Tour d’Europe des clubs : premières impressions

Le mercato étant presque terminé et le championnat ayant repris dans la plupart des pays européens, voici un premier pointage permettant de juger du potentiel des différentes équipes phares sur la scène continentale. Des débuts tonitruants d’Arsenal aux déboires du Bayern, rien n’est laissé de côté chez les grands d’Europe !

Il est clair que trop peu de matches (ou pas) ont été joués pour réellement juger du potentiel de chacun. Cet article ne prétend donc pas être la prophétie de la saison à venir mais plutôt les premières tendances…

Ceux qui impressionnent !

Parmi toutes les équipes ayant débuté, il y en a une qui a tout fracassé sur son passage. A l’instar de Roger Federer à Cincinnati, Arsenal ne laisse rien à ses adversaires depuis le début de saison. Qui l’aurait pensé ? Après un mercato des plus discrets où les Gunners ont laissé échapper Adebayor et Kolo Touré (les deux à Manchester City), l’équipe a pourtant démonté Everton 6-1 sur sa pelouse puis Portsmouth 4-1 à domicile. Ajoutant à cela une qualification pour la phase de poule de la Ligue des Champions très convaincante face au Celtic, l’équipe a de quoi effrayer ! De plus, la majorité de ses joueurs est très jeune et possède une marge de progression encore très importante. Le recrutement, bien que maigre, a permis de stabiliser la défense. L’unique acquisition s’appelle Thomas Vermaelen et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait rapidement oublier les Senderos ou autre Djourou.
Chelsea a lui aussi débuté la saison de fort bonne manière. Après s’être imposé dans le Community Shield face à Manchester United, le club russo-londonien, nouvellement dirigé par Carlos Ancelotti, engrange les points en usant ses adversaires. Hull City, Sunderland puis Fulham en ont déjà fait les frais. Mené à deux reprises au score, les Blues sont à chaque fois remontés pour finalement s’imposer. Doté d’un Didier Drogba revenu au meilleur de sa forme, les Londoniens possèdent un banc particulièrement profond permettant une rotation impossible à Arsenal par exemple. Sachant que la saison est particulièrement longue, cela pourrait se révéler être un avantage. Ancelotti devra se méfier du mois de janvier avec nombre de ses joueurs qui participeront à la Coupe d’Afrique des nations (Drogba, Kalou, Essien…).
L’équipe italienne à surveiller selon moi devrait être le Milan AC. Auteurs de débuts convaincants avec une victoire à Sienne sur le score de 2-1, les Milanais restent sur plusieurs saisons en demi-teinte. Affublé du statut de nouvel entraîneur, le Brésilien Leonardo pourrait faire penser à Pep Guardiola tant leurs trajectoires sont similaires. Si l’amalgame prend aussi bien qu’en Catalogne, ça risque de faire mal. En regardant l’effectif de près, on remarque certes quelques boulets du style Oddo ou Ambrosini mais aussi des joueurs possédant d’énormes qualités comme Pirlo ou Gattuso. A cela s’ajoute un potentiel offensif important avec l’arrivée de Huntelaar et la présence de Boriello, Pato et Inzaghi (si, si toujours lui !).  Si Leonardo arrive à confisquer le Pass Milano Multidisco à Ronaldinho, alors ça va faire très mal !
Bien qu’elle n’ait pas commencé le championnat, l’équipe qui devrait tout détruire sur son passage est bien le Real Madrid. Avec un recrutement pharaonique, l’équipe madrilène s’apprête à rivaliser sérieusement avec la meilleure équipe du continent, le FC Barcelone. Kakà, Cristiano Ronaldo, Benzema et autre Xabi Alonso sont venus compléter un effectif déjà très qualitatif. Et si Madrid se fait à nouveau éliminer en 8ème de finale de la Ligue des Champions, il n’y aura que deux explications possibles : soit Alain Geiger aura remplacé Pellegrini, soit la tête de Cristiano Ronaldo aura explosé à l’entraînement blessant plusieurs de ses coéquipiers.
On pourrait ajouter à ce groupe l’équipe de Bordeaux qui enchaîne les victoires (14, série à suivre), Tottenham et Manchester City qui donnent la cadence en Premier League, Wolfsburg qui a bien repris et Barcelone qui possède un effectif capable de faire bander une championne d’athlétisme sud-africaine.

