Cissé et cécité

Au sortir du match perdu 3-1 face à Zurich, Carton-Rouge a tendu son vrai-faux micro à Souleymane Cissé, directeur sportif déçu mais confiant pour la suite du championnat.

Souleymane, quel est votre sentiment après cette lourde défaite face au FC Zurich ?

Tout va très bien. Je le répète, il n’y a aucune raison de paniquer. Comme on dit, il n’y a pas le feu au lac de Genève. Certains malhonnêtes en doutent encore, mais pour moi c’est une certitude absolue que le LS va se sauver.

La transformation physique incroyable de notre attaquant phare George me conforte encore davantage dans le fait qu’on va s’en sortir. C’est une réalité. Honnêtement, je n’avais plus vu pareille perte de poids depuis Daniel Brélaz en 2014. J’ai cru que Lukaku avait signé au LS, tellement c’est impressionnant. La métamorphose est non seulement physique, mais également au niveau de l’état d’esprit. Une débauche d’énergie à faire pâlir Antoine Rey. George est un vrai mort de faim.

Justement, pourquoi George n’a pas été aligné aujourd’hui ?

Je viens de vous le dire. Il est vraiment mort de faim. Son régime à base de graines ne suffit pas à son organisme. Il manque cruellement d’énergie actuellement. Pour lui, c’est une épreuve plus difficile que Koh-Lanta. Mais George est un garçon extraordinaire et un footballeur de grande valeur. Il le prouvera bien assez vite, je n’ai aucun doute là-dessus.

Y a-t-il des éléments positifs à tirer de cette rencontre ?

Oui, toute l’équipe a été admirable. Elle a tenu tête au leader jusqu’à la dernière seconde, le tout en infériorité numérique. Les automatismes commencent à se faire. Le contenu a été bon. Il n’y a donc pas d’inquiétudes à avoir.

Je tiens également à saluer ce superbe but de Trae Coyle, qui est un footballeur remarquable et exemplaire. On voit bien que notre politique de recrutement porte ses fruits. Il faut simplement un peu de temps.

Que pensez-vous de l’expulsion de Thomas Trazié, qui précipite la défaite du LS ?

Ce serait trop injuste de lui jeter la pierre. Thomas Trazié est un homme généreux, qui abat un boulot monstrueux au milieu du terrain. Comme Cameron Puertas il y a deux semaines, il s’est laissé emporter par sa fougue. Mais cela fait partie de son apprentissage et je ne lui en veux absolument pas. Il doit simplement apprendre à mieux gérer ses émotions.

Quand même, le LS fait beaucoup de cadeaux à ses adversaires…

De l’extérieur, on pourrait croire que le LS est un unijambiste qui se tire une balle dans le pied. Mais c’est faux. Simplement, les éléments sont souvent contre nous. Entre les cartons rouges et les penalties, Lausanne est souvent sanctionné. Pourtant, l’équipe n’est pas moins disciplinée que les autres clubs de Super League. Mais les choses vont bien finir par tourner, j’en suis convaincu.

Les supporters ont manifesté leur mécontentement en vous adressant des mots peu flatteurs. Un commentaire à ce sujet ?

Tout ce que je peux dire, c’est que je m’investis à 100% pour ce club et que je ne compte pas mes heures. Avec Ineos, nous mettons tout en œuvre pour construire un projet solide et durable. Et j’aimerai simplement rappeler que le LS n’est rien sans Ineos.

À quoi faut-il s’attendre pour le dernier match de l’année face à Sion ?

Sion possède une bonne équipe. Mais Lausanne aussi. Nous irons là-bas avec la ferme intention de gagner, comme à chaque match. Nous espérons terminer l’année en beauté pour mettre un peu de baume au cœur de nos supporters.

Avez-vous prévu de renforcer l’équipe pendant la trêve hivernale ?

Oui, nous allons nous renforcer, puisque Turkes sera à nouveau apte à jouer à la reprise. Pour le reste, nous avons le talent nécessaire pour nous sauver rapidement et ensuite accrocher une place européenne. Il ne faut pas oublier que l’effectif est nettement meilleur que celui de l’année dernière. Notre projet est clair et nous allons nous y tenir.

Question plus légère à l’approche de Noël : avez-vous une bonne idée cadeau à conseiller aux supporters du LS ?

Oui. Je leur conseille d’acheter l’ouvrage de Voltaire, intitulé Candide. C’est mon livre de chevet et il représente une grande source d’inspiration. J’apprécie particulièrement le personnage de Pangloss.

Un dernier mot ?

Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles.