Retour sur terre

Alors qu’un mois de décembre passé presque entièrement aux Vernets devait donner aux Aigles l’occasion de s’envoler, l’absence d’éléments-clés a d’abord causé une sévère perte d’altitude.

Comme dirait Raymond Domenech, on s’y attendait. Malgré un début de saison au-delà de toute espérance, Genève-Servette restait à portée du pire ennemi des équipes n’appartenant pas au club de quatre grands qui peuvent se permettre de jeter l’argent par les fenêtres. On veut bien sûr parler des blessures de cadres de l’équipe, qui généralement se déplacent en groupe.Et c’est bien ce qui a fini par se produire. Le mouvement était amorcé par une agression sans nom de Tristan Scherwey sur John Gobbi sous l’œil quasi indifférent du juge unique, pour qui une charge à la tête avec élan, saut et contre la bande n’est pas bien grave quand elle est effectuée par un junior. Jurisprudence intéressante pour tous les Larry Huras en herbe.

On rappellera d’ailleurs que pour une faute similaire, mais moins violente et surtout moins suspecte d’avoir été commanditée, Juraj Kolník avait écopé il y a deux ans de cinq matchs de suspension. Argument principal : le Sloyaque possédait une loooongue expérience de NHL qui aurait dû le mettre à l’abri de ce genre d’exaction. Tant il est bien connu qu’en Amérique du Nord, on apprend à effectuer les charges dans les règles de l’art et le respect de l’adversaire. Mais bon, le sieur Steinmann aura en l’occurence fait preuve d’un certain sens de la cohérence qui, s’il n’était pas spécialement pertinent dans le cas précis, ne lui est pas habituel. Soyons optimistes et disons qu’il progresse.
Mais passons sur ces débats stériles au sujet du Unique Judge zougois, et revenons à nos Aigles estropiés. Comme si la défection de leur meilleur (leur seul ?) défenseur n’était pas suffisante, il fallait dès le lendemain renoncer à un Jeff Toms parti poussivement pour progressivement devenir presque inarrêtable. Et le week-end suivant, c’est Morris Trachsler qui devait poser les plaques pour un moment.
Heureusement, le système McSorley est comme ses hamburgers, c’est-à-dire bien huilé. À égalité d’effectif, la différence ne s’est ainsi pratiquement pas fait sentir, alors qu’on avait confié à deux joueurs de quatrième ligne (Chris Rivera et Florian Conz) la tâche de remplacer les attaquants manquants.

En situation spéciale, où les automatismes sont capitaux, ce fut en revanche la débandade. Le powerplay, s’il ne fut jamais particulièrement brillant, est porté disparu. Ce week-end, on fut renvoyé aux heures glorieuses où le simple fait de s’installer en zone offensive faisait figure d’exploit. Celui-ci ne dura d’ailleurs jamais bien longtemps, puisqu’il fallait bien à un moment où à un autre ressortir le palet à la bleue, où régnait Goran Bezina, avec son intransigeance coutumière.
Plus grave, le box-play, habituellement le meilleur du pays, fut pathétique. Fort heureusement dispensé de se montrer samedi, par la grâce surtout du manque d’implication des Grenat, il réussit l’exploit le lendemain de tenir 29 secondes au total lors de ses deux apparitions du tiers intermédiaire. Davos avait ainsi eu l’occasion de se détacher et ne serait plus rattrapé, et Matthias Joggi vous remercie bien.
Et quid du remplaçant de Gobbi, me demanderez-vous alors ? Eh bien le dénommé Malík, puisqu’il faut l’appeler par son nom, n’est pour l’instant pas bien convaincant. Jusque là, il avait fait preuve d’une certaine absence d’erreurs réjouissante. Mais le grand pin lymphatique étant maintenant doté d’un temps de jeu moins famélique, on se voit un peu contraint de déchanter. Ainsi, dimanche, il fut aux premières loges, soit sur la glace, soit sur le banc des pénalités, pour contempler les quatre réussites des copains de Reto von Arx. Son apport offensif étant quasiment inexistant, on ose espérer une réaction ou un gain de forme (impossible étant donné qu’il est censé être en pleine possession de ses moyens) pour nous montrer de quoi il est capable. Sans quoi, après les foireuses expériences Grošek et Hlavac, on se verra contraint de penser que Chris McSorley aurait intérêt à aller se fournir ailleurs qu’en République Tchèque.

Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – Kloten 1-2 ap (0-0 0-0 1-1)

Les Vernets, 6608 spectateurs.
Arbitres : MM. Stricker ; Arm et Küng.
Buts : 44e Rintanen (Santala, Schulthess) 0-1, 47e Salmelainen (Savary, Déruns) 1-1, 65e Rintanen (Santala, von Gunten) 1-2.
Pénalités : aucune contre Genève-Servette ; 3 x 2’ contre Kloten.
GE-Servette : Stephan; Mercier, Bezina; Vukovic, Malík; Höhener, Breitbach; Cadieux, Conz, Suri; Rivera, Rubin, Kolník; Déruns, Savary, Salmelainen; F.Randegger, Augsburger, Hürlimann.
Kloten : Rüeger; Schulthess, Forrest; Sidler, Du Bois; von Gunten, Bonnet; S.Lindemann, Santala, Rintanen; Stancescu, Zeiter, Bell; Jenni, Liniger, Wick; Jacquemet, Kellenberger, Rothen; Bodenmann.
Notes : GE-Servette sans Gobbi, Toms, Trachsler (blessés) ni Pivron (équipe de France M20) ; Kloten sans Hamr, Welti, Winkler et Steiner (blessés). Tir sur le poteau: 3e Hürlimann.

GE-Servette – Davos 1-4 (0-0 0-3 1-1)

Les Vernets, 5963 spectateurs.
Arbitres : MM. Stalder ; Niquille et Zosso.
Buts : 28e Joggi (Tatiček, Back/5c4) 0-1, 36e Joggi (Tatiček, Guggisberg/5c4) 0-2, 38e Bürgler (Guggisberg, Back) 0-3, 56e Déruns (Salmelainen/5c4) 1-3, 60e Guggisberg (Forster/cage vide) 1-4.
Pénalités : 7 x 2’ contre GE-Servette ; 8 x 2’ contre Davos.
GE-Servette : Stephan; Mercier, Bezina; Vukovic, Malík; Höhener, Breitbach; Cadieux, Conz, Suri; Rivera, Rubin, Kolník; Déruns, Savary, Salmelainen; F.Randegger, Augsburger, Hürlimann.
Davos : Genoni; Stoop, Forster; T.Ramholt, Grossmann; J.von Arx, Back; Carbis; Sciaroni, R.von Arx, Bürgler; M.Wieser, Marha, D.Wieser; Guggisberg, Rizzi, Tatiček; Widing, Setzinger, Joggi.
Notes : GE-Servette sans Gobbi, Toms, Trachsler (blessés) ni Pivron (équipe de France M20) ; Davos sans Donati ni Untersander.

Écrit par Yves Grasset

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3 Commentaires

  1. Bon grand chose à rajouter.. W-e décevant mais bon.. fallait bien que ça arrive je pense.

    Sinon je trouve vraiment nul de critiquer comme ça Marek, j’trouve un peu facile…

    J’espère que ça va aller mieux et qu’ils vont vite se reprendre.. parce que là merci l’angoisse les 2 derniers matchs étaient d’un ennui total…

    Bref.. on verra la suite des évenements.
    A+ tout le monde ^^

  2. Vous êtes dans la tête du classement, pas besoin de pleurer et de crier au scandale parce que vous avez fait un point du week-end et parce que vous avez « plein » de blessés… Vous allez vous en tirer les amis…..

  3. Personne pleure de quoique ce soit, c’est les faits: on a des blessé, on a été nul un w-e et voilà.. Genre c’est pas la fin du monde quoi..

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