Ceux qui déçoivent ou inquiètent !

La première équipe me venant à l’esprit est naturellement le Bayern Munich. La nouvelle équipe de Louis Van Gaal peine à se mettre en route. A l’instar d’un FC Bâle où la mayonnaise ne prend pas malgré un effectif pléthorique, les Munichois ne devraient pas tarder à mettre leur entraîneur sous pression. Ayant vécu son plus mauvais départ de championnat depuis 43 ans, les Rekordmeister voient les critiques pleuvoir. De Beckenbauer à Kahn en passant par Effenberg, tous y vont de leur petite pique pour enfoncer les Bavarois. Le Kaiser a d’ailleurs déjà mis la pression sur l’Hollandais par rapport à la rencontre de ce week-end face à Wolfsburg. Le recrutement annoncé de Robben et le retour de Ribéry (dont la polémique enfle à propos de la place à laquelle il va jouer) devrait permettre un redressement de la situation. Et si d’aventure ça ne se passait pas comme ça, alors Van Gaal pourra toujours postuler, en concurrence avec Christian Gross, pour la place de Didier Tholot dans 3 semaines.
Liverpool a lui aussi bien mal débuté sa saison. Certes, ses défaites face à Tottenham et Aston Villa ne suffisent pas à enterrer l’équipe des bords de la Mersey mais sa dépendance à la paire Torres-Gerrard inquiète. Qu’adviendra-t-il si l’un d’entre eux se blesse ou pire, si les deux se retrouvent à l’infirmerie ? Ce ne sont pas Voronin ou N’Gog qui permettront de tenir la cadence anglaise ! Benitez se retrouve donc face aux exigences des richissimes propriétaires du club qui exigent un titre sans pour autant posséder, à mon sens, un effectif suffisant pour l’obtenir. La perte d’Arbeloa et Xabi Alonso pourrait-elle aussi porter un énorme préjudice aux Reds ? Reste le merveilleux public d’Anfield pour porter son équipe vers les sommets…
L’AS Rome ne semble, elle, plus faire partie des grands d’Europe. Passés du statut d’équipe européenne de premier plan à simple participant à l’Europa League, les Romains ne possèdent malheureusement pas les atouts financiers pour se mêler à la «lutte des grands». Ayant perdu son nouveau maître à jouer (Aquilani) parti à Liverpool, les Giallorossi devront se battre s’ils entendent décrocher une place en haut du tableau car la concurrence s’est renforcée en Italie. Genoa, la Samp, la Fiorentina, la Juve ou encore Udinese ne se gêneront pas d’envoyer les copains de Totti au-delà de la 8ème place.
Le FC Sion fait lui aussi souci. Les pensionnaires de Tourbillon ne décollent pas au classement et cela malgré un recrutement des plus prometteurs. A qui faut-il jeter la pierre ? Son entraîneur manipulé, son président mégalo ou ses joueurs minimalistes ? La question reste en suspens. Baladée en Europa League, l’équipe valaisanne voit ses rêves s’éclipser aussi rapidement que des journalistes étrangers en Corée du Nord. L’efficacité de MPenza et la classe de Vanins tentent de tirer les autres vers le haut mais sans succès. Reste au club certains supporters visiblement plus mégalo que leur président…
J’ajouterai à cette liste un Inter qui devrait souffrir en janvier lors de la CAN et qui gentiment devrait arriver en fin de cycle, un Manchester United qui semble moins puissant que les saisons passées et un Villareal orphelin de Pellegrini.

Écrit par Ernest Shackleton