Genève, tranquillement

Bienne, mardi soir, 19h41. Tout comme ses coéquipiers, Sean Hill entame son tour d’échauffement.

Il y a des soirs où l’on est bien content d’être à sa propre place bien plus qu’à celle des coaches. Surtout à celle d’Heinz Ehlers depuis quelques semaines. Non parce que franchement, il est pléthore de moyens de passer une soirée agréable plutôt que de s’en aller le cœur vaillant se prendre raclée sur raclée à travers tout ce que le hockey du pays compte de patinoires. Il est des problèmes plus aisés et plus agréables à résoudre que celui de devoir se livrer à une composition d’équipe au vu du cadre actuellement valide du côté de Bienne.Pour vous dire, le pauvre homme s’est même vu contraint d’associer les deux jouvenceaux de l’équipe en défense, donnant ainsi naissance à une des paires d’arrières indubitablement les plus expérimentées de la ligue, mais également la plus lente et ce sans concurrence aucune. Non je vous le livre ici en un mot comme en cent, Hill & Steinegger ensembles, ça fiche les chocottes. Le soucis c’est que c’est à leurs petits camarades de jeu que ça flanque une trouille de tous les diables. Voir même un certain Goran B. dont la rédaction tient à préserver l’anonymat les prendre de vitesse est l’ultime des signes évidents de l’échec de ce tandem.
Au fait, mais où diable était donc Serge Meyer, déclaré surnuméraire ? On se le demande ! Enfin non, tout compte fait, personne ne s’en inquiète, même si il convient de relever la belle solidarité de ses comparses qui ont visiblement mis un point d’honneur à lui rendre hommage en commettant les plus belles des âneries possibles.

Le cœur du problème

Tschantré, Truttmann, Neff et Beccarelli toujours hors d’état de nuire, le chef de bande seelandais n’est pas mieux loti dans les rangs de ceux qui sont censés marquer des buts et amener des émotions dans la zone adverse.
Bien obligé faute d’alternatives d’envoyer au feu des garçons initialement prévus pour une autre ligue, le Danois ne peut pas non plus compter sur le soutien des meneurs présumés d’un tel ensemble de bric et de broc. Alors que les McSorley Boys peuvent s’appuyer sur des joueurs de la trempe d’Aubin, Kolnik et surtout d’un Byron Ritchie positivement très surprenant, Ehlers ne dispose que d’un carré d’as frelatés. Exception faite de Rico Fata (le pauvre s’échine à tenter de mettre du rythme et de la vitesse dans le jeu de transition biennois, mais il est bien seul à oser l’effort), les autres importés sentent le renfermé. Quand ils ne sentent pas encore plus mauvais. Le David Ling Show de mardi soir aurait pu être un grand numéro burlesque si son manque criant de motivation, ses options systématiquement dénuées de la moindre envie de bien faire n’étaient une insulte à la formidable dynamique dont on sait le HC Bienne capable.
Eric Himelfarb est amputé de ses deux ailiers de prédilection ; Sean Hill se donne de la peine, en a, et en fait ; Rico Fata tournicote tant et plus qu’il pourrait bien coller un rhume à quelqu’un un de ces soirs. On ne peut reprocher à ces trois là que leurs limites personnelles, mais en aucun cas de tricher.
David Ling, lui, oui. A en souhaiter le retour de Marko Tuomainen. (Vous voyez un peu, ami lecteur, le degré de désespoir que cet individu provoque ?)
Une réaction venue d’en haut dans l’organigramme est impérative, des interventions doivent survenir dans l’effectif pour que le coach Ehlers puisse à nouveau faire son travail d’une manière un tant soit peu acceptable. Les sifflets entendus mardi soir, les premiers de la saison, appellent une réponse.

Et Genève dans tout ça ?

Oui je sais ami lecteur, il y a une certaine probabilité statistique pour vous soyez vous-même genevois. Soyez rassuré, vos gars vont bien, ils se sont gentiment entrainés à la passe en hyper profondeur, se sont certainement bien marrés des tentatives d’Himelfarb de passer en force entre Gobbi et Bezina, et Mona a plus risqué une thrombose à force de ne pas bouger que de se froisser un muscle. Même le super-très-méchant McSorley a terminé la rencontre bien sagement à la bande, alors que le head du soir n’était autre que son Némésis, j’ai bien sûr nommé Dany Kurmann (une nouvelle fois excellent). Au final, aucun genevois ne s’est blessé, ce qui aurait quand même été un comble vu comme les biennois ne se sont pas foulés non plus.
Ici c’est Bienne. La tête basse, les biennois rentrent au vestiaire privés, et c’est une triste nouveauté, du moindre but.
21h52. Sean Hill achève enfin son tour d’échauffement…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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7 Commentaires

  1. « Sean Hill se donne de la peine, en a, et en fait  »

    -> Magnifique!

    Bon article qui met en évidence l’absence de leadership et aussi la fatigue qui s’empare du néo-promu. Vivement Noël….

  2. Le soufflé est déjà retombé…

    Normalement, l’euphorie de l’ascension tend à durer sur la saison entière, mais, là…

    Et si Bienne ne retrouvait pas petit à petit sa juste place?

    Je vois une fin de saison très difficile pour votre club et ses supporters.

  3. sympa comme article.

    Il me semblait bien avoir entendu dire que les biennois sifflaient leurs joueurs…. ca montre que le spectacle devait être sublime !

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