Rouge et blanc

Rouge comme la zone qu’occupait le FC Sion avant ce match ainsi que le maillot qu’il portait à Lucerne mercredi. Blanc comme la couleur du maillot qu’arborait fièrement l’équipe valaisanne samedi en fin d’après midi. Le contraste entre ces deux couleurs est aussi grand que celui des prestations offertes…

Surprise !

Peut-être suis-je un vieux grincheux ou un sale défaitiste mais l’adversité argovienne n’était pas de grande facture samedi soir. Bien qu’inspirés, les Sédunois n’ont pas eu grande peine face à une équipe presque sauvée mathématiquement et qui ne peut plus rien espérer du présent championnat. Démobilisés, peu organisés et maladroits, les Argoviens faisaient aussi pâle figure que Sion mercredi. Mais n’enlevons pas tout le mérite au collectif sédunois qui a livré une bonne copie. Et comme si Didier Tholot et Stéphane Sarni lisaient mes pensées, on a enfin découvert une composition qui me plaît.
Surprise ! Sion joue à deux attaquants et Sion sait se créer des occasions, être dangereux et marquer. Surprise ! Fermino est sur le banc et ne manque pas du tout à l’équipe valaisanne qui s’en sort très bien avec un seul récupérateur. Surprise ! Blessé, Sarni ne joue pas et Sion n’encaisse pas de but. Surprise ! Brellier et Saborio sont enfin en tribune et ont laissé leur place à des joueurs qui le méritent. Surprise ! Un Valaisan du centre de formation (Berisha) est titulaire et montre des progrès significatifs par rapport à ses premières apparition. Diable, c’est comme si on m’avait demandé de faire la composition, je n’aurais pas pu mieux faire ! Etant donné le net regain de forme de Nwaneri, je suis obligé d’avouer que sa présence sur le terrain est justifiée malgré de fâcheux antécédents…
Il est quand même dingue qu’il ait fallu trois tours de championnat pour réaliser que deux attaquants permettent de se créer plus d’occasions, ou que Saborio préfère amplement le confort des sièges gradin que la fatigante promenade de 90 minutes sur le rectangle vert ! Et un tour pour réaliser que La Chaux-de-fonds n’est pas Sion… En Valais, on sait prendre son temps et travailler dans l’urgence ! C’est quand même différent quand les joueurs sont concernés ou au moins font semblant de l’être…

Entrer dans une dynamique

Le match était donc assez vite plié. Une malheureuse ouverture du score de Menezes sur un coup franc d’Obradovic obligeait Benito à s’incliner une première fois à la 12ème minute. A la 39ème, une habile déviation d’Afonso ponctuée d’une belle frappe de Monterrubio venait doubler la mise. La première et seule action dangereuse argovienne intervenait à la 85ème minute avec une tête de Page sur la transversale d’un Beney qui nous réservait une surprise pour la fin de match (voir plus bas). Le match s’achevait donc sur ce score de 2-0 flatteur pour Aarau tant les Sédunois auraient pu «saler l’addition».
Toute la difficulté réside maintenant dans le fait de confirmer cette bonne performance samedi prochain chez l’ogre bâlois. Confirmer signifie, à mon goût, ramener un petit quelque chose si possible ou, au moins, faire bonne figure et titiller le futur vice-champion de ce championnat. Si Tholot lit à nouveau dans mes pensées, alors il alignera une équipe similaire tactiquement à celle contre Aarau tout en laissant souffler l’un ou l’autre joueur (Serey Die, Monterrubio, Afonso et Paito enchaînent les matchs). Il est vraiment indispensable qu’aucun de ces joueurs ne se blesse d’ici au 20 mai.

Le retour de la momie

Un fait de match n’a pas été narré ci-dessus, il s’agit de la logique expulsion de Beney en fin de match. Le gardien valaisan n’a pas pu s’empêcher de préserver ses filets jusqu’au bout de la partie, utilisant ses mains à l’extérieur de la surface de réparation. La sanction fut immédiate et le joueur renvoyé au vestiaire. Dominguez enfila alors les gants puisque tous les changements avaient été effectués. Les Argoviens ne mettront pas à contribution ses réflexes, laissant l’épisode au statut d’anecdote.
Ce qui sera probablement moins anecdotique, c’est la présence du gardien remplaçant à Bâle. Clairement pressenti dans les goals, le bouffon égyptien fera un come-back aussi remarqué que ridicule. Lui qui n’aurait jamais dû quitter son championnat et qui prolonge ses vacances en Egypte à chaque match international devrait être reçu avec les honneurs par les Valaisans en déplacement. D’une mentalité anti-professionnelle, le meilleur gardien de tous les temps prendra la chance (ou le cadeau empoisonné) qui aurait dû être offerte au jeune Basile Couchepin de démontrer son potentiel. En Valais, ça va un petit peu mieux mais tous les maux ne sont pas guéris…

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Sion – Aarau 2-0 (2-0)

Tourbillon, 9200 spectateurs.
Arbitre : M. Grossen.
Buts : 12e Menezes (autogoal) 1-0. 40e Monterrubio 2-0.
Sion : Beney; Vanczak, Alioui, Nwaneri, Paito; Berisha (70e Reset), Obradovic, Serey Die, Monterrubio (76e Dominguez); Afonso, M’Futi (62e Fermino). Entraîneur: Tholot.
Aarau : Benito; Menezes, Aquaro, Page, Elmer; Nushi, Mutsch (68e Ianu), Bastida, Lang (46e Pejcic); Oprita (46e Sinanovic), Bengondo. Entraîneur: Komornicki.
Notes : Sion sans Adeshina (blessé), Sarni (malade), El Hadary (non convoqué). Aarau sans Burki, Tarone, Guerrero, Mall, Rogerio, Schaub, Marazzi (tous annoncés blessés).
Cartons jaunes : Paito (4e, faute sur Mutsch), Alioui (35e, faute sur Elmer), Aquaro (44e, faute sur Monterrubio), Bengondo (67e, pour avoir bousculé Beney).
Carton rouge : Beney (91e).

Écrit par Ernest Shackleton