Quatre à la suite

Quatre rencontres de haut-vol nous ont valu des coups de génie lors de ces quarts de finale, mais aussi des individualités et des collectifs complètement dépassés par les événements. N’est pas Messi qui veut… Si certains possèdent le génie, d’autres ont la nonchalance ou simplement un manque de talent.

Si Messi, Lloris, Milito et Olic ont été les match-winners de leur équipe respective lors de ces quarts de finale, d’autres ont plus brillé par leur absence. Pas une seule équipe anglaise en demi, cela faisait depuis quelques années que cela n’était plus arrivé, soit 2003 et la triple présence italienne à ce stade de la compétition. Mais surtout les quatre derniers rescapés ont su faire du jeu et ont rarement spéculé sur la contre-attaque.

S’il y en a 15, c’est pareil

Arsenal n’aura pas réussi l’exploit d’aller se qualifier au Camp Nou malgré le rapide but de Bendtner. Les Gunners ont sombré face à Messi, mais c’est surtout à Almunia qu’ils doivent une fière chandelle pour avoir enrayé les attaques blaugrana à l’aller et de ne pas en avoir pris une petite quinzaine en 180 minutes. Le milieu de terrain et la défense ont complètement plié face aux assauts catalans. Il faut dire qu’avoir la charrue Sylvestre en charnière centrale donne autant d’espace que la défense de Bienne en mode play-out. On ne va pas revenir sur le fait que les absents (Fabregas, Gallas, Arshavin, Van Persie, etc.) ont prétérité les chances d’Arsenal. Mais le fait est toujours le même avec une équipe de 17 ans et demi de moyenne d’âge, qui joue contre une qui possède le meilleur joueur du monde et dont une bonne partie fait partie intégrante de la Roja, le succès tend vers la deuxième nommée. Si même Wenger le concède sans remettre en cause l’arbitrage du match pour une fois, c’est qu’il y avait deux mondes d’écart entre les deux équipes.

Promenade «italienne»

Mourinho et son équipe cosmopolite seront aussi de la partie dans le dernier carré. L’équipe moscovite n’a jamais réussi à installer son jeu et à inquiéter l’International, qui porte toujours aussi bien son nom, Balotelli étant l’unique Transalpin aligné (et encore, il est entré à la 74e…). Fidèles à leur habitude de jouer en contre, les Italiens ont même dominé les débats offensivement, l’absence de Krasic ayant pesé lourd dans la balance, car il est l’un des rares joueurs à pouvoir provoquer une défense de ce calibre. Pour les équipes de l’Est, le niveau de la Ligue des Champions est toujours plus élevé que celle de l’Europa League, il faudra encore patienter avant de les retrouver dans le gratin de cette compétition, même si elles s’y réinstallent gentiment.

Le souvenir de Milan ou celui de Barcelone ?

Les entrées en jeu pour Manchester de Berbatov, dont la promenade nonchalante de ce mercredi soir ressemblait à un léger footing de dimanche après-midi afin d’éliminer les toxines d’alcool de la veille, et celle de Giggs n’ont pas eu le même rendement que celles d’un autre temps de Solskjær et Sheringham. Ce sont les Bavarois, encore tourmentés par la douloureuse finale de Barcelone en 1999, qui ont acquis de haute lutte leur ticket pour les demi-finales. Jamais battus, ils ont su, autant à l’aller qu’au retour, tout donner et possèdent des caractéristiques mentales qui leur faisaient souvent défaut. Pourtant à Old Trafford, Ferguson avait tout juste, laissant de côté les vétérans trop souvent débordés par Ribéry à l’aller, et jouant la carte de la jeunesse et de la fougue avec Valencia, Gibbs et Nani. Mais Rafael, aussi à l’aise dans l’accrochage de maillot qu’un Italien peut l’être dans sa surface de réparation, aura précipité la chute de son équipe alors que celle-ci gérait parfaitement l’enjeu. Une erreur de jeunesse qui coûte énormément au final. Sur l’ensemble des deux rencontres le Bayern mérite sa qualification, et si c’était le souvenir de la finale de Milan en 2001 qui ressurgit où celle-ci s’était imposée après avoir sorti Manchester en quart ?

Une équipe française en demi

Comment ont-ils fait, ont-ils délibérément trafiqué le tirage au sort pour être certain qu’une équipe tricolore soit présente dans le dernier carré ? Joli coup en tout cas, car avoir la présence d’une équipe française en demi-finale de la prestigieuse CL, c’est aussi commun qu’un podium de Grünenfelder en Coupe du monde. Au-delà du derby, ce que nous retenons, c’est que la confiance n’est plus du côté des Girondins, qui enregistrent une nouvelle désillusion en compétition officielle, après une finale de Coupe de la Ligue perdue et une défaite cuisante en championnat où ils ne sont plus que cinquièmes (2 matchs en moins quand même).
Mais le problème de Bordeaux est qu’ils ont simplement offert la victoire aux Lyonnais à l’aller, au terme d’un match passionnant avec deux équipes offensives qui ne se comportaient pas comme deux gentilles équipes de Ligue 1. Sûrement la musique d’entrée, ça doit faire pousser les ailes. Profitant des errances défensives de Ciani et ses copains pour inscrire leurs buts, Lyon a réussi là où les Girondins ont échoué et en plus quand tu as Lloris au but, tout devient plus facile. L’OL se retrouve enfin en demi après tant d’années de tentatives infructueuses. Ils ont au moins eu le mérite de ne jamais abandonner, Madrid n’est plus si loin.

Écrit par Johan Tachet

Commentaires Facebook

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.