La grande bagarre va commencer !

Le Tour de France va enfin arriver dans les Alpes et la vraie bagarre va pouvoir commencer. Mais juste avant, nous avons vécu quelques péripéties avant d’attaquer la montagne. C’est bien, mais toujours pas top.

Depuis mon dernier compte rendu, il y a eu trois étapes aux profils radicalement différents : un sprint remporté par ce vilain Cavendish, une arrivée en côte dans le Jura et le col en direction de Morzine-Avoriaz. Résultat des courses ? Ca va un peu mieux. Mais il va falloir que je sorte l’artillerie lourde afin de remédier à tout ça. On est bientôt aussi nuls que l’équipe Footon-Servetto !Mauro Mavazi a laissé filer une quatrième chance de se distinguer au sprint lors de l’arrivée à Gueugnon. Pourtant, puisqu’il n’est pas capable de se mêler à l’emballage final, l’Italien a tenté de se glisser dans une échappée afin de marquer quelques points au classement du maillot vert. Comme d’habitude, ce que l’on appelle la «bonne échappée» est partie dès le kilomètre zéro, mais sans notre sprinter, occupé à lutter avec une guêpe qui apparemment en voulait à son sandwich au jambon caché dans la poche arrière de son maillot.

Bagarre de filles

Cela aurait dû le motiver pour aller plus vite et distancer l’insecte, mais le Transalpin a une peur panique de ces bestioles. Ce qui devait arriver arriva, il a été piqué à la fesse gauche et a erré comme une âme en peine loin du peloton toute la journée. Ce n’est pas plus mal, car grâce à cet incident, l’AMA m’a donné ce que l’on appelle dans le jargon une «A.U.T» (en entier : autorisation d’usage à des fins thérapeutiques), qui permet de faire un peu tout et n’importe quoi médicalement parlant pour soigner nos cobayes… euh pardon… nos coureurs. Vous verrez, ça servira, je me suis bien amusé.
On lui a quand même administré deux-trois antihistaminique pas qu’il gonfle trop avant l’arrivée, mais il est devenu particulièrement irritable. Passé la ligne, il voulait rejoindre notre pullman au plus vite quand un coureur d’une autre équipe lui a coupé la route. En plus de ses déboires médicaux et des ses résultats décevants, l’Italien est en plein divorce alors il ne faut pas le chercher ! Du coup, il s’est excité et a commencé à se friter avec un Portugais… La classe, nos sponsors nous ont vus qu’une fois à la télé… et ils ont vu une bagarre de filles !
Bref, en attendant les résultats de mon petit cocktail sur Mauro, nous nous sommes élancés samedi en direction des Rousses avec pas mal d’ambitions. Le tracé accidenté permettait aux baroudeurs de s’exprimer et nos deux spécialistes Markus DenBosch et Philippe Aleauclair y croyaient. Lancée sur les chapeaux de roues, la journée a permis à notre Allemand de prendre les devants auprès de six autres coureurs. C’était enfin arrivé : un des nôtres étaient devant les caméras de la télévision !

A la télé !

Nous jubilions dans la voiture avec notre directeur sportif Bjarne Gianetti, quand un nouveau fait de course a ruiné notre stratégie. Au détour d’une des premières montées, un abruti de spectateur qui trouvait marrant de courir à côté des coureurs a accroché le guidon de DenBosch. Furieux, notre ami germanique a coursé le Hollandais bourré jusque dans sa caravane. C’était vraiment pas très malin puisqu’il a laissé les autres membres de l’échappée s’en aller, mais franchement on a rien trouvé à y redire parce qu’il fallait bien tabasser un de ces gros cons pour l’exemple.
On était encore moins fâchés quand on a vu que les fuyards avaient été repris à près de trente kilomètres du but. Cela a permis à notre Français Aleauclair de se projeter vers l’avant. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est produit dans le Jura, mais les coureurs de l’Hexagone étaient particulièrement en verve ce jour-là. Une preuve ? Ils ont fini à quatre parmi les sept premiers de l’étape, cinq parmi les neuf avec notre Philippe. Eux qui étaient habitués à avoir l’air cons sur leur Boucle nationale, ils n’en revenaient pas.

Bracelet magique

Certains disent que c’est parce qu’il y a moins de dopage dans le peloton, d’autres que les coureurs sont décomplexés… Mais moi je sais ce qui permet aux Français de carburer cette année. Puisque les médecins ont désormais moins d’influence sur les classements des étapes, il faut influer sur le mental des athlètes. C’est ainsi qu’est apparu le désormais célèbre «Bracelet Power Balance», qui est sensé selon la pub «générer de l’énergie électromagnétique» et ainsi permettre de meilleures performances…
C’est complètement con, mais les types ils y croient dur comme fer et l’effet placebo de ce bout de plastique leur a donné des ailes. Pendant que le reste du peloton souffrait sous la chaleur extrême du Jura, les coureurs français, parmi lesquels Aleauclair a donc pris une belle neuvième place aux Rousses, ont largement dominé l’épreuve. Seuls quelques Espagnols, munis pour leur part d’un pendentif de la Vierge Marie qui décuple, toujours selon la publicité, les hormones mâles des athlètes, ont réussi à jouer les trouble-fête et ont réussi à rester dans les roues.
On a un peu repris des couleurs ces deux derniers jours… Mais le meilleur est à venir. Dès demain, je vous conterai les péripéties de nos coureurs lors d’une première étape alpestre qui a connu de nombreux rebondissements. Là je dois vous laisser, il faut que je travaille sur un concept de vélo à une roue bien plus agile pour la montagne.

Écrit par Iñigo Sorensen Montoya

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