Cancellara, puissance or !

Étiqueté grandissime favori de l’épreuve du contre-la-montre et ayant clairement affiché son objectif de figurer sur la plus haute marche du podium, Spartacus a tenu parole en se parant d’or sur le circuit de la Grande Muraille. Auteur d’une course tactiquement remarquable, le Suisse y a ajouté la manière lors d’un final impressionnant.

Les conditions atmosphériques étaient encore relativement clémentes en ce mercredi 13 août. Malgré un taux d’humidité de 70%, le thermomètre n’affichait «que» 27 degrés. Ce parcours accidenté et exigeant n’était pas spécialement idéal pour le cycliste bernois (2 tours comportant chacun une longue ascension, suivie d’une descente, les 400 derniers mètres étant en montée), mais Fabian Cancellara a su tirer profit au maximum de sa puissance et de ses qualités de finisseur. Paradoxalement, ce n’est pas dans les portions les plus pentues que la course s’est jouée, mais bien dans les deux longues descentes ou «Cance» a outrageusement dominé ses principaux adversaires.

Contador, pied au plancher

En début de course, la présence aux avant-postes de l’Espagnol Alberto Contador fut plutôt inattendue. Privé de compétition cet été suite à la logique exclusion de son équipe Astana sur le Tour de France, Contador démarra en trombe ce parcours olympique puisqu’il avait 17" d’avance sur Cancellara après 10 kilomètres de course. Cependant, Spartacus reprit 32" sur l’Espagnol dans la descente pour obtenir le premier rang intermédiaire à la mi-course (23 kilomètres). Figurant également parmi les favoris, l’Australien Cadel Evans accusa déjà une minute de retard sur le Suisse. L’autre principal contradicteur de Cancellara était Stefan Schumacher, qui l’avait battu deux fois sur le récent Tour de France. Parti 1’30" avant Spartacus, il n’a pas fallu attendre longtemps avant de constater que l’Allemand ne serait jamais dans le coup, rattrapé puis dépassé par le Suisse peu avant la fin du premier tour.


Yeeeeeeeeeeaaaaaaaaah !!!

Puis, vint Larsson…

Dès le début du deuxième tour, Contador déclina lentement, mais inexorablement. N’ayant d’autre choix que de donner le maximum dans les portions ascendantes, le grimpeur espagnol se mit définitivement dans le rouge. À partir de ce moment, il a fallu compter avec un outsider embarrassant en la personne de Gustav Larsson. Auteur d’une deuxième montée supersonique, le longiligne Suédois se présenta au trois quarts de la course avec une avance de 6" sur Cancellara. Moment de stupeur donc, mais sachant que le Suisse avait déjà repris beaucoup de temps sur Larsson lors de la première descente, il y avait bon espoir que «Cance» refasse son retard en fin de course.

En roue libre pour l’or !

Phénoménal de puissance, traçant des trajectoires millimétrées, Fabian Cancellara finit à bloc cette dernière portion avant d’attaquer la dernière petite montée en direction de l’interminable arrivée. À 300 mètres de l’arrivée, la messe était dite. Spartacus reprit finalement près de 40" sur le surprenant Gustav Larsson. À l’arrivée, le Bernois termine avec un bonus de 33" sur son dauphin suédois et 1’10" sur le bronzé américain Leipheimer. Contador quant à lui échoue au pied du podium, grillé par ses efforts consentis en début de course.
Parmi les autres prétendants, Cadel Evans récolte une décevante 5ème place, à 1’23" de Cancellara. L’Australien, qui avait fixé les Jeux Olympiques parmi ses principaux objectifs, reviendra de Pékin non pas avec une médaille, mais avec une relative déconvenue. Stefan Schumacher, jamais dans le coup, finit à la 12ème position à plus de 3 minutes du vainqueur du jour.


Bravo et merci Spartacus !

En gérant sa course d’une main de maître, Fabian Cancellara obtient ici cette consécration tant attendue. Le tracé ne le favorisant pas de manière intrinsèque, le résultat du Suisse est aussi à mettre sur le compte de ses énormes progrès réalisés dans la montagne cet été. Souvenez-vous du train d’enfer qu’il a imprégné à ses congénères dans ces terribles cols hors catégories, lorsqu’il était envoyé au casse-pipe par son équipe pour donner un rythme herculéen au peloton au service des frères Schleck et de Sastre. Anoxiques et syncopés, les Schumacher, Kirchen, Cunego et dans une moindre mesure Valverde, y avaient vomi leurs tripes ainsi que leurs derniers espoirs de figurer parmi cette caste de coureurs jouant les premiers rôles. Certes, ces étapes montagneuses se terminaient toujours au sein d’un grupetto de circonstance, mais le coup de force du Bernois força néanmoins le respect. Impressionnante et fulgurante pour certains, douteuse pour d’autres, cette métamorphose permit à «Cance» de parfaitement gérer les ascensions avant de porter les estocades, fatales, dans les descentes. Les impressionnants écarts enregistrés en fin de course témoignent également de la grande forme du Suisse, visiblement pas éprouvé par son labeur effectué lors du Tour de France.

Écrit par Mathieu Nicolet

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5 Commentaires

  1. Jaimerais bien menthousiasmer pour cette médaille dor…mais je ny arrive pas…jai un problème avec le cyclisme pro…je crois que ce sport est encore et toujours gangréné par le dopage…alors jaimerais bien croire que Cancellara est propre…mais je ny arrive pas…je crois bien que je ne suis pas le seul quand je vois le peu de réactions de joies suscitées par cet article…seulement deux commentaires avant le mien…je sais vous aller me dire que dautres sports ont aussi leur lot de dopés…bien sûr… mais le cyclisme et les sports individuels dendurance sont à mon avis aux premières loges question dopage…dailleurs jai aussi beaucoup de peine à menthousiasmer pour le nageur américain, Phelps je crois, qui collectionne les médailles dor et les records du monde comme dautres les petites voitures…est-il propre ? jai beaucoup de mal à y croire…désolé…

    Bon jarrête jai un peu le spleen…ça doit être la défaite de Rodger…

  2. Et moi je vois pas Cancellara se piquer le tube. Si jétait physionomiste, je te dirais quil a lair dun honnête homme.
    Je pense quactuellement, 80% des coureurs sont propres. Eradiquer les 20%, et leur entourage sera le plus dur.

  3. A peu près daccord avec toi « avertissement » sur le pourcentage de coureurs propres dans le cyclisme, mais il faut remarquer que cest dans ce sport que les contrôles sont les plus poussés, particulièrement de la part des français, on doit leur laisser ça.( Sekant je jai critiqué une fois la France ? )

    Mais je comprends le spleen de Christophe Logoz, car moi je pense quil y a la moitié des sportifs qui ne sont pas clairs, tous sports confondus. Mais alors on ne sait plus à quoi saccrocher encore, afin de vibrer à des exploits sportifs, tant que la médecine des tricheurs aura un coup davance sur les contrôles anti-dopage.

    Cest qui « Peps », à non Phelps ??? et vive Jean-Marie Grezet !!!

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