Més que un club

«Plus qu’un club». Ce slogan que chaque joueur blaugrana porte sur le cœur prend tout son sens lorsque l’on regarde d’un peu plus près les coulisses du FC Barcelone. Véritable porte-drapeau et fierté du peuple catalan, on connaît déjà sa forte valeur identitaire. Cette fonction se remarque évidemment principalement lors du Clasicó, la confrontation face à l’ennemi juré de la capitale.

Mais, hormis cet aspect politique, le Barça possède un style de jeu qui lui est propre et qui accentue la valeur identitaire du club. Un jeu spectaculaire, voilà ce que cherche et recherche chaque attaché du club catalan. Et cette philosophie du jeu de passes courtes, ce plaisir de produire un jeu offensif et bien rôdé sont inculqués à la Masia, le centre de formation le plus prolifique du ballon rond.

Le plaisir comme simple philosophie de jeu

Des posters de Messi, Xavi ou encore d’Iniesta. A peine pénètre-t-on dans la Masia que le ton est donné. Cette ancienne ferme devenue le début d’un rêve pour une soixantaine d’enfants est peuplée de jeunes talents revêtant pour la plupart des répliques de maillots de leurs idoles de l’équipe fanion. Leur rêve, ces jeunes le touchent du bout des doigts ou plutôt de la pointe des pieds. Tous souhaitent avoir le privilège de porter un jour le mythique maillot rayé bleu et grenat du FC Barcelone. Ils sont issus de continents différents, partagent des coutumes distinctes et proviennent de milieux parfois opposés, mais ils ont tous été repérés et sélectionnés pour leur talent et pour se familiariser avec la philosophie du jeu catalan. Ils sont là, et heureux d’être là, même si pour quelques-uns, l’absence de la famille – si loin des yeux mais si près du cœur – se révèle être pesante. Or, ils sont tous conscients que le métier de footballeur et l’accès au professionnalisme n’est possible qu’en effectuant de nombreuses concessions. Ils ont les pieds sur terre, les gamins du centre de formation blaugrana.

Chaque jour, ils sont donc une soixantaine de Catalogne, d’Espagne et du monde entier à partager chambre, repas, hobby et surtout terrain de foot. Car la filière formatrice du Barça vise un but bien précis : adapter ces jeunes talents découverts aux quatre coins du monde au style de jeu du FC Barcelone. Un jeu à une-deux touche(s) de balle, une occupation irréprochable de l’espace et un jeu attrayant porté vers l’avant, voilà les ingrédients précieux pour que prenne la sauce catalane. Loin d’un Real Madrid ou d’un Chelsea qui engagent chaque année quelques stars et qui basent leur jeu sur des individualités réputées, le FCB privilégie un collectif bien huilé dont la majeur partie des pions proviennent du centre de formation et sont ainsi profilés pour le jeu catalan. Les dirigeants barcelonais cherchent à acquérir au plus vite de jeunes prodiges, de sorte à pouvoir leur inculquer un style de jeu précis. L’enfance est en effet une étape d’apprentissage et de découvertes et c’est à cette époque que se fonde une personnalité, même au niveau footballistique, et les formateurs en sont conscients.

La Masia, pas seulement une école de foot

Mais le secret de la réussite ne réside pas uniquement dans l’exploitation du talent des jeunes arrivants. La Masia, ou plus généralement le FC Barcelone, représente une deuxième maison pour ces enfants. Ils considèrent leurs entraîneurs comme des pères, les Puyol, Iniesta ou Piqué comme des grands frères. La Masia n’est pas uniquement devenue le lieu où on leur inculque les notions de base du football catalan, mais où on les guide avant tout sur le droit chemin de la vie. Six heures de cours, contre seulement deux heures d’entraînement, les attendent quotidiennement dans une école obligatoire proche de là, pour qu’en cas d’échec ces jeunes puissent tout de même avoir des perspectives dans leur vie professionnelle respective.

