Le HCC proche de la demi-finale

En s’imposant pour la troisième fois consécutive face à une équipe bernoise dont l’agressivité était quelque peu émoussée, les Chaux-de-Fonniers s’approchent de la demi-finale. Mais il faudra encore aller chercher une quatrième et dernière victoire. Avec un but et un assist pour son 1001ème match (!) en ligue nationale, Régis Fuchs était en mode binaire hier soir.

Le changement d’arbitre a-t-il eu un effet dissuasif ? Ou la mise au point de M. Schmutz avec les deux entraîneurs durant le 1er tiers a-t-elle calmé les esprits ? Toujours est-il que les Bernois se sont montrés moins belliqueux hier soir, même si le naturel est revenu au galop à quelques reprises durant cette partie. Mais demander à la bande à Ryan de jouer au hockey, c’est comme demander aux hippopotames de Fantasia de faire preuve de grâce et d’élégance… Langenthal présente un fond de jeu et des schémas proches du néant, mais on sait que le colonel Von Ryan ne s’est jamais embarrassé de ce genre de préjugés au cours de sa carrière d’entraîneur. A défaut d’or, il réussit à transformer des joueurs de valeur en bourrins. Quel gâchis. Même le renfort champion d’Europe Blaine Down s’est mis à la mode du moment. Et que dire de Mike Maneluk, brillant sous les couleurs luganaises, qui s’est chargé de venger le vaincu du fight de vendredi en chargeant à la bande Johann Morant, dont le genou n’a pas tenu le choc et qui risque d’être indisponible jusqu’à la fin de ces quarts de finale.
Mais le HCC ne s’est une nouvelle fois pas démonté et a aussi montré les crocs à l’image du crochet de Fuchs sur Gruber. C’était beaucoup moins «fin» que l’action décrite précédemment puisque le joueur chauxois fut envoyé sur le banc.
Le troisième match d’une série est souvent décisif, le 1er tiers allait connaître une entame plutôt prudente de la part des deux équipes qui ne se ruaient pas à l’assaut des buts adverses. Il fallut attendre le quart d’heure pour voir Michel Fäh balancer un puck en direction de Benjamin Hohlbaum pour que celui-ci rebondisse sur la jambière du malheureux goalie et termine au fond des filets. Le tapis rouge commençait à se dérouler pour les hommes à Gary Sheehan qui allaient remettre la compresse en fin de tiers. Régis Fuchs, le lutin des Mélèzes, marquait enfin après une (trop) longue attente sur une passe de Doum Forget. Randegger (tiens donc ?) venait à peine de rentrer de punition.
Il ne faut pas croire que les Bernois ne se créaient pas d’occasions, mais celles-ci étaient toutes annihilées par Antoine Todeschini ou par une défense meuqueuse encore très à son affaire et très prompte à dégager les rebonds accordés par le dernier rempart chaux-de-fonnier. A noter que Todeschini sera désigné meilleur joueur du HCC et que son prix lui sera remis par sa maman, représentant l’entreprise qui offre les récompenses.
A 2-0, la partie était bien emmanchée. Mais il fallait tenir encore 40 minutes. Mais force est de constater qu’une équipe qui ne marque qu’un but en 120 minutes de jeu ne peut pas espérer grand-chose. Pour régler la hausse et la dérive, il aurait fallu travailler avant et pas se mettre en grève.
C’est au contraire les Abeilles qui allaient enfoncer le clou juste en fin de deuxième tiers sur une passe lumineuse de Michael Neininger (derrière lui et entre les jambes) que Roman Schild pouvait lui aussi participer à la fête en décrochant la toile d’araignée des buts de grand Hohlbaum (par la taille, pas encore par le talent). Blaine Down chauffait le banc des pénalités depuis 18 petites secondes.
Le dernier tiers allait surtout voir des Bernois essayer de mettre la pression sur une équipe locale qui veillait au grain et alignait sa quatrième triplette à de nombreuses reprises pour laisser les ténors se reposer. Mais la messe était dite et le HCC aggravait encore la marque par l’intermédiaire de Pascal Krebs, renfort en provenance de l’équipe du Bas, sur une passe de Régis Fuchs qui avait à cœur de faire bonne figure sous les yeux de son entraîneur de jeunesse, Stewart «Stu» Cruishank.
La fin du match voyait des visiteurs essayer, essayer et essayer encore de sauver l’honneur pour leur public, tout de casque à corne vêtu. Ajoutez à cela les cloches entendues dans les gradins des Mélèzes, on avait l’impression de vivre la désalpe. Pour les citadins qui lisent cet article, il s’agit de la fête qui a lieu lorsque les vaches redescendent de l’alpage à la fin de l’été. C’était la minute culturelle.
Il est grand temps que ce quart se termine pour les hommes de Gary Sheehan, le stock de sparadrap commençant à se réduire comme une peau de chagrin. Roy, Schild et Forget ont terminé la rencontre avec quelques points de sutures. (Ce n’est pas le rasoir qui doit être mis en cause, les joueurs commencent à arborer le look play-off)
Comme on dit, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Pour le moment, la troupe de Keviiin Ryan n’est encore que blessée (au figuré dans le texte, les abeilles ne sont pas tueuses). Avec un tout petit but en trois rencontres, les artificiers désignés de cette équipe font preuve d’un taux de réussite affligeant. Le scénario de la saison passée se répétera-t-il ? Le HCC avait alors gagné la série 4-0 avec un but en prolongation lors du 4ème match. Si le temps qui sépare l’équipe du début des demi-finales est prolongé, cela ne sera pas de trop pour soigner les bobos accumulés au cours de ce quart de finale.
En tous les cas, le HCC reste la seule équipe à pouvoir se reposer dès demain soir, et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas le caissier des Mélèzes qui fera la gueule. Mais attention au grain de sable qui pourrait gripper les rouages d’une machine bien huilée pour franchir les paliers un à un jusqu’au sommet.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

La Chaux-de-Fonds – Langenthal 4-0  (2-0, 1-0, 1-0)

Patinoire des Mélèzes, 3421 spectateurs.
Arbitres : M. Schmutz, assisté de MM. Huggenberger et Jetzer.
Buts : 16ème Fäh (Roy) 1-0 ; 19ème Fuchs (Forget, Vacheron) 2-0 ; 40ème Schild (Neninger, Roy, à 5c4) 3-0 ; 58ème Krebs (Fuchs) 4-0.
HCC : Todeschini; Fäh, Wütrich ; Vacheron, Membrez ; Daucourt, Dubois ; Emery, Morant ; Lussier, Forget, Türler ; Schild, Neininger, Roy ; Pasqualino, Krebs, Fuchs ; Pochon, Bochatay, Chiraiev.
Langenthal : Hohlbaum ; Haldimann, Randegger; Schäublin, Gurtner; Wellinger; Stalder, Bochatay; Falett; Ulmann, Rezek; F. Randegger, Down, Maneluk; Gruber, Bodemann, Moser; R. Gerber, Baumgartner, A. Gerber.
Pénalités : 7 x 2 contre chaque équipe.

Écrit par Jean Dreier