandaise

Mais vu qu’on est quand même là pour parler de foot, les Pays-Bas ont toujours produit des joueurs de grande classe, notamment des attaquants : Rep, Cruyff, Van Basten, Bergkamp et actuellement Van Nistelrooy et Huntelaar (liste évidemment non exhaustive). C’est aussi dans ce pays, grâce à l’immense Rinus Michels, qu’est né le fameux «football total», qui nous change quand même de façon agréable du catenaccio italien ou du kick & rush anglais. Si celui-ci est de nos jours moins évident, les Pays-Bas restent une équipe produisant du jeu, chose de plus en plus rare à l’heure actuelle.

3) Comment se sont-ils qualifiés et surtout pourquoi ?
Le groupe G des qualifications, qui comprenait notamment la Bulgarie et la Roumanie, n’avait rien d’une promenade de santé pour les Oranje. Et cela s’est confirmé sur le terrain, puisqu’ils n’ont finalement devancé les Bulgares que d’un point et fini derrière la surprenante Roumanie (d’ailleurs, tout comme Italiens et Français, Néerlandais et Roumains se retrouveront face à face après avoir déjà disputé les qualifications dans le même groupe). Les hommes de Van Basten ont d’ailleurs éprouvé quelques difficultés face à ces Roumains, en ne leur prenant qu’un point sur 6. Même le Luxembourg a posé des problèmes aux Bataves, ne s’inclinant que deux fois par le plus petit des scores. Néanmoins, Sneijder et ses coéquipiers ont réalisé un parcours que l’on qualifiera de solide et ses individualités ont finalement fait la différence pour passer l’épaule.

4) Pourquoi vont-ils gagner l’Euro ?
Parce que cette équipe possède l’un des secteurs offensifs les plus fournis, au niveau qualitatif, de cet Euro. Jugez plutôt : dans cette même formation, on peut retrouver Van Nistelrooy, Huntelaar, Vennegoor, Kuyt, Sneijder, Robben, Van Persie et Van der Vaart notamment, sans compter l’absence de dernière minute de Ryan Babel. Qui dit mieux ? S’ils ne pourront évidemment pas être tous alignés en même temps, nul doute que ceux qui évolueront sauront faire parler la poudre, même si ça n’a pas toujours été ça ces derniers temps. Mais ne dit-on pas que les grands joueurs savent se réveiller au bon moment ?

Sneijder est en pleine confiance

Il faut aussi se rappeler qu’il y a 20 ans, c’est sous l’impulsion du magique Marco Van Basten que les Oranje ont remporté leur unique compétition majeure jusqu’à aujourd’hui. Nul doute que celui-ci, pour son denier grand événement à la tête de sa sélection avant de rejoindre les nettoies-tout d’Amsterdam, saura trouver les mots pour motiver ses joueurs, si besoin il y a. 

5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?
Parce que les Pays-Bas ont eu le malheur de tomber dans ce fameux groupe C, dit groupe de la mort, et qu’ils vont retrouver face à eux deux équipes bénéficiant généralement d’une bonne dose de réussite lors des grandes compétitions. Les joueurs de Van Basten ont quant à eux la fâcheuse tendance à produire du jeu, mais sans réussir à aller au bout. Deux fois finaliste d’une Coupe du Monde (74 & 78), demi-finaliste lors des deux derniers Euros, il a, à chaque fois, manqué un tout petit rien aux Oranje. L’honneur est néanmoins sauf avec une victoire continentale en 1988, mais cette incapacité chronique à faire la différence lors des moments cruciaux risque bien de ressurgir cette année, malheureusement.
De plus, la défense néerlandaise ne semble pas donner autant de gages de sécurité que son attaque, et quand on connaît la force de frappe de l’Italie et de la France, on est en droit de se demander si cette arrière-garde tiendra le coup. En encaissant que 5 buts lors des éliminatoires, on pourrait penser avoir un premier élément de réponse, mais les attaquants adverses n’étaient pas tout à fait du même calibre que ceux des deux favoris du groupe.