Le mérite de la cellule formatrice du Barça, c’est aussi de ne pas focaliser l’enfant que sur la réussite sportive et de ne pas trop lui «gonfler» la tête avec le foot. Les enfants de la Masia gardent les pieds sur terre et c’est là la plus grande vertu de ces jeunes bourrés de virtuosité. Le soir, les habitants de cette ancienne ferme se retrouvent autour d’une table ou derrière un écran de télévision afin de partager un moment commun et de souder leurs relations. La clé de la réussite réside aussi dans la différence des cultures présentes et le partage de la diversité, richesses de la Masia.

L’œil avisé des recruteurs

Le FC Barcelone dispose d’un grand réseau de recrutement qui emploie de nombreux recruteurs à travers le monde. Connaisseurs, ils savent distinguer un jeune talent qui dispose des qualités requises pour jouer au Barça d’un prodige, tout aussi talentueux, qui ne les possède pas. Mais au-delà des capacités footballistiques, la personnalité des jeunes enfants observés joue un rôle prépondérant. Ils doivent être prêts à supporter des journées chargées entre la scolarité et le sport, et surtout être prêt à partager leur quotidien avec des autres jeunes avec qui ils n’ont encore aucune affinité. Leur sociabilité demeure capitale, tant les bonnes dispositions d’un joueur se répercutent sur le terrain. Et comme au FC Barcelone on privilégie le plaisir et l’amour du jeu, nul doute que cet atout est indispensable.
Le bon travail des recruteurs ne se remarque qu’après quelques années quand l’un ou l’autre joueur porte le chandail de la première équipe ou traverse les frontières catalanes pour compléter l’effectif d’un cador européen. Il n’en demeure pas moins que la Masia est aujourd’hui considérée comme le centre de formation le plus prolifique du monde entier. A juste titre d’ailleurs. Des noms comme Xavi, Iniesta, Puyol, Guardiola, Fabrégas ou encore Messi, l’actuel meilleur joueur de la planète, font pétiller les yeux des amateurs de football et ils ont tous le point commun d’avoir fréquenté l’établissement formateur du Barça.

L’an dernier, Messi, Xavi et Iniesta, trois «produits» catalans, faisaient partie des cinq meilleurs joueurs mondiaux. L’an dernier toujours, le Barça a remporté les six compétitions dans lesquelles il était engagé, du jamais vu ! Nul doute que les apprentis de La Masia avaient des étoiles dans les yeux au moment où le capitaine Carles Puyol a soulevé la Coupe aux grandes oreilles. Ils vont tout donner pour faire aussi bien que leurs idoles de grands frères…

Écrit par Michel Leoni

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10 Commentaires

  1. Très bien écrit… presque émouvant en pensant à ces jeunes qui sont si près de leur rêve…et si loin en même temps!

  2. Bof bof…voilà un article un peu trop « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » et qui détonne beaucoup de l’habituel style impertinent et incisif qu’on apprécie tant sur CartonRouge.ch…j’ai pas aimé ce passage de pommade, désolé (pourtant je précise que j’aime beaucoup le Barça et sa philosophie) !

  3. Merci pour cet article sur le Barça, c’est assez rare sur CR.
    Rien de bien nouveau à l’horizon cependant, je rejoins assez le commentaire précédent.

  4. « La Masia, ou plus généralement le FC Barcelone, représente une deuxième maison pour ces enfants. Ils considèrent leurs entraîneurs comme des pères, les Puyol, Iniesta ou Piqué comme des grands frères. La Masia n’est pas uniquement devenue le lieu où on leur inculque les notions de base du football catalan, mais où on les guide avant tout sur le droit chemin de la vie. »

    Est-ce que le gars a été payé pour arriver à pondre un tel truc, où est-ce qu’il a dû payer pour le poster (j’espère que c’est la deuxième option)??

  5. Amen!!!
    Et les mecs qui se plantent, ils vont ou???
    Au Real??
    Tu peut écrire le même article pour Arsenal,
    Manchester United et quelques autres.
    Vivement demain soir que le Real leur foute
    une branlée.

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