Vienne en cage

Si la victoire américaine n’a jamais vraiment semblé en péril, l’ampleur du score ne reflète que le troisième tiers temps autrichien.

Première constatation : ces Mondiaux s’annoncent vraiment comme un succès populaire. Pour un match entre une des grandes nations du hockey garnie de joueurs NHL (certes jeunes) et un voisin, haï, mais un voisin quand même, la GéantJaune Arena affichait une affluence misérable digne de la saison régulière du LHC. La publicité pour l’événement, discrète et à base de sketches suisses allemands absolument hilarants, n’aurait donc pas eu l’effet escompté ? Étrange.Bref, le match eut tout de même lieu et les quelques présents n’eurent pas tort puisque, en bons hommes de spectacle, les Américains se chargèrent de renouveler le stock des bêtisiers de fin d’année. Ainsi, Kyle Okposo, généralement mieux inspiré (18 buts en NHL pour sa première saison complète) nous gratifia du raté du siècle devant une cage adverse désespérément béante. Si vous ne l’avez pas vu, ne vous inquiétez pas, vous allez avoir du mal à y échapper ces prochaines années. La barre étant d’emblée placée très haut, Robert Esche ne pouvait se contenter de ses traditionnels rebonds de 7 mètres plein centre, et se vit contraint de sortir de son sac à malice une magnifique relance sur la crosse de Markus Peintner. L’homme à la barbe la plus ridicule du tournoi (et haut la main) ne manqua pas l’occasion de s’illustrer de façon un peu plus intéressante. Pour la bonne bouche, Matt Niskanen, très inspiré offensivement mais beaucoup moins sur ses relances et ses dribbles, ajouta quelques jolis ratés, dont une splendide transversale qui lança parfaitement un break adverse, sans conséquence cette fois.
Grâce à tous ces cadeaux américains, les Rouges parvenaient à faire illusion et à rester dans la partie. Mais les meilleures choses ont une fin, et la rencontre reprenait son cours normal en troisième période. Il fallait vingt-cinq secondes pour que les sujets d’Obama ne creusent enfin l’écart grâce à la mansuétude de la paire Werenka-Unterluggauer qui oubliait complètement Patrick O’Sullivan devant le but. Les Américains sont des rustres. Ils profitent des cadeaux, eux.
Puis les choses allaient brutalement s’accélérer à la 47e. Le jeu de puissance étatsunien peinait jusque là. Qu’à cela ne tienne, les Aigles allaient leur donner un coup de main, se succédant à intervalle régulier pour aller se faire enfermer. Nostalgie de l’enfance, sans doute. Toujours est-il qu’à partir de ce moment, les compatriotes d’Elisabeth Fritzl allaient se retrouver au 36e dessous.
Comme cela ne suffisait pas encore, malgré deux épisodes à 5 contre 3, P. Lakos eu la bonté de dévier un centre de Dustin Brown dans sa cage. Cinq minutes plus tard, le gardien Jürgen Penker, plutôt bon jusque là, se lançait dans une démonstration de jonglage sur une reprise de Lee Stempniak alors que le capitaine Gerhard Unterluggauer, avec son nom tout droit sorti d’un jeu EA Sports, cirait le banc d’infamie. Matt Niskanen ajoutait une réussite sur une nouvelle double supériorité numérique, et tout le monde pouvait rentrer au vestiaire, le sentiment du devoir accompli.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

États-Unis – Autriche 6-1 (1-0 1-1 4-0)

Postfinance Arena, 3’779 spectateurs (!!!).
Arbitres : V. Sindler, D. Zalaski ; É. Bouguin, C. De Haan.
Buts : 15’11 D. Brown (P. O’Sullivan, M. Niskanen) 1-0, 31’04 D. Stafford (N. Foligno) 2-0, M. Peintner (sans assistance) 2-1, 40’25 P. O’Sullivan (D. Brown, J. Blake) 3-1, 47’56 J.Blake (D. Brown, J. M. Liles / 5 contre 3 / M. Trattnig, T. Koch) 4-1, 52’06 L. Stempniak (R. Hainsey, C. Wilson / 5 contre 4 / G. Unterluggauer) 5-1, 55’55 M. Niskanen (K. Ballard / 5 contre 3 / A. Lakos, D. Werenka) 6-1.
États-Unis : R. Esche ; R. Hainsey, R. Suter ; J. Johnson, J. M. Liles ; K. Ballard, M. Niskanen ; Z. Bogosian, P. Harrold ; P. O’Sullivan, D. Brown, J. Blake ; K. Okposo, D. Backes, T. J. Oshie ; N. Foligno, D. Stafford, R. Shannon ; L. Stempniak, C. Wilson, C. Stuart.
Autriche : J. Penker ; G. Unterluggauer, D. Werenka ; J. Rebek, M. Oraze ; P. Lakos, A. Lakos ; T. Koch, M. Trattnig, T. Vanek ; D. Schuller, C. Harand, O. Setzinger ; R. Kaspitz, M. Raffl, M. Peintner ; P. Schellander, A. Kristler, G. Baumgartner.
Pénalités : 4 x 2′ contre les États-Unis, 9 x 2′ contre l’Autriche.
Tirs : 38-26 (14-7 7-12 17-7)
Notes : 13′ M. Raffl sort avec sa clavicule sous le bras suite à un caramel de J. Johnson.

Écrit par Yves Grasset

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5 Commentaires

  1. Et Fasel qui se foutait de la gueule des patinoires romandes (Malley y-compris)….en insistant que Berne ferait l’affaire pour que les les Romands se déplacent…
    Meme à Verbier hors saison y’aurait eu plus de monde qu’à Berne hier….certes la raclette aurait attiré plus de monde que le schubling mais n’est pas bon marketer qui veut….

  2. Il se murmure dans les couloirs virtuels de la rédaction de CartonRouge.ch qu’il y a beaucoup plus pigeonnable que Fasel, pour l’organisation de ces Mondiaux…Affaire à suivre.

  3. Quelle nouveauté! Un Championnat du monde où les patinoires ne sont pas pleines quand l’hôte ne joue pas… Dites-moi pas que c’est pas vrai?!?

  4. A noté que la plupart des 3500 spectateurs avaient fait le déplacement d’autriche et qu’ils ont réussi à mettre autant d’ambiance qu’au vernet lorsque la patinoire est pleine

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