6) Qui sont les joueurs à surveiller ?
Bien qu’aurait pu figurer dans cette réponse la moitié de l’effectif batave, j’ai choisi de citer Wesley Sneijder et Klaas Jan Huntelaar. Le premier nommé, arrivé l’été passé au Real Madrid, a réalisé une remarquable première saison sous la tunique Merengue en marquant notamment 9 buts et réalisant bon nombre de passes décisives. Sa qualité de frappe lors des coups de pieds arrêtés et son excellente vision de jeu feront certainement de lui un grand joueur de cet Euro, surtout quand on connaît la valeur des attaquants qu’il sera chargé d’approvisionner en bons ballons.

Huntelaar, un pur joyau

Et parmi ces attaquants, on retrouvera celui qui vient de marquer 34 buts en autant de journées durant le championnat batave. Courtisé par toutes les plus grandes écuries européennes, Huntelaar, surnommé le «nouveau Van Basten» sera certainement le grand attaquant de demain, digne successeur de son coach actuel. Mais il faudra également garder un œil sur Rafael Van der Vaart, auteur d’un grosse saison du côté du HSV, tout comme sur la totalité de la défense Oranje qui, comme dit précédemment, risque d’éprouver bien des difficultés lors de ce tournoi, malgré la présence de Van der Sar dans les buts.

7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
Dans la plus belle lignée des Gullit, Riijkaard, Seedorf et autres Davids, Mario Melchiot a décidé de continuer la tradition qui veut qu’au moins un joueur de cette équipe exhibe une coupe de cheveux que l’on qualifiera de non-traditionnelle. Grands dreadlocks attachés derrière sa tête, le joueur de Wigan se doit d’être un digne successeur de ces grands joueurs. Et la tradition n’est d’ailleurs pas prête de s’achever, puisque Royston Drenthe, joueur du Real Madrid, s’est déjà mis à la page à ce niveau là.
Si on excepte les critères «physiques», j’ai quand même envie de citer le sélectionné de dernière minute en remplacement de Babel, Khalid Bouhlarouz. Très limité techniquement, il est plutôt connu pour ses tacles à la hauteur de la jugulaire que pour son bon placement, demandez à Cristiano Ronaldo ce qu’il en pense. Véritable flop lors de son transfert à Chelsea, on ne peut pas dire que son prêt à Séville se soit révélé beaucoup plus fructueux. Son temps de jeu risque de ne pas être très conséquent durant la compétition, et personne dans le pays ne va s’en plaindre.

8) Une bonne raison de les supporter ?
Si l’on répond à cette question sur le plan footballistique, je me sens obligé de revenir à la qualité du jeu présenté par les hommes de Van Basten. Si, par contre, on sort du terrain, on peut notamment relever que certaines supportrices néerlandaises ont aussi quelques atouts à faire valoir (c’est pas la Russie ou la Suède, mais quand même) et que l’impressionnante marée orange présente lors de chaque match des Pays-Bas est toujours si belle qu’on ne se lassera pas de la voir jusqu’en finale.

C’est pas une bonne raison ?

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?
Si vous êtes supporter de la Mannschaft, vous avez certainement encore en mémoire cette demi-finale de l’Euro 1988 que les Allemands avaient perdu face à Van Basten, Gullit et consorts. Et si vous êtes supporters neutres, je vois quand même une bonne raison : cette espèce d’abominable langue pratiquée aux pays des tulipes. Vous prenez une partie de suisse-allemand pratiqué par la dernière génération vivante dans le canton d’Appenzell, un petit bout d’anglais du Nord profond de l’Angleterre et vous y rajoutez un zeste de fran-ch’ti et vous voilà face à l’une des plus horribles langues qu’il vous ait été donné d’entendre. Et si on pouvait éviter de l’entendre jusqu’au 29 juin dans nos contrées, ce ne serait pas un mal.

