Quo vadis Slovaquie ?

Dans un match qui n’a pas spécialement déchaîné les passions, les hommes de Jan Filc ont livré une nouvelle partie anémique.

Mais qu’arrive-t-il à la Slovaquie ? Certes, l’effectif n’est plus celui qui lui permettait jadis de truster une des places parmi les sept grandes nations du hockey. Mais cela devrait pourtant largement suffire à disposer des adversaires qui lui ont été proposés jusque là. Or, après avoir évité de justesse la catastrophe contre la terrible Hongrie, avec une victoire obtenue dans la dernière minute, les Slovaques ont cette fois cédé face à un Bélarus limité, mais volontaire. Et ce sans qu’il y ait scandale ou hold-up.Car le plus inquiétant est bien l’impuissance de l’attaque slovaque. Le gardien adverse Andrei Mezin a bien sûr réalisé une excellente performance, mais sa tâche fut tout de même facilitée par l’incapacité pathétique de Ladislav Nagy et ses copains à mettre les Russes blancs (mais rouges hier soir) sur le reculoir. Michal Handzus, qui devrait être une des locomotives de l’équipe, ne s’illustra ainsi que par une magnifique passe aveugle en zone défensive qui lança idéalement en break Andreï Stas. Lequel manqua de peu de doubler la mise une minute après avoir profité d’une erreur technique de Rastislav Stana pour ouvrir le score.
Et en effet, on sentit les Biélorusses plus proches de s’échapper que les Slovaques de revenir. Le très remuant Mikhail Grabovsky vendangea ainsi plusieurs occasions nettes d’emporter la mise dans le temps réglementaire.
Ce fut pourtant au moment où la cause semblait entendue qu’Andrej Sekera trouva d’une très lucide transversale un Marcel Hossa oublié sur l’aile gauche. L’ex-Ranger logea sa reprise au ras du poteau, permettant à ses couleurs de sauver un point précieux, puisqu’il leur évitera au moins les avanies de l’exercice précédent lors duquel il fallut lutter pour le maintien jusqu’aux tirs au but face à leur presque homonyme, la redoutable Slovénie.
La séance de tirs au but, on y arriva justement après une prolongation dominée par les joueurs de Greg Hanlon. Elle oscilla entre gestes spectaculaires et contestations avec fastidieux recours à la vidéo. Elle combina même parfois les deux, comme sur le magnifique spin-o-rama de Mikhail Grabovsky, encore lui, qui fut pourtant justement annulé, le joueur ayant légèrement ramené le palet vers l’arrière. C’est finalement Oleg «Zappelli» Antonenko qui décida de l’issue de la rencontre en chassant impitoyablement les araignées qui squattaient les deux lucarnes sur le même tir.
La Slovaquie est donc qualifiée pour le tour intermédiaire, mais à moins d’un prompt renfort ou d’une résurrection d’ici là, ne devrait pas être candidate aux quarts. Le Bélarus semble trop limité, et on ne parle pas de la Hongrie. Tant mieux pour les équipes du groupe D.
Note à l’intention du lecteur : Oui, j’entends ta plainte et je le conçois, cet article n’est pas très drôle ni décalé. Mais le journalisme consiste à retranscrire ce que l’on a vécu, et comme je me suis bien fait chier, il n’y a pas de raison que tu y échappes.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Slovaquie – Biélorussie 1-2 (0-0, 0-1, 1-0, 0-0, 0-1)

Kolping Arena, 5’256 spectateurs.
Arbitres : V. Bulanov, R. Kadirov ; K. Gordenko, Y. Oskirko.
Buts : 33’17 A.Stas (Y. Chupris) 0-1, 57’06 Marc. Hossa (A. Sekera) 1-1
Tirs au but : O. Antonenko marque 0-1, S.Ruzicka marque 1-1, M.Grabovsky voit son spin-o-rama annulé, A. Mezin arrête l’envoi de L. Nagy, A. Kalyuzhny rate le but, L. Bartecko tire à côté, A. Mezin stoppe l’envoi de S. Ruzicka, O. Antonenko trouve la lucarne droite 1-2.
Slovaquie : R. Stana ; J. Obsut, A. Sekera ; P. Smrek, I. Baranka ; D. Granak, B. Valabik ; R. Vydareny ; L. Bartecko, M. Handzus, Marc. Hossa ; M. Bartovic, R. Pavlikovsky, L. Nagy ; S. Ruzicka, J. Minkus, B. Radivojevic ; J. Bicek, P. Olvecky, T. Surovy.
Biélorussie : A. Mezin ; A. Ryadinsky, R. Salei ; A. Makritski, A. Bashko ; I. Usenko, V. Kostyuchenok ; A. Antonov ; A. Mikhalev, K, Koltsov, Y. Chupris ; A. Ugarov, A. Kalyuzhny, M. Grabovsky ; O Antonenko, E. Kovyrshin, S. Demagin ; A. Kulakov, A. Stas.
Pénalités : 4 x 2′ contre la Slovaquie, 3 x 2′ contre la Biélorussie.
Notes : 61’38 Temps mort pour la Biélorussie. À partir du 2e tir au but biélorusse, J. Lasak garde le but slovaque.

Écrit par Yves Grasset

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