C’est conz ça !

Pour le premier match de play-off en LNA de son histoire en Malley, les hommes d’Ehlers ont brillé, presque remporté l’enjeu, puis commis une erreur lourde de conséquence pour finalement s’incliner aux tirs au but. Rageant !

Ze place to bi

Le vénérable CIGM avait tout d’un grand hier. Play-off oblige, «toutes les places étaient vendues», mais pas occupées. Comment souvent. Pour peu on se serait cru à la sortie du train à la gare de l’Asse par un chaud après-midi de juillet. Pour arriver à entrer c’était comme tenter d’atteindre l’entrée de la foire à la saucisse nyonnaise. Il fallait slalomer entre les vendeurs de tickets à la sauvette, les étals avec le dernier merchandising récemment commandé et reçu de Chine et les stands de bouffe. Ne manquait plus qu’une table de vieux babas avec une improbable initiative à signer. Tout comme il est très rare de trouver quelqu’un qui vienne à Paléo pour écouter de la musique, peu viennent en Malley pour voir du hockey. Le but premier c’est d’y être vu. Ze place to bi.

Alors quand je me suis retrouvé à boire une bière avec un vieux pote supporter – vous savez, le genre de type que vous avez croisé dans un train au retour de Lucerne, dans un car Rémy pourri au milieu de l’Ajoie ou sur les marches collantes du Hallenstadion (le vrai, celui de Coire) – et qu’on a admiré ce qu’était devenu Malley on a du se rendre à l’évidence : «mec, on est juste devenus des vieux cons». Ben ouais, et on l’assume plutôt bien. Des vieux cons heureux. Ok, ce que Sacha Rosselat a réussi à faire du public lausannois c’est à gerber, personne ne le contredira. Tout a été dit, pété et répété. Par contre, ce qu’il a réussi à faire sur la glace, ça force le respect (non, pas en tant que joueur). Putain ce qu’elle est belle à voir cette équipe.

«Hé Vince, c’est le Grand Z, mais on dirait GC…»

Dommage pour ceux qui ont préféré les commentaires avisés de la RTS au match en live dans les gradins de Malley. Comme me le faisait justement remarquer un ancien rédacteur de ce site à quelques minutes du coup d’envoi, Lausanne est la seule équipe invaincue en play-off. Et elle a commencé le match comme elle avait terminé le précédant. Sur les chapeaux de roue. A tel point que mon voisin s’est cru retourné au temps de la Ligue B et des matchs contre GC du mardi soir. Pourtant ces mecs-là font simplement partie de la meilleure équipe du pays. Le grand ZSC.
Il avait fallu 18 secondes à Antonietti pour ouvrir la marque mardi, il en aura fallu 43 à Hytönen pour en faire de même jeudi. S’en est suivi un long monologue lausannois jusqu’au début du deuxième tiers. Les Zurichois reprenant le contrôle de la zone médiane laissé jusque-là aux Lausannois, les tirs en direction de Huet se firent soudain plus fréquents, et plus cadrés que les rares incursions des locaux dans la zone de défense des ZSC. 25 minutes de jeu et quelques secondes, une splendide triangulation Seger – Bastl – Senteler permet au premier nommé d’égaliser. Parfaitement mérité. Il faudra attendre 30 minutes de jeu pour voir Lausanne reprendre l’avantage par Bang à quatre minutes de la fin du troisième tiers. 2-1, on se dit alors que le petit poucet tient son os et ne le lâchera point.

 

Et GC est redevenu le Grand Z

Erreur. Non seulement Lausanne n’aura pas su garder son avantage, mais en plus il aura réussi l’exploit de perdre l’entier de l’enjeu tout seul. Suite à un changement de ligne hasardeux – il m’a semblé voir Conz « en trop » – l’arbitre a jugé que le surnombre était volontaire. Il a placé le puck sur le rond central et a prié les joueurs de regagner leur banc en ne laissant sur la glace que Huet et Robert Nilsson. Application froide et implacable d’une règle que tout le monde avait oublié. Ou jamais su. Un penalty parfaitement tiré a offert aux Zurichois une prolongation qui ne donnera rien. C’est donc des joueurs carbonisés par les 4 fois 20 minutes de jeu qui se sont départagés aux tirs au but. Setzinger rate, Nilsson réussi. 1-1 dans une série où LHC a clairement les moyens de passer l’épaule.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne – ZSC Lions 2-3 tab (1-0 0-1 1-1)

Malley, 8’000 billets vendus (guichets fermés).
Arbitres : Eichmann/Koch, Abegglen/Rohrer.
Buts : 1re (0’44 ») Hytönen (Antonietti) 1-0. 26e Seger (Bastl, Fritsche) 1-1. 56e Bang (Leeger) 2-1. 59e Nilsson (penalty) 2-2.
Tirs au but : Bergeron 0-1, Genazzi -, Shannon -, Setzinger 1-1, Nilsson -, Genoway 2-1, Wick 2-2, Bang -, Bärtschi -, Hytönen -, Setzinger -, Nilsson 2-3.
Pénalités : 4 x 2′ + 1 x 10′ (Gobbi) contre Lausanne; 6 x 2′ contre Zurich.
Lausanne: Huet; Jannik Fischer, Lardi; Gobbi, Leeger; Stalder, Genazzi; Seydoux; Setzinger, Genoway, Simon Fischer; Antonietti, Hytönen, Bang; Neuenschwander, Froidevaux, Gailland; Conz, Savary, Déruns.
Zurich: Flüeler; Stoffel, Bergeron; Seger, McCarthy; Blindenbacher, Schnyder; Keller, Shannon, Schäppi; Nilsson, Cunti, Wick; Bärtschi, Trachsler, Kenins; Fritsche, Senteler, Bastl; Künzle.
Notes : Lausanne sans Augsburger, Morant, Reist (blessés) et Fleury (étranger surnuméraire), Zurich Lions sans ZSC Lions sans Geering (blessé) et Tabacek (étranger surnuméraire). 77e temps mort de Lausanne.

Écrit par Vincent Keller