10) Bon d’accord, mais sinon ?
En tant que Genevois et supporter du SFC (ndlr. : désolé), je ne pouvais décemment pas m’empêcher de rappeler à tout le monde qu’il y a 9 ans presque jour pour jour, c’est un Néerlandais, certes pas le plus connu de tous, qui a presque à lui seul offert le dernier titre grenat lors d’un match mémorable à la Pontaise. Auteur notamment d’un but fantastique que le pauvre Martin Brunner doit encore voir dans ses cauchemars, il s’agit bien sûr du grand Edwin Vurens !

---

BONUS : interview de Klaas-Jan Huntelaar

Par Gary Romain

CartonRouge.ch ne recule devant rien et est allé mercredi matin du côté de la Pontaise, voir comment allait l’équipe que toute personne aimant le foot porte obligatoirement dans un coin de son cœur : celle des Pays-Bas. Après un entraînement donné sur un rythme endiablé dont le thème était : ballon, ballon et aussi un petit peu de ballon quand même, devant plus d’une centaine de journalistes, votre chroniqueur est allé à la rencontre de son petit préféré : Klaas-Jan Huntelaar.

Alors que la radio italienne Unico Grande Amore (humpf…) annonce le transfert imminent du jeune avant-centre au Real de Madrid, après avoir été envoyé à Chelsea, à Milan ou encore à Naples, le joueur de l’Ajax Amsterdam tombe des nues. «Ah, on m’annonce à Madrid ? Je ne savais pas du tout. Moi je suis sous contrat jusqu’en 2010 avec l’Ajax.»

Après ce bon moment de langue de bois, il résiste même aux questions détournées de l’envoyé spécial de CartonRouge.ch. «Allez, tu as bien un club préféré en Europe, un championnat qui te fait vibrer ?» Ce à quoi, avec toute son expérience de footballeur il affirme sans sourciller : «Quand j’étais petit je rêvais de jouer à l’Ajax»… L’arrivée de Marco Van Basten et la présence de Dennis Bergkamp comme coachs du club amstellodamois pourraient toutefois inciter le prodige à rester quelques temps au pays.

Un phénomène

Sur la compétition qui arrive, il ne se voit pas forcément jouer beaucoup. «Je suis là pour apprendre», indique le gaillard de 24 ans, auteur de 33 buts en 34 matches de championnat cette saison. On sent toutefois poindre de l’envie : «Je veux jouer un maximum», ose-t-il malgré la présence dans la sélection oranje de Ruud van Nistelrooy et de Jan Venegoor of Heselink pour lui barrer le chemin d’une éventuelle titularisation.

«Je pense que la France se qualifiera dans ce groupe, ils ont tellement de talents offensifs», pronostique-t-il. Avant le premier match de son équipe face à l’Italie, il pense que le forfait de Fabio Cannavaro «ne change pas grand chose, ils ont beaucoup d’autres bons défenseurs. Ce match sera plein d’émotions. Mais nous nous sommes bien préparés lors des deux semaines que nous avons passé ensemble», termine-t-il.

Après cette sympathique rencontre, force est de constater que ça sent bon l’Euro. Même à Lausanne ! Quelle surprise de voir la Pontaise ainsi sur son 31. Qu’elle semble loin la défaite du FC LS contre Gossau en Coupe de Suisse devant à peu près 400 couillons, lorsqu’on voit le vieux stade des Plaines-du-Loup paré de ses plus beaux atouts pour recevoir les Néerlandais…

---

Groupe B

Autriche : une préparation commando La Croatie, Zagreb l’écran ! Germains vincibles ? La Polska dansera-t-elle à Vienne ?

Groupe C

La France, juste pour faire chier les Romands Carpates-Show à la Roumaine Cassano(va) et les plongeurs des surfaces à la conquête des jungfrau

Groupe D

De la «pro-Grèce-ion» dans l’air ?

ABBA la Suède ! Raul, la Guti qui fait déborder le vase Sbornaja to Wi(e)n !

<//strong>

Écrit par Robin Dousse