Jamais deux sans trois ?

Patient : EHC Bienne. Diagnostic : forte tendance à la schizophrénie ! Mais d’abord hoi zäme, ou salut à tous. Moi je suis Ludwig. Les gens de Cartonrouch’ sont venus me demander si je veux bien écrire un peu cette année sur le EHC Biel. Ils m’ont dit qu’ils ont été très méchants le printemps passé et que plus personne dans les dix-huit francophones de Bienne veut écrire pour eux, alors maintenant ils ont demandé à un suisse allemand. Moi je suis enseignant dans une institution spécialisée, alors j’ai dit que expliquer le vrai hockey aux welsches ça sera un peu comme le travail. Comme ça j’ai accepté. Mais là c’est assez parlé de moi au moment.

Au moment de commencer la troisième année de NLA, les Biennois continuent de faire le tour des différentes combinaisons possibles pour tenter une fois de passer une saison un peu tranquille. La première année, ils étaient menés par l’homme de la promotion Heinz Ehlers, licencié après les deux premières rondes du barrage contre Lausanne. Ils ont ensuite ressorti le Ötzi du coaching Kent Ruhnke des archives, pour le licencier juste avant le barrage contre Lausanne. Cette fois, ils ont franchi un cap et tenté le coup façon Rodgeur, pour prendre tout le monde à contre-pied. L’ex-directeur sportif qui n’en était pas vraiment un se transforme en entraîneur qui n’en est pas vraiment un non plus. Des purs farceurs ces Biennois.

Comme dans le Seeland on aime finir les choses, Bienne a pensé qu’un pseudo-coach dans une pseudo patinoire – mais là aussi il y a de la concurrence chez les copains de Kott-éron, de l’Emitau ou des Biancoblù – ça suffisait pas encore. Alors au moment de trouver un défenseur étranger expérimenté, le EHCB a choisi de faire revenir Curtis Brown, un attaquant avec plus de 800 games de NHL au compteur. Maintenant, on peut les comprendre vu le souvenir impérissable qu’un authentique défenseur made in NHL a laissé malgré ses mille matchs ! Steinegger lui aussi est toujours là avec ses crosses en défense de mammouth et ses patins fossilisés, probablement en attendant d’avoir enfin l’âge minimum pour rejoindre le Lausanne Historic club.
Devant eux et les quelques kids qui complètent la défense dont certains sont prometteurs voire même talentueux, il aurait été dommage de ne pas continuer la blague jusqu’au bout. Ils vont donc encore aligner leur champion de short-track Fata, continuer de croire que Nüssli pratique un sport collectif, ou prétendre que le talent des Bärtschi brothers a été équitablement distribué. Ajoutons encore que la solution du Hockeygott au gros problème de rendement de son attaque est un type qui change de nom presque aussi souvent que de patron, et le diagnostic est évident : à Bienne on est tous des schizophrènes !
On est a l’abri de rien quand on est Biennois, c’est quand même un peu plus fun que d’être Zuger ou Zürcher. Ici rien n’est sûr jusqu’à la toute fin.
Il y a beaucoup de signes qui disent qu’on va bien rigoler, si on est pas de Bienne, cette année. Mais rien ne dit non plus que Spylo ne va pas devenir le nouveau Cavallini ; en tout cas il a son potentiel pyrotechnique. Ça ne serait pas non plus très étonnant que la classe de Gaëtan Haas finisse par se faire remarquer. Ça ne serait pas non plus une complète surprise si quelques-uns des joueurs étouffés par paléo-Kent pouvaient enfin montrer ce pour quoi le Schläpfer les avait fait venir, comme Adrian Trunz et Philippe Seydoux. Et qui sait, peut-être même que Matthieu Tschantré est guéri de son trouble obsessionnel de la possession du puck !

Il y a de tout dans le EHCB. Et si le Hockeygott arrive à faire durer sa magie sur plus que sept parties, peut-être qu’enfin la saison sera courte. Parce que les plus courtes c’est souvent les meilleures. Mais ça c’est surtout ma femme qui le dit, gentiment.
Normalement, Bienne devrait être dans la fin du classement. Pas vraiment dernier grâce aux Tigerlis, mais pas beaucoup meilleurs non plus. Mais on peut pas vraiment faire confiance à des schizophrènes, ils pourraient bien aussi un jour se prendre pour une équipe, de hockey qui plus est !
Allez, tschüss zäme et bonne saison !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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6 Commentaires

  1. Héhé super article qui présente bien nos (si tout va bien avec Spylo et Curtis) forces et nos faiblesses (qui sont plus nombreuses, elles) !! Beaucoup aimé le petit accent qui rends le tout très naturel 🙂 ! Bienvenue Ludwig

  2. « Steinegger lui aussi est toujours là avec ses crosses en défense de mammouth et ses patins fossilisés, probablement en attendant d’avoir enfin l’âge minimum pour rejoindre le Lausanne Historic club. »

    Celle-là vaut vraiment le détour, einfach geil !

  3. Ecrire, c’est un peu comme se lancer dans un 3000mètres steeple… Avant le départ, tu as la pression et la boule au ventre, puis en franchissant les premiers obstacles tu prends confiance et alors tout peut s’enchaîner parfois jusqu’à y prendre goût… Pour un coup d’essai, c’est très réussi! Au plaisir de te relire Ludwig

  4. Il paraîtrait que Peter Hans Kneubühl (vous savez, le type qui fait mumuse avec nos policiers d’élite depuis quatre jours) était sur la glace samedi, déguisé en hockeyeur biennois…

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