C’est enfin terminé ! Après un interminable mois où une large frange de la population s’est faite prendre en otage par le diktat du football, l’édition 2010 de la Coupe du Monde a enfin vécu.
Terminé les insupportables concerts de klaxons orchestrés par de vagues énergumènes tentant d’échapper à leur sinistre quotidien. Fini l’exubérance de toutes les formes de nationalismes, aussi infectes soient elles. Le tout sous couvert d’une tolérance qui est imposée à ceux qui n’ont pas demandé à être continuellement emmerdé par une frange de fanatiques de tout poil (non, je ne parle pas du Portugal. Enfin du moins pas directement). En fin de compte, n’est-ce pas ceux qui prônent le plus cette sacro-sainte tolérance qui sont les plus intolérants ?
Pomme avec le bour
Dans le domaine de ces effusions sonores et visuelles aussi grotesques qu’éphémères, la palme revient pourtant à une nation peu habituée à ce genre d’esbroufe : notre bonne vieille Suisse. Après la victoire initiale contre les nouveaux champions du monde, toutes les catégories de fans helvètes ont voulu – et eu – l’occasion de montrer à leurs amis latins que eux aussi, ils n’étaient pas si nuls dans la célébration extrême d’une victoire, aussi anecdotique fusse-t-elle. Le retour sur terre n’en fut que plus rude à la suite des grandioses parties réalisées par Nkufo et cie contre l’énorme Chili et le fantastique Honduras. Forcément, ces mêmes supporters se sont retrouvés bien cons, une fois l’élimination au premier tour consommée. Partant du postulat de base stipulant que rien n’est plus beau que l’inutile, peut-on cependant leur en vouloir ?…
Vous l’avez compris, je ne tiens pas particulièrement le football dans mon cœur. Mais prétendre que c’est un sport de merde est un pas que je ne franchirai pas, puisqu’il ne s’agit pas d’un sport mais d’un gigantesque business dans lequel la FIFA dicte ses règles de manière omnipotente. Continuer à louer le foot et légitimer son importance et son engouement sous prétexte que c’est un sport populaire est un tantinet malhonnête, surtout en regard de sa médiatisation outrancière. Si certains jeunes prennent comme modèles des De Rossi, Anelka, van Bommel ou autre Capdevila, il n’est pas certain que ce soit une franche réussite… Parallèlement, les multiples reportages sur les pauvres désœuvrés jouant à pieds nus avec un ballon crevé, on en a soupé. Tout comme les pitoyables contes de fée relatant les merveilleuses histoires d’anciennes petites frappes de cités devenus footballeurs professionnels en deux minutes chrono.
Cela dit, cette Coupe du Monde a aussi eu des avantages. Celui par exemple de pouvoir jouir d’un bord du lac vidé de tous ses habitués les soirs de week-end où un temps splendide régnait. Parfait pour faire des grillades en ayant une paix royale. C’était aussi l’occasion de pouvoir transgresser toutes les règles de la circulation routière en étant nullement inquiété par la maréchaussée locale.
La Coupe du Monde est également toujours l’occasion de voir naître toute une génération de têtes à claques : les Footix ou plus simplement les événementiels, pourvus cette année d’infectes vuvuzelas. Des hommes ou des femmes qui n’ont jamais mis les pieds dans un stade mais qui, dès le début du grand raout de juin, se sont pris de passion pour le ballon rond et pour telle ou telle équipe, n’hésitant pas à acheter le maillot de Villa ou celui de Sneijder alors qu’ils sont aussi espagnols et hollandais qu’un aborigène australien. Si c’était pour avoir l’air moins con à la Place de la Navigation, désolé, c’est raté.
L’Irlande pleure, Thierry en rit
Dans le domaine purement sportif, nous avons eu l’occasion de découvrir de nouvelles règles modulables selon la tête du client. Les Brésiliens ont notamment eu une dérogation spéciale pour jouer avec les mains. La ligne du but est également devenue mobile en certaines circonstances tandis que les courants d’air frappant l’adversaire de plein fouet sont dorénavant sanctionnés d’un rouge. Faire la carotte n’est aussi plus systématiquement prohibé. Le free-kick en plein bide passe presque inaperçu tandis qu’on peut désormais stopper la course d’un attaquant filant droit au but en toute impunité.
Décrié, cet arbitrage fut une géniale bouffée d’air frais. Je ne remercierai jamais assez ce formidable homme qu’est M. Al Ghamdi. Souvenez-vous, le Saoudien s’était fait quelques amis du côté de la Suisse et avait éveillé quelques théories aussi fumeuses que paranoïaques, telles que «c’est une vengeance du monde musulman suite au vote contre les minarets» ou autre délire du genre sorti tout droit du fantasme collectif. L’épisode des pénaltys entre l’Espagne et le Paraguay fut particulièrement cocasse. Sans sa présence au sifflet, les pieds carrés des tireurs incriminés n’auraient jamais été mis en évidence. Dans ce match moisi, ce sketch valait à lui seul le détour.
Scandales, polémiques, équipe de France, arbitrage déplorable ; rien que pour ça, cette Coupe du Monde a bien fait rigoler. Arrêtons donc une bonne fois pour toutes de faire le procès d’un Sepp Blatter injustement accusé d’immobilisme. Un match de football étant aussi chiant que le golf Senior Tour PGA, il a bien fallu quelques affaires et histoires de ce genre pour égayer un peu cette morne compétition où tout le monde s’est senti obligé de faire la fête sous prétexte que ça a lieu qu’une fois tous les quatre ans.
Écrit par Mathieu Nicolet
Voilà, on peut enfin passer au vrai football.
Jeudi: Lausanne-Sports – Borac Banja Luka
T’as changé.
Dans certaines situations où la compétition est ultra risible, on devrait tout simplement ne pas attribuer la coupe…
Je ne connais pas ce Nicolet, que la main de Dieu m’en préserve.
Ce texte cynique et sinistre ne sert strictement à rien, si ce n’est de faire ricaner les quelques hyènes habituelles.
Certe le football est bien pourri. A la triche et la simulation des joueurs, à l’incompétence des arbitres et dirigeants, s’ajoute désormais la sinistre mentalité de certains supporters, qui consiste à se plaindre à peu près de tout, puis de rentrer dans son 3 pièce frigo/télé afin d’observer le monde et lui trouver d’autres têtes à détester. Sale mentalité!
C’est vrai, merde quoi! Le foot est un sport pourri et gangréné, où règnent le pognon et la tricherie sous toutes ses formes! Par chance, on peut se rabattre sur le Tour de France. Ce bon vieux cyclisme, ça c’est du sport propre…….
Merci Matthieu. Une fois n’est pas coutume, mais en matière de foot, nos opinions se rapprochent.
Bon article comme d’habitude sur carton ( je cherche un nom de cépage amis Valaisans aidez-moi ! ). Je ne comprends pas les nombreux intervenants qui n’ont toujours pas compris l’esprit du site, c’est bien normal par exemple que celà ne ressemble pas à ce qu’on trouve dans les journaux. Vive la satire et qui a bû, boira, à non ( déformation alcoolicoprofessionnelle ! ) qui aime bien châtie bien !!!!! A mince alors, mon ami « mon filston » Nicolet, je me suis trompé alors, car nous sommes allés klaxonner après notre victoire face aux champions du monde, et j’ai crû t’avoir reconnu dans une file de voitures…
« Fini l’exubérance de toutes les formes de nationalismes, aussi infectes soient elles »
Je vois absolument pas de quoi tu parles..
Et ne touche pas à mon « nékipe chérie », sinon je génocide tes géniteurs et je dis que la Suisse c’est à chier et je lui crache dessus (j’y suis né et j’y vis mais je suis 100% italien, espagnol, portugais, etc…tous les 2 ans et je pleure quand j’entends les hymne de pays ou je passe max 2 semaines de vacances par année)
A part ça, t’as pas si mal suivi cette CdM, pour trouver toute ces critiques..
franchement … on s’est emmerdouiller grave à cette CM, combien de match joué pour ne pas perdre, c’est vite vu inutile déjà de regarder la phase de poule, faudrait presque donner 4 points au vainqueur du premier match histoire d’espérer voir du jeux, pour moi qui suis un fan de foot il me semble qu’on m’a un peu volé mon jouet, article somme toute pas loin de la réalité, comme toujours à prendre au second degrès
A Mork :
AHAHAHAH Mork !!! Je ne suis pas du tout 100% portugais, espagnol ou italien… Mais je suis 100% d’accord avec toi !!! AHAHAH !!!
En ce qui concerne l’article, je le trouve excellent !!! Mais mon avis est totalement subjectif, ayant une sainte horreur du foot.
@Mork :
vous êtes venus chercher nos parents pour qu’ils construisent vos maisons, vos routes et vous fassent découvrir ce qu’est la bonne bouffe, nous sommes nés dans ce pays qui ne nous reconnait pas comme ses enfants (enfin si : moyennant finance, près de 1000CHF pour une « facilitée ») nous sommes latins, balkaniques ou noirs, nous sommes expansifs et parfois à fleur de peau, vivant en somme… ne nous reprochez pas de ne pas cadrer avec le moule « helvétique » que vous nous refusez…
et pour les 2 semaines par année, je te loue une maison magnifique tout confort au bord de notre magnifique mare nostrum tous les ans… s’ilyouplé missieu !!!
@Daking
Ai-je tappé le mil ? Apparemment
Non, j’ai vraiement trouvé ridicule ce nationalisme a 2 balles que j’ai pu lire dans certaines interventions, c’est pas du foot, ça parasite la discussion et ça part en vrille avec des références type nazies…etc genre les échanges entre Napoléon, Ramon, etc…
Je trouve très bien que les fils d’immigrés soient fier du pays de leur père et mère et soutiennent la Roja, Squadra, etc.., mais je ne vois pas pourquoi ça s’oppose au fait de soutenir la Nati. J’ai lu pas mal de saloperies sur la Nati de la part de personnes du type que j’ai décrit plus haut, spécialement de la part d’espagnols frustrés par la défaite. A contrario, j’ai soutenu la Roja durant cette CdM, car je suis et apprécie cette équipe depuis les années 90
Quand aux affirmations du type « ne nous reprochez pas de ne pas cadrer avec le moule « helvétique » que vous nous refusez » et « nous sommes nés dans ce pays qui ne nous reconnait pas comme ses enfants », je les trouve tout simplement fausses et gratuites. t’es poète ou journaliste ?
La pluspart de mes amis, collègues, ainsi que moi-même, avons 1 voir les 2 parents qui sont étrangers, et on ne voit pas ce pays de la même manière que toi.
Désolé, j’espère pour toi d’ailleurs…
Quand à la maison de vacances, je fais la même chose dans le pays de ma mère, on peut faire un échange 😉