Le point avec Greg Junod, à trois jours du Bol d’Or

Trois jours avant la mythique épreuve moto, nous avons rencontré Greg Junod pour évoquer sa saison, l’épreuve, ses particularités et ses objectifs. Carton Rouge sera également de la partie dans la Nièvre pour faire vivre la course de l’intérieur à tous ceux d’entre vous qui n’auront pas la chance de faire le déplacement.

Salut Greg ! Depuis notre dernier entretien, toujours célibataire ?Haha… Ouais toujours, surtout en été, je tombe amoureux en moyenne trois fois par jour, alors j’ai de la peine à me décider… (Sourire)

Parle-nous un peu de ta saison, ça plane pour toi en 2009 ?

On peut le dire. Fin 2008, j’avais vraiment le moral en bas. Je sortais de deux saisons misérables. Il fallait changer quelque chose. Je suis donc revenu sur Suzuki et j’ai attendu le dernier moment pour voir si mon budget me permettrait de disputer le mondial. Vu que tel n’a pas été le cas, je me suis inscrit au championnat suisse STK 1000. Il y a peu de pilotes, mais le niveau est quand même très relevé. Maintenant, je suis en tête à deux courses de la fin avec 30 points d’avance, alors qu’il en reste 50 en jeu… Du coup le titre commence gentiment à me trotter dans la tête.
En mondial endurance, mon Team, le RAC41, est également passé sur Suzuki. Aux 24 Heures du Mans, on avait une excellente équipe, homogène, et nous avons réussi une très grosse perf en terminant 5ème de la catégorie reine avec Hervé Gantner et Vincent Houssin. Hervé n’est malheureusement pas remis d’une grosse chute et ne sera pas de la partie au Bol d’Or. C’est Gregg Black qui le remplacera.

En championnat suisse, nous t’avons vu à Dijon où tu as remporté la pole position et les deux courses. On a été frappé de voir l’attitude de tes adversaires. Ils avaient tous l’air sincèrement contents de te voir gagner. Ton secret pour être aimé même par tes adversaires ?
Franchement, je préfèrerais qu’ils me détestent, mes adversaires, ça voudrait dire qu’ils m’envient (rire). Plus sérieusement, on a tous nos têtes et si c’est pas moi qui gagne, il y a des gens que je préfère voir gagner plutôt que d’autres. Et puis le petit accent frenchie quand je parle allemand, les femmes trouvent ça «so süss» alors ça rend peut-être sympathique…

Parle-nous un peu de l’endurance, qu’est-ce qui est si particulier ?
J’en ai pas, elles me le reprochent à chaque fois… (Rire)

En moto Greg…
Ah… Les courses d’endurance, c’est humainement quelque chose de grand. Avec le RAC41, on dispute les courses de 24 heures cette année. C’est une moto pour trois pilotes, et on se relaie environ toutes les 50 minutes. Il faut trouver un compromis pour les réglages, jongler avec les différences de gabarit des pilotes et enchaîner pendant 24 heures non-stop. On dort peu, voire pas du tout. Ensuite, rouler de nuit est très particulier. La nuit c’est un peu le juge de paix dans ce genre de courses. Il y a beaucoup de chutes et d’abandons. Et les dernières heures de course, il faut rester concentré alors que souvent on n’a pas fermé l’œil. Et à la fin toute la pression retombe, c’est unique. On est euphorique et épuisé, tu es à l’ouest, tu te marres pour rien, un peu comme quand tu es bourré !

Etre bourré ? Heu… je connais pas ça. Quels sont vos objectifs pour ce Bol d’Or ?

Au Mans, on courrait sur un modèle 2008, là on aura une 2009. Maintenant, les autres aussi ont évolué et avec la présence des teams d’usine Suzuki, Honda, Yamaha, Kawasaki et BMW, ça sera au moins aussi difficile qu’au Mans. Ceci étant, l’objectif est de faire aussi bien qu’au Mans, et en plus de réussir à se qualifier dans les 10 premiers pour participer à la Superpole. On a fait les essais officiels la semaine dernière, la moto fonctionne bien, il y a encore quelques petits détails à régler mais on sera dans le coup.


Greg Junod (ici au centre) lors d’une victoire

Et pour 2010 ?
Au niveau sprint je ne sais pas encore, je vais déjà essayer d’aller cueillir le titre de champion suisse, ensuite on verra, ça dépend du budget. Niveau endurance, je me sens très bien au RAC 41, l’ambiance est excellente et le travail très sérieux. J’aimerais bien disputer le championnat du monde d’endurance complet avec eux, ou en tout cas toutes les manches européennes. Mais c’est aussi conditionné par l’argent, car c’est malheureusement un team privé. On va déjà frapper un grand coup au Bol d’Or pour remercier les sponsors et leur montrer qu’ils ont eu raison de nous faire confiance, et on verra si ça nous ouvre des perspectives.

Merci Greg et bonne chance ce week-end. Un mot pour conclure ?
Merci à CartonRouge.ch et venez nombreux à Magny-Cours, je ne connais personne qui y est revenu sans avoir trouvé ça énorme…

A propos Marco Reymond 470 Articles
Un p'tit shot ?

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3 Commentaires

  1. Si jamais être bourré, mon ami Marco, c’est quand t’as toujours le valet d’atout au yass…

    Et bonne bourre à toi Greg, que ce soit sur ta moto ou sur…

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