Ouf, une nuit sans klaxons !

ZzzzzzzzZzzzzzzz… zzzzZZzzzZZ… oula, pardon ! Je m’étais assoupi un bref instant. Il faut dire qu’après trois premiers matchs indigestes, il était légitime de s’attendre à du football champagne pour sortir de cette léthargie. Or, si le résultat nous satisfait puisqu’il nous a évité un sursaut brutal avec des coups de klaxon frénétiques, le duel entre les grilleurs de bacalao et les bouffeurs de bratwurst n’aura pas tenu ses promesses.

Le résuméConnus et vantés pour leur football pétillant, Portugais et Allemands se sont affrontés de façon trop timorée. Ainsi, cela a débouché sur un match des tranchées, avec très peu de choses à se mettre sous la dent. Hormis la barre transversale heurtée par la frappe de Pepe (d’ailleurs comment les Lusitaniens pouvaient-ils oser croire que c’était but ?), les deux équipes avaient la même expression et étaient tout aussi muettes que les merlans frits dans l’assiette de José.
22 peureux Bugs Bunnies qui tentent d’échapper au fantôme du vaillant Elmer Fudd, ça donne du rêve ! Ajoutons à cela les commentaires palpitants de l’expert en nutrition Bixente Lizarazu («Mario Gomez est très fort, mais il faut l’alimenter») et l’avis du fin tacticien navigateur sur la TSR, et vous obtenez-là tous les ingrédients pour une soirée aussi indigeste que léthargique. Ah, j’oubliais les considérations d’un autre intellectuel du ballon rond, qui trouvait opportun de rappeler qu’un but est valable seulement si l’objet sphérique franchit totalement la ligne du but. Bref, le festival des lapalissades…
L’homme du match
Mario Gomez, pardi ! Quand un joueur non seulement donne la victoire aux siens, mais offre un samedi soir paisible aux habitants de l’arc du Lac de Genève, il ne peut qu’être nommé MVP !
La buse du match
Sans l’ombre d’un doute, Varela (non, pas Carlos). Il a pêché par nonchalance face au grand Manuel Neuer et a ainsi manqué un but facile qui aurait permis à ses coéquipiers de revenir au score.
Le geste technique du match
Une fois n’est pas coutume, c’est Mario Gomez qui en est l’auteur. Il a magnifiquement exécuté son geste sur la tête qui a offert la victoire aux siens.

Le geste pourri du match
La tentative de reprise de volée de Lukas Podolski : impossible de faire pire. La nouvelle recrue d’Arsène Wenger a expédié le ballon tout droit sur le toit du stade Lemberg de Lviv.
Les anecdotes
Fabio Coentrão a essayé pendant toute la rencontre, en vain, de corrompre le juge de touche. Accolades, sourires, gestes explicites… il nous aura bien fait rire.
Sinon, n’en déplaise à ceux qui disent que les Latins sont les plus grands simulateurs, les Allemands ne sont pas en reste. En effet, Manuel Neuer s’est tordu au sol comme un ver de terre, enjolivant tout cela avec de somptueuses grimaces, alors qu’il n’avait même pas été effleuré. Chapeau et comme on dirait en italien, tutto il mondo è paese.
Le match vu par le Portugais
«Eh bourdelch, arbitro, il y avait boutte là ! Pourquoi tou n’a pas sifflé, eeeeh bourdelch ?!? On nous vole comme d’habitoude, caralho ils ont l’argent les Allemands et ils achètent l’arbitré caralho de bourdelch. Lé footbalch maintenant c’est coumme l’Ounion Euroupéenne ! Tou a l’argent, tou gagne, tout n’a pas l’argent, tou perds. Voilà, c’est tudo, il n’y a plous aucoune éthique. Eh pouis après c’est vrai là, bourdelch, Varela, il fout quoi, hein ?? Maintenant on va essayer contre le Dinamark y Holanda. On va vouar l’arbitraché, là !»
Le match vu par les Allemands
«Aaaach, nous zavons bien joué lors de ze premier match et nous zommes satisfaits. Zi les Portugais parlent de l’arbitrach, on aimerait sig/naler que l’homme en noir n’a pas donné le Vorteil et qu’on avait marqué zur zette akzion ! Et buis, vous zavez vu Coentrao ? Aaaach, nein, ze n’est pas possible ! Il discutait tout le temps avec le juge de touche. Alors avant de parler de la corrupzion des zautres, il faut faire le ménage zé zoi avec zé probres dettes ! L’Europe est dézormais zous le joug de l’Allemagne et natürlich zela va se traduire en une victoire à l’Euro ! Nous zommes plus forts, z’est tout !»
Le match vu par la Police de Genève et Lausanne
Cool, pas besoin de déployer nos hommes pour gérer cette bande de klaxonneurs fous. On va pouvoir se concentrer sur les bastons à la sortie des boîtes… 

Écrit par Grégory Soldati

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3 Commentaires

  1. « Sinon, n’en déplaise à ceux qui disent que les Latins sont les plus grands simulateurs, les Allemands ne sont pas en reste. »

    Merci de le remarquer! Cela dit j’ai eu l’impression que ce match-là battait des records dans ce domaine… Ca en devient vraiment ridicule

  2. Il ne faut pas oublier la subtile analyse d’Yves Debonnaire en fin de rencontre: « Je suis portugais ce soir, je suis triste et décu. Je suis allemand ce soir, je suis content. » Quelle perspicacité de la part de ce fabuleux consultant. Il fait honneur à la RTS

  3. Maxence, s’il-te-plaît, ne sois pas aussi mauvais que les journalistes de la RTS. Yves Débonnaire a dit « Si je suis allemand ce soir, je suis content mais pas rassuré! ». C’est un peu moins débile que ce que tu as écrit, même si bien sûr cela ne vole toujours pas très haut.

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