Qui pour contrer Roger ?

Soyons réalistes, depuis l’annonce du forfait de Rafael Nadal, personne ou presque ne voit comment Roger Federer pourrait passer à côté de son quinzième Grand Chelem. À titre d’indication, sur les plus de 18’000 participants au Challenge de l’ATP Tour dont je vous avais parlé en début de saison, 75% pensent que c’est le Bâlois qui domptera une nouvelle fois le gazon londonien. Malgré ça, et Roger l’a dit lui-même, il ne faut sous-estimer personne ! Voici donc un petit tour des principaux dangers.

En haut du tableau, il faut bien avouer qu’on est en manque de figure capable de gagner le tournoi ou plutôt capable d’empêcher Roger de l’emporter. Si l’ex meilleur ennemi de Federer semble capable de quelque chose cette année, il y a de fortes chances que sa route jusqu’à la finale soit barrée par l’espoir local. En effet, Roddick n’a plus battu Murray depuis 2006 et la victoire de ce dernier au Queen’s le place dans une excellente position. Le Britannique reste d’ailleurs sur une série de quatre victoires face au Suisse, l’un des rares d’ailleurs à pouvoir se targuer d’avoir un bilan positif contre le numéro 2 mondial.

Une statistique n’est par contre pas en faveur de Murray. Depuis l’avènement de l’ère Federer-Nadal, les seuls nouveaux vainqueurs de Grand Chelem affrontaient en finale des joueurs n’ayant jamais remporté non plus de tournois majeurs : Gaudio à Roland Garros face à Coria et Djokovic contre Tsonga en Australie, l’exception étant Roddick en 2003 à l’US Open lorsqu’il avait battu Ferrero alors récent vainqueur du tournoi parisien. Même si rien n’est fait, cela montre bien que la hiérarchie du tennis est inamovible depuis quelques années.

On trouvera encore dans le haut du tableau deux possibles empêcheurs de tourner en rond avec Lleyton Hewitt et Stanislas Wawrinka. Si battre un numéro 1 mondial incapable de plier les genoux en exhibition ne relevait pas vraiment de l’exploit, sa victoire sur Del Potro a prouvé que l’excité australien avait une carte à jouer et pourrait éventuellement venir semer la zizanie dans un tournoi qu’il a remporté en 2002. Stan a quant à lui joué l’un des plus beaux matches de sa carrière face à Vassalo Arguello. Si l’adversaire n’était clairement pas capable de déranger le Vaudois, le protégé de Dimitri Zavialoff a joué très solidement en sortant des coups sensationnels. Avec un niveau de jeu pareil face à Murray, il y a fort à parier que cela ne se terminera pas en trois sets secs en faveur de l’Écossais.

Dans le bas du tableau, il y en a un qui ne fait bizarrement plus parler de lui depuis un moment, mais qui est tout de même le quatrième joueur mondial et capable de briller sur le gazon londonien. En même temps, ce qui nous fait un peu peur chez Djokovic, c’est son moral chancelant : outré de s’être fait passer devant par Murray, sorti sans gloire face à Kohlschreiber du côté de la Porte d’Auteuil, incapable de gagner un tournoi de Halle qui lui tendait les mains, le Serbe n’est pas au mieux en ce moment et personne n’est capable de dire ce qu’il se passerait s’il retrouvait son bourreau en finale du tournoi allemand en quart.

On espère au final une deuxième semaine un peu plus excitante que la première : sans surprise, sans matches extraordinaires, avec un favori que rien ne semble pouvoir arrêter (bon, ça ce n’est pas vraiment pour nous déplaire), l’édition 2009 du tournoi de Wimbledon ne tient pas la comparaison avec ce qu’il s’était passé l’année passée. L’abandon de Nadal y est pour beaucoup, mais de nombreux joueurs s’emportent contre une herbe de plus en plus lente et des balles trop molles, d’où une question bien légitime : pourquoi ne pas revenir à ce gazon si rapide qui a fait presque à lui tout seul la légende du tournoi ? Réponse (peut-être) dans les prochaines années.

Écrit par Nicolas Jayet

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6 Commentaires

  1. Djokovic-Haas: 6/3-6/3-6/1
    Djokovic-Federer:5/7-2/6…6/3-7/6-6/4
    Djokovic-Murray:6/3-6/2-6/1

    DJOKOVIC CHAMPION!!!!!!!!!!
    Tres bonne article!!!!!!!

  2. Très bonne analyse!!
    J’aurais encore rajouté Soderling, qui peut poser des problèmes au Bâlois dans sa partie de tableau. A voir dès demain. En contre Murray, je serais plus prudent, même si je pense que Federer en finale de Wimbledon sera dur à aller chercher.

  3. Effectivement, une première semaine bien fade malgré une météo favorable. Une surface battarde et pleine de faux rebonds, des oppositions sans saveur, un public amorphe… A part Murray et, je cite, l’excité Australien on a pas l’impression que les joueurs soient bien motivés. En tout cas, il est clair que nadal est vraiement l’attraction du circuit et que son absence est préjudiciable aux amateurs de tennis